Critique film Blue sun palace réalisé par Constance Tsang
Malgré une scène violente mais rapide, Blue sun palace est un film délicat sur l'amour et sur le deuil. Il nous propose également de nous immerger dans le quartier de Flushing, un des Chinatowns New-Yorkais.
Didi, qui travaille dans un salon de massage a fait la connaissance de Cheung, qui exilé aux États-Unis a laissé femme et enfant à Taïwan. Ils vont semble t'il éprouver des sentiments forts et prévoir des projets, peut être juste pour le plaisir d'avoir des désirs et qu'ils n'accompliront jamais, mais qui les font vibrer.
Didi est très amie avec Amy, avec qui elle a décidé d'aller s'installer à Baltimore afin d'ouvrir un restaurant. Un fait divers va faire que Didi va disparaître et Amy va en être très affectée.
Amy, soutenue par ses collègues de travail, va revoir Cheung, qu'elle avait croisé, et une amitié, sans doute due au fait qu'ils entretenaient des liens étroits avec Didi, va les rapprocher.
En effet, Amy paraît perdue depuis que Didi n'est plus là et en fait le manque de Didi va faire qu'ils vont retrouver un peu d'elle l'un dans l'autre. De toute manière, durant toute la durée de ce long métrage, l'âme et la présence même invisible de Didi plane sur ce film.
Est-ce que Cheung se rapproche d'Amy car elle lui apporte des souvenirs de Didi, ou ce dernier cherche t'il tout simplement une compagne en Amérique ? Est-ce que Amy a besoin de Cheung pour combler le manque de Didi ? La fin vous délivrera les réponses.
Pour en savoir plus :
A propos de la réalisatrice
Constance Tsang est une réalisatrice et scénariste sino-américaine basée à New York. Diplômée de l’Université de Columbia avec un Master en écriture scénaristique et réalisation, elle y obtient une bourse du Robert Gore Rifkind Launch Fund.Son court métrage Beau est sélectionné par un jury de professionnels lors de la présentation de sa thèse et remporte le prix du jury de la Directors Guild of America dans le cadre des 26ème Annual Student Film Awards. Le film est projeté au Brooklyn Film Festival, au Los Angeles Asian Pacific Film Festival et au Melbourne Queer Film Festival, entre autres. Elle est soutenue dans ses projets par Starlight Stars Collective et Tribeca Film. Blue Sun Palace est son premier long métrage.
A propos des interprètes
Lee Kang Sheng est un acteur, réalisateur et scénariste taïwanais primé. Il fait ses débuts comme acteur dans le téléfilm Boys de Tsai Ming-Liang en 1991, inaugurant une collaboration de longue date avec le célèbre réalisateur (Les Rebelles du dieu néon [1992], The Hole [1998], Et là-bas, quelle heure est-il ? [2001], Goodbye, Dragon Inn [2003], La Saveur de la pastèque [2005] etc).
En 2003, il écrit et réalise son premier film, Les Disparues, qui remporte le New Currents Award au Festival international du film de Busan en Corée du Sud et le City of Athens Award au Festival international du film d’Athènes. Son deuxième film, Help Me, Eros, qu’il a écrit, réalisé et dans lequel il tient le rôle principal, est sélectionné en compétition officielle à la Mostra de Venise. Lee remporte le Golden Horse Award du meilleur acteur en 2013 et le prix du meilleur acteur au 56ème Festival du film Asie-Pacifique pour sa performance dans Les Chiens errants de Tsai Ming-Liang. On le verra cette année dans Strangers Eyes de Siew Hua Yeo.
Haipeng Xu est une actrice chinoise originaire de Hunan. Elle a joué dans des films qui ont été présentés dans les plus grands festivals internationaux tels que le TIFF, le Festival du film de Berlin, le Festival international du film de Shanghai, Cannes et bien d’autres, pour des titres tels que Wheat, Where Echoes Never End, Un hiver à Yanji, La Princesse, By The Rivers Blue, et The Secret Dimension. En 2021, elle joue dans Vénus sur la rive, qui est sélectionné dans la section parallèle ACID du 74ème Festival de Cannes et remporte le prix Fei Mu du Festival international du film de Pingyao.
Elle a remporté de nombreux prix de la meilleure actrice, notamment au 17ème First International Film Festival pour Fate Of The Moonlight et aux Independent Shorts Awards pour By The Rivers Blue. Elle a récemment joué dans The Reborn Cocoon, qui a remporté le prix du meilleur court métrage aux Independent Shorts Awards aux États-Unis et a été sélectionné pour le Los Angeles Creative Film Awards 2023.
Note d'intention de la réalisatrice :
"Les origines de Blue Sun Palace remontent à la perte de mon père lorsque j’avais 16 ans. Après sa mort, ma mère et moi avons déménagé de Flushing*, là où le film se déroule. À l’époque, je ne savais pas comment gérer le deuil. Je l’ai laissé derrière moi en même temps que notre maison. J’ai commencé à écrire ce film avec la volonté de renouer avec mon passé ainsi qu’avec la communauté que nous avions quittée. Ce que je ne réalisais pas, c’est que cette histoire me permettrait aussi de renouer avec mon père. J’ai réfléchi aux décisions que nous prenons lorsque nous perdons un être cher. En particulier, les relations dans lesquelles nous nous engageons et le réconfort que nous cherchons chez les autres, même si ce ne sont pas forcément les bonnes personnes.
Lorsque j’ai achevé le scénario, je m’étais séparée de mon partenaire de longue date. Le processus d’écriture d’un film aussi lié émotionnellement à ce que j’avais vécu a mêlé mes souvenirs à mes désirs. Le deuil est le thème principal, mais il est aussi question de réconfort, d’amour, de foyer. En regardant Blue Sun Palace maintenant, je comprends ce que le film signifie pour moi – c’est une lettre aux fantômes de mon enfance, à mes parents qui sont arrivés aux Etats-Unis avec un rêve et ont dû se contenter d’autre chose, à mon père que je comprends désormais, et à moi-même alors que j’ai appris à réévaluer la perte dans ma vie". - Constance Tsang
*Flushing est un petit quartier du Queens qui compte plus de 70 000 habitants d’origine asiatique. C’est le plus grand Chinatown de New York City.
MA NOTE : 3.7/5
Festival et prix :
Crédits photos et vidéo : Nour Films
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