Critique film L'agneau réalisé par Cheyenne-Marie Carron
EN SALLE LE 16 AVRIL 2025
L'AGNEAU
Réalisé par Cheyenne-Marie Carron
Avec : Johnny AMARO, Cécilia ASSOUN, Alexandre TRIACA, Éric DENIZE, Léopold BELLANGER, Leslie TOMPSON, Agnès GODEY, Lou AMARA, Séverine WARNEYS, David DECRAENE
Distribué par Hésiode Productions
Genre : Drame
Origine : France
Durée : 1 h 33
Synopsis :
Le Père Paul, jeune prêtre solaire et charismatique, mène son ministère avec enthousiasme. Souvent sollicité, il ne ménage pas ses efforts pour être disponible et répondre aux multiples sollicitations des paroissiens. Jusqu’au jour où sa vie bascule ; le Père Paul est accusé d’avoir eu des gestes déplacés envers une jeune fille. Il devra se battre pour démontrer son innocence.
Ma critique :
Après nous avoir présenté en avril 2024, Que notre joie demeure, la réalisatrice s'attaque à notre sujet avec celui de #Metoo dans le monde de l'église.
Coupable, non coupable, ce prêtre qui fait l'objet d'une plainte pour attouchements de la part d'une jeune fille va devoir prouver son innocence, encore faut-il que ce soit vrai.
Alors qu'il exerce son métier dans un ministère catholique, le père Paul dispense à des jeunes enfants le catéchisme, écoute avec attention en confession une femme prostituée. D'ailleurs cette dernière a trouvé une oreille à
qui parler, car elle ne se sent pas jugée et va être d'un grand secours pour le père Paul.
Ce dernier doit par la suite faire face en premier lieu à des confidences d'un homme dont la femme veut divorcer et qui l'accuse d'avoir eu des gestes incestueux envers leur plus jeune fille.
Le père Paul va tenter de l'aider, croyant en sa bonne foi, et va aller jusqu'à rencontrer l'épouse de celui-ci. De là, il va être lui aussi confronté à des griefs qui vont prendre une ampleur qui va le dépasser.
La réalisatrice s'attaque à un sujet sensible, surtout en ce moment où l'on a vent de nombreux faits par rapport à l'église, comme dans l'excellent documentaire Les oubliés de la Belle Etoile.
Il n'est pas aisé de choisir ce thème qui mêlera la justice, mais aussi l'injustice. Il faudra faire la part des choses par la suite afin qu'il ne subsiste pas de trace au niveau des différents protagonistes, car en fait il y a toujours un doute qui subsiste même si leur innocence est prouvée.
Ici il y a déjà le cas du père de famille, puis aussi celui du père Paul, et on se met à douter de qui dit vrai et où est la vérité.
Le prêtre est superbement interprété par Johnny Amaro qui se fond dans son rôle et qui a su trouver, sous la direction de Cheyenne-Marie Carron, le juste milieu pour transcrire les émotions qui le parcourent. Sobre, authentique, il est parfait dans son jeu.
Ce long métrage rondement mené, sans temps mort, est traité élégamment et l'on voit jusqu'où la calomnie peut mener. Certaines personnes n'ont pas conscience des faits qu'elles peuvent reprocher et surtout l'impact qu'ils peuvent avoir sur un être humain.
On pourrait se dire encore un film sur #Metoo mais celui-ci est différent de ce que l'on a pu visionner jusqu'à présent, déjà par son sujet sensible, le fait que l'on aborde l'église catholique, par l'interprétation du père Paul, et par l'histoire qui sait nous tenir en haleine jusqu'au dénouement final.
Pour en savoir plus :
A propos de la réalisatrice
Réalisatrice, productrice, scénariste, actrice, Cheyenne-Marie Carron
possède plusieurs cordes à son arc. Cette dernière est passée derrière
la caméra pour A une madone où elle jouait dedans. Puis dans sa
filmographie on peut noter Ne nous soumets pas à la tentation, La fille
publique, L'apôtre, Le fils d'un roi, La beauté du monde, Je m'abandonne
à toi. Des films faisant souvent référence à la religion.
A propos des interprètes
Johnny Amaro a déjà tourné sous la direction de Cheyenne-Marie Carron dans La beauté du monde et Je m'abandonne à toi. A a pu le voir également dans comme un frère et Banlieue 13 - Ultimatum. Il interprète ci le père Paul.
MA NOTE : 3.7/5
Crédits photos et vidéo : Hésiode Productions
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