A propos du réalisateur : 

Détenteur d'un baccalauréat en cinéma de l'Université Concordia, Henry Bernadet réalise une dizaine de courts métrages. Il travaille comme réalisateur de séries humoristiques et de documentaires. À l’ouest de Pluton, son premier long métrage, est sélectionné dans plus de 80 festivals à travers le monde. Plusieurs années après sa sortie, ce film est encore considéré par plusieurs critiques et cinéphiles comme une œuvre marquante du cinéma canadien indépendant.

Note d'intention du réalisateur : 

"Je viens d’une banlieue de Québec profondément blanche et monoculturelle. En 2014 lorsque j’ai emménagé à Montréal, non loin d’un château pastel qui bordait l’autoroute, j’ai été fortement intéressé par les différentes cultures qui me voisinaient et que je frôlais chaque jour dans Villeray et St-Michel.

Si dans À l’ouest de Pluton, j’ai filmé ce que je connaissais par cœur : la banlieue et ma propre adolescence, j’avais cette fois envie d’en savoir davantage sur ces voisins au bagage différent du mien. Voulant à nouveau filmer cette intense période de la vie qu’est l’adolescence, je me suis demandé qui sont ces jeunes aux origines multiples, qui forment une partie aussi importante que méconnue, de notre société et du Québec de demain.

Après deux ans de recherches et de rencontres dans des écoles secondaires et au Forum jeunesse de St-Michel, j’ai appris à connaître une partie de ces jeunes que j’ai trouvé très inspirants et allumés, et ils m’ont conforté dans l’idée de faire un film dont ils seraient les principaux protagonistes. Le film s’est construit avec ces jeunes comme un work in progress. Au fil des ateliers, des répétitions et des pandémies, il s’est établi une réelle complicité entre eux et moi, puis entre eux et mon équipe.

Les Rayons gamma est d’ailleurs un film qui porte sur la rencontre et sur notre rapport à «l’autre». Dans un monde de plus en plus individualiste, quelle est la place de l’autre, jusqu’à quel point doit-on se soucier de l’autre et de sa façon de voir le monde.

À travers l’humour et les petits drames, j’ai voulu plonger avec véracité dans la réalité de ces jeunes, eux qui portent ce film avec tellement de talent, d’authenticité et d’humanité". - Henry Bernadet

A propos des interprètes :

La plupart viennent de l’école Georges Vanier, dans le quartier Villeray à Montréal . Ils ont transmis leurs anecdotes au réalisateur ainsi que leurs opinions, de leurs goûts, de leur vie... et ont souvent eu recours à l'improvisation durant le tournage.

Nous sommes d'ailleurs surpris par leur façon de jouer, d'aborder la caméra, d'être aussi naturels et justes.

Ce long métrage est axé sur un quartier de Montréal et nous montre la vie de jeunes adolescents, issus de plusieurs nationalités. Il leur faut exister, s'imposer, et se faire accepter. 

Il ne vont pas forcément se rencontrer, mais tous ont quelque chose en commun les embuches qui se dressent inlassablement sur leur chemin. 

Le réalisateur a fait le choix d'un quartier spécial et nous offre la possibilité de découvrir Fatima, impulsive qui veut se sortir des mauvais choix qu'elle a fait. Elle se prend pas mal la tête avec sa meilleure amie qui ne voit pas forcément la vie comme elle.

A côté il y a Abdel, qui lorsqu'il voit débarquer son cousin Omar du Maroc, n'est pas forcément enthousiaste. Ils vont se découvrir tous les deux mais le chemin ne sera pas aisé.

Et puis il y a peut être le plus émouvant Toussaint, un solitaire, qui alors qu'il va pêcher, va trouver une bouteille, non pas à la mer, mais presque, et alors que ce pourrait être une bouteille de détresse, cette dernière va lui faire prendre conscience de choses et surtout lui donner confiance.

Ce film peut paraître tout simple, mais il est plus profond qu'il n'y paraît car il aborde des sujets sensibles comme l'adolescence lorsque que l'on n'est pas issu d'un pays comme dans le cas présent le Canada, et que l'on habite un quartier comme Saint-Michel. Immigration, intégration vont être les mots clés de cette œuvre.

Et que dire de ces adolescents tellement prenants, intéressants et qui jouent admirablement et sans avoir pris de cours. Ils dégagent une force, une aura certaine digne de certains artistes.

La ville de Montréal y est montrée différemment mais sublimement.

Les rayons gamma est un film sur l'ouverture sur le monde et tous vont essayer d'aller où le destin doit les mener. Y arriveront-ils, c'est tout le mal qu'on leur souhaite en visionnant ces différentes histoires.

Une bonne surprise avec ces histoires parallèles de plusieurs groupes de jeunes qui se cherchent et qui nous montrent des communautés pas forcément acceptées, mais qui font tout pour s'intégrer.

MA NOTE : 3.7/5