En Savoie se situait le centre de redressement La Belle Étoile, tenu par
l’abbé Garin. Dédé, Michel, et Daniel y ont séjourné enfants dans les
années 50 et 70, et y ont été battus, humiliés, affamés, détruits. Avec
la complicité de la réalisatrice Clémence Davigo, ils se réunissent
enfin pour briser le silence. Une épopée bouleversante sur le chemin de
la mémoire et de la justice.
A propos de la réalisatrice :
Clémence Davigo, après des études à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon, qui l'amènent à s'intéresser plus particulièrement au cinéma documentaire, suit une formation en réalisation de documentaire de création à l'école de Lussas au cours de laquelle elle réalise un court métrage intitulé L'usine.
Collaboratrice régulière de télévision Millevaches, télévision locale située sur le plateau de Millevaches, elle y travaille d'abord en tant que chargée de réalisation, puis pour la mise en place d'ateliers audiovisuels, avec différents publics, notamment en milieu carcéral.
Elle termine son premier documentaire Enfermés mais vivants en 20218. En 2023, elle termine son deuxième long métrage documentaire : Les oubliés de la belle étoile.
Actuellement, elle travaille sur de nouveaux projets en cours d'écriture, dont l'un d'entre eux, Sœurs a bénéficié de "L'aide au projet d'après", un dispositif mis en place par la Région Nouvelle-Aquitaine.
Ce
documentaire donne la parole à Dédé, Michel et Daniel, mais également à d'autres. Des hommes
qui, enfants, ont été placés dans le centre de "redressement" La BelleÉtoile, en Savoie, dans les années 1950 à 1970. Des années plus tard, ils partagent les souvenirs des sévices subis, inspirant ainsi la création d’un film sur la force du collectif et la libération de la parole.
La fraternité pourrait être le maître mot de ce documentaire, car tous se souviennent, et malgré ce qu'ils ont connu, ils ont toujours la satisfaction de se retrouver, dans la nature, afin de nous livrer des faits incroyables.
On ne peut nier, et on le dit assez souvent, que ce qu'on a vécu dans sa prime enfance, nous marque à jamais et aura des répercussions dans le futur. C'est le cas pour ces protagonistes qui ont un traumatisme profond qui s'exprime de manière différente pour chacun. Pour l'un, ayant dû voler pour se nourrir lorsqu'il était interne, a mal tourné et est devenu un gangster sans jamais faire de mal à personne. Au final, il aura fait 35 ans de prison. Pour un autre, c'est dans la cuisine qu'il a trouvé refuge, quant au troisième c'est dans la course à pied.
Si encore ils avaient fait les pires bêtises étant jeunes, mais pour la plupart, lorsqu'on est venu les chercher, ils n'ont jamais su pourquoi ils s'étaient retrouvés dans ce lieu horrible, qui les hante encore aujourd'hui. Et quand bien même si certains ont commis certains larcins, était-ce une raison pour les maltraiter au quotidien ???
Après avoir visionné le film on ne peut qu'être émus, mais également en colère par rapport à ces hommes d'église.
En
effet, comment peut-elle couvrir des gens qui ont commis des sévices
mentaux et physiques sur des enfants. Ils ont également fermé les yeux, sur des
attouchements, voire des viols !!! Cet abbé sans scrupules, qui tenait le centre, ou ceux qui travaillaient sous ses ordres, mais aussi les habitants du village qui savaient, ne nous inspirent qu'indignation.
Il
est bien que la parole soit donnée à ces hommes, afin que l'on sache ce qui se
passait dans de tels endroits et à une époque pas si lointaine que cela. De
plus, après coup, alors qu'ils étaient encore jeunes, certains ont osé dénoncer mais autour d'eux personne n'a
rien voulu savoir. Grâce à ce reportage ce sera peut être une thérapie afin de se
défaire de ces démons et améliorer moralement leur quotidien.
Les hommes qui parlent dans ce documentaire, sont tellement
émouvants, mais ne peuvent oublier ce centre de redressement, et le temps
d'un été où ils se retrouvent libres et réunis, ils vont se remémorer des choses
pas très agréables, pour nous non plus qui les écoutons, et peut-être,
je dis bien peut-être, pouvoir passer à autre chose sans jamais se
reconstruire totalement mais chercher la sérénité dont ils ont besoin.
Désormais, alors que l'affaire a été rendue publique en 2023, chacun s'est renvoyé la balle et même si une cellule d'écoute en Savoie a reçu ces victimes, qu'elle a fait remonter à un supérieur de l'église, pour l'instant aucune véritable suite n'a été donnée ce qui est lamentable.
Quand on visionne la scène avec l'archevêque qui les reçoit, ce dernier n'est même pas capable de s'excuser pour les faits commis, on croit rêver ou plutôt cauchemarder !!! Il va même jusqu'à dire qu'ils ne sont que quelques uns - souvent les autres ne veulent pas évoquer ces durs moments - et que peut être certains ont été heureux. Comment un être humain peut il avancer de telles phrases, alors que coups, blessures étaient le quotidien de ces gamins. En fait il ne fait qu'offenser un peu plus tous ces hommes meurtris.
Un tollé
devrait avoir lieu, et cette affaire devrait remonter dans les grandes instances ,
car même si elle a eu lieu il y a 50, 60 ans il est incompréhensible que
ces hommes n'aient pas obtenu réparation. Certains conservent tout de même la foi, car ils savent faire la différence entre les bons et les méchants et se disent que tout le monde n'a pas la même attitude.
Les
souvenirs passés, qui datent de ces moments volés dans cet institut catholique, seront toujours présents, et la maltraitance endurée, les a
marqués à jamais. Pourtant nous pouvons dire à toutes ces personnes qui ont subi des actes outranciers, sachez que des
personnes ont vu, ou verront ce documentaire et se rangeront de votre
côté. Ne baissez pas les bras, ne vous avouez pas vaincus, on vous doit
réparation et autant on peut avoir une mauvaise image de certaines
personnes, autant on vous respecte et on vous
souhaite de vous reconstruire car vous êtes là bonté même et avez un
cœur énorme et cela jamais personne ne pourra vous l’ôter. Même si une grande partie de votre vie est désormais derrière vous, vous pouvez vous tenir droits, vous regarder dans une glace, car vous n'avez rien à vous reprocher, et aller de l'avant car nous vous respectons et vous soutenons.
MA NOTE : 4/5
Festivals :
World Premiere @ Visions du Réel, Switzerland /
Les États Généraux du Film Documentaire, France /
IDFA - Best of Fests, The Netherlands /
Festival International du Film de La Roche-sur-Yon /
Festival dei Popoli, Italia /
Rencontre du cinéma francophone en beaujolais, France /
Kassel DokFest, Germany /
Festival du Film Social de Nice, France /
Festival Traces de Vie, France /
FIPADOC - National competition, France /
Ramdam festival, Belgium /
Doc-Cévennes, France /
Les Rencontres Du Réel, France /
Les Rencontres Du Film Documentaire De Mellionnec, France /
Concertina, France /
Festival Résistances, France /
Faito Doc Festival, Italy /
Festival Les Percéides, Canada /
Les Rencontres Ad Hoc, France /
Prix Farel - Switzerland
Prix :
Festival Award @ Festival du Film Social de Nice, France /
Regard Social Award @ Festival Traces de vie, France /
Best feature-length documentary award @ Festival du film d'education /
Best Feature Award - Youth Jury @ Faito Doc Festival, Italy
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Vous êtes passés me lire, laissez moi un petit mot - Merci