(Critique) Film Retour en Alexandrie réalisé par Tamer Ruggli
A propos du réalisateur :
Né en 1986, Tamer Ruggli est un réalisateur et scénariste suisse-égyptien. Il grandit à Kinshasa, Ryad, Vienne et Zurich, puis intègre le département Cinéma de l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL). Après un workshop scénaristique à la New York Film Academy, il est lauréat de la bourse SSA (Société Suisse des Auteurs) et du Prix CÉCI Le Moulin d’Andé pour l’écriture de RETOUR EN ALEXANDRIE, son premier long-métrage de fiction. Ses courts-métrages ont été sélectionnés et récompensés dans plusieurs festivals internationaux.
Note d'intention du réalisateur :
"Depuis mon enfance, ma mère me raconte des histoires de sa vie : de sa relation avec sa mère, une aristocrate égyptienne qui jalousait sa beauté ; de Prince, le berger-allemand qui l’avait attaquée, lui arrachant l’oreille droite ; de Jiko, le perroquet que sa mère avait dressé contre elle ; de son premier mariage et du divorce de ses parents ; de l’amant de sa mère – caché dans le placard de sa chambre ; du Caire et d’Alexandrie ; puis aussi des fantômes qu’elle voyait – ou du moins qu’elle croyait voir…
J’ai grandi en écoutant ses histoires, leurs histoires, les archivant et les racontant à mon tour, comme s’il s’agissait d’épisodes de ma propre vie.
RETOUR EN ALEXANDRIE est à la fois un portrait de famille librement inspiré de mes souvenirs d’enfance – un regard nostalgique sur une Égypte d’antan, unique en son genre et peu exploitée dans le paysage cinématographique. Mais c’est aussi une histoire de deuil, de ce moment précis auquel nous devrons tous faire face un jour : se retrouver orphelin, seul face à notre propre existence. La mort d’un parent est souvent synonyme de remords et de regrets, de choses qui auraient pu et dû être dites. Ainsi, la confrontation de Sue avec ses origines et son passé lui permettra non seulement de devenir la femme affranchie qu’elle devrait être, mais aussi de redécouvrir un pays transformé par le temps et de faire le deuil d’une époque et des souvenirs qui s’y rattachent". - Tamer Ruggli
A propos des interprètes :
Nadine Labaki est une artiste Libanaise. A la fois productrice, scénariste, réalisatrice et actrice, on a pu voir ses films comme Caramel, Et maintenant on va où ?, Rio I love you, Capharnaüm, et en tant que comédienne dans Rock to the casbah, Mea culpa, Le chanteur de Gaza, Liban 1982, Costa Brava, lebanon...
Elle a remporté des prix comme au Festival de Cannes, au Festival de Cabourg avec Et maintenant on va ou ? et Capharnaüm.
Est-ce bien nécessaire de présenter Fanny Ardant. Célèbre et admirable actrice française, parmi ses rôles marquants on peut citer Le Colonel Chabert, Ridicule, Vivement dimanche, 8 femmes, La femme d'à côté, La belle époque, complètement cramé !, et plus récemment Les jeunes amants.
Récompensée par deux César ainsi qu'au Festival de Cabourg et aux lumières de la presse étrangère, elle reste une valeur sure du cinéma Français.
Avec 35 ans de carrière on trouve Menha Batraoui qui interprète tante Indji. Parmi les films où elle a pu jouer on notera Alexandrie encore et toujours, La ville, Femmes du Caire, Cactus flower. Actrice Égyptienne, elle tient ici l'un des rôles secondaires principaux avec Eva Monti.
Sue qui a quitté son Égypte natale, est appelée par sa tante, sa mère ayant fait une attaque. Après hésitation, elle décide d'y retourner et va repenser à son passé et les souvenirs vont refaire surface.
Largement inspiré par l'histoire de sa famille, le réalisateur nous offre une œuvre attachante mais aussi très originale par sa conception.
Ce voyage sera introspectif pour Sue, qui visualisera de nombreuses fois tout au long du chemin et du film sa mère Fairouz. L'occasion de découvrir ce pays du Caire à Alexandrie, avec de magnifiques images, une lumière douce mais baignée de soleil et une musique qui nous rappelle un passé peut être pas si lointain.
On découvre le passé de Sue et ses blessures, et avec les apparitions de Fanny Ardant toujours aussi juste, ce long métrage assez introspectif est réellement nostalgique. Les relations mères/filles ne sont pas toujours simples, mais une mère reste une mère.
Esthétiquement très beau, même si Retour en Alexandrie peut surprendre par sa construction, le réalisateur nous prouve qu'il a une patte et qu'il faudra compter sur lui pour ses prochains films.
Ici la famille, le passé, la mort, le deuil sont présents mais nous démontre qu'il faut parfois savoir pardonner pour arriver à la plénitude. Souvenir quand tu nous tiens....
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