à janvier 12, 2025

(Critique) Film, Mémoires d'un escargot réalisé par Adam Elliot

janvier 12, 2025 Add Comment

SORTIE EN SALLE LE 15 JANVIER 2025

MÉMOIRES D'UN ESCARGOT

Titre original : Memoir of a snail

Réalisé par Adam Elliot

Distribué par Wild Bunch Distribution

Genre : Animation

Format de tournage : Canon Eos Digital Cameras

Origine : Australie

Durée : 1 h 34

Synopsis :

A la mort de son père, la vie heureuse et marginale de Grace Pudel, collectionneuse d’escargots et passionnée de lecture, vole en éclats. Arrachée à son frère jumeau Gilbert, elle atterrit dans une famille d’accueil à l’autre bout de l’Australie. Suspendue aux lettres de son frère, ignorée par ses tuteurs et harcelée par ses camarades de classe, Grace s’enfonce dans le désespoir. Jusqu’à la rencontre salvatrice avec Pinky, une octogénaire excentrique qui va lui apprendre à aimer la vie et à sortir de sa coquille…

A propos du réalisateur :

Animateur et réalisateur de films d’animation indépendants, Adam Elliot, lauréat d’un Oscar, vit à Melbourne, en Australie. Ses films d’animation et ses créations visuelles constituent, selon ses propres termes, des «clayographies», autrement dit des récits inspirés de la vie de ses proches et de ses amis, s’appuyant sur des personnages en pâte à modeler («clay», en anglais). Il a signé sept films d’animation comme MÉMOIRES D’UN ESCARGOT, MARY ET MAX, HARVIE KRUMPET, ERNIE BISCUIT, BROTHER, COUSIN AND UNCLE. De grands artistes ont prêté leur voix à ses films, comme Sarah Snook, Jacki Weaver, Kodi Smit-McPhee, Philip Seymour Hoffman, Geoffrey Rush, Barry Humphries, Eric Bana et Toni Collette. Réunissant des millions de spectateurs dans le monde, ses films ont été sélectionnés dans plus de mille festivals et remporté une centaine de prix, comme l’Oscar 2004 pour HARVIE KRUMPET. Ils ont par ailleurs décroché six AFI/AACTA Awards sur neuf nominations, autrement dit davantage que pour tout autre réalisateur australien. Son premier long métrage, MARY ET MAX, a été présenté en avant-première mondiale au festival de Sundance et, en 2010, il a été classé parmi les 250 meilleurs films au monde selon IMDB. Grand succès sur Netflix, le film donnera lieu à une comédie musicale à Broadway et a déjà fait l’objet de six adaptations pour la scène en Europe.Les films d’Adam Elliot sont étudiés dans des écoles et des universités, en Australie et dans le reste du monde, et le cinéaste a eu les honneurs de plusieurs rétrospectives et expositions à Paris, au Japon, au Canada, au Mexique, en Espagne et à Singapour, et d’autres seront organisées prochainement. En 1999, il a été consacré Young Achiever of the Year. Il est conseiller honoraire pour l’Australian Film Institute.Il est parrain officiel du Film Critics Circle of Australia et du Victorian Day Council. Il vote aux Oscars et, en 2017, a été nommé enseignant à Swinburne University et à la RMIT University.Par ailleurs, il aime dessiner et une exposition lui sera consacrée fin octobre 2024

Propos du réalisateur :

"MÉMOIRES D’UN ESCARGOT, mon septième film en pâte à modeler, est l’évocation douce-amère d’une femme solitaire, Grace Pudel, qui raconte sa vie à un modeste escargot nommé Sylvia. Dans tous mes films, les protagonistes sont des marginaux et mon thème central est la différence. J’aime raconter des histoires empreinte d’humour et de compassion. Ce sont des réflexions sur notre quotidien, ponctuées de moments de joie, mais aussi du désespoir qui accompagne les épreuves de la vie. Depuis plus de trente ans, mon but est simple: faire rire les spectateurs... et les faire pleurer".

Déjà auréolé d'un Oscar pour son court-métrage Harvie Krumpet, ce nouveau film d'animation, réalisé en pâte à modeler, est à la fois criant de vérité, triste, farfelu, parfois un peu amusant, poétique et surtout formidablement bien construit.

En stop motion, le réalisateur impose son style dans une catégorie qui n'est pas aisée et nous touche en plein cœur.

Grace et Gilbert sont inséparables, puisque jumeaux. Leur mère étant décédée à leur naissance, ils n'ont pas forcément une vie aisée, leur père étant handicapé et alcoolique, mais ils sont heureux, jusqu'au jour où ils vont être séparés.

Situés à des centaines de kilomètres l'un de l'autre, ils n'ont que leurs missives pour se donner des nouvelles.

Esthétiquement Mémoires d'un escargot est absolument parfait. Chaque détail, chaque personnage, avec un univers propre à Adam Elliot, on ressent tout de même quelques influences qui ont du plaire au réalisateur. Je dirais même que parfois, certaines scènes, m'ont fait penser à Tim Burton avec ces êtres et dessins qui sortent de l'ordinaire, mais là ce n'est qu'un humble avis.

Les personnes qui prêtent leur voix, ont été sélectionnées avec soin, ainsi que la musique et apportent un réel plus à cette œuvre.

Ce film d'animation est loin d'être gai, assez sombre, avec une histoire qui n'est pas des plus rose, le réalisateur aborde des sujets comme la mort, la séparation, l'éloignement, le manque de famille ou d'amis et surtout Grace qui est cochleapile, qui collectionne donc tout ce qui a un rapport avec les escargots. Ce fait cache bien entendu un mal être. Le manque de son frère, de famille, mais aussi le fait d'être une personne peu sure d'elle et qui se renferme dans sa coquille et qui aimerait trouver l'amour avec un grand A.

Grâce à des êtres comme Pinky, ses escargots, son frère, bien entendu, elle va tenter de s'épanouir et trouver un semblant de vie qui puisse lui correspondre.

Ce long métrage s'adresse plus aux adultes, et même si l'histoire est dure, on se laisse prendre très aisément par ce récit. On s'attache aux personnages et Mémoires d'un escargot vient nous saisir au plus profond de nous même en réveillant peut être pour certains ou certaines quelques souvenirs du passé.

Pour quelques personnes ce long métrage pourra peut être vous tirer une larme à certains moments, mais aucunement vous laisser indifférents.