(Critique) Film Queendom réalisé par Agniia Galdanova
Copyright Kaj Lehner
Déclaration de la réalisatrice :
"À l'adolescence, j'ai eu du mal à m'accepter et j'ai constamment subi des humiliations et des agressions à cause de mon apparence « peu féminine ». Très jeune, je faisais souvent semblant d'être un garçon, je portais des vêtements amples et des chaussures lourdes. C'était mon refuge face au stéréotype selon lequel une fille doit être féminine. Des années plus tard, j'ai été agressée par deux hommes en plein centre de Moscou, simplement parce qu'ils m'avaient pris pour un garçon en jupe. J'ai alors décidé d'explorer davantage les thèmes de la sexualité et de l'identité de genre dans mon travail. Mon idée e initiale était de suivre plusieurs drag queens à travers la Russie. L'un des premiers personnages potentiels que j'ai rencontré était Gena. Après avoir passé du temps avec elle, j'ai été fascinée par son art et son courage. Pour moi, elle n'était pas une drag queen parmi d'autres. Elle était une artiste qui entreprenait un voyage de découverte de soi. J'espère que lorsqu'une personne de Russie ou de tout autre pays où être queer est illégalement regardera QUEENDOM, le film et Gena lui donneront la confiance nécessaire pour s'accepter et partager sa vérité avec le monde, aussi dangereux que cela puisse être.
A propos de Gena :
Gena (elle/iel, non-binaire), artiste queer originaire d'une petite ville de Russie, réalise des performances radicales en public qui deviennent une nouvelle forme d’art et d’activisme – mettant sa vie en danger.
Copyright Kaj Lehner
Ce documentaire nous mène entre deux villes Magadan et Moscou, mais aussi entre deux mondes. En effet, Gena Marvin, a été élevé(e), d'après ce que nous comprenons par son grand-père et sa grand-mère, très ancrés dans la culture russe et qui considèrent, surtout son grand-père, que pour réussir dans la vie il faut un métier "normal" et que les performances de Gena ne mèneront à rien.
Souvent en conflit tous les deux, on s'aperçoit réellement qu'ils sont de deux mondes différents, et bien qu'un certain amour les relie, ils ne se comprendront jamais.
Gena part à Moscou avec l'idée de réussir dans le monde des drag queens que ce soit comme mannequin ou autre, mais surtout de faire connaître et reconnaître les droits de la culture drag et la communauté LGBTQ+.
C'était un euphémisme car en Russie il faut se fondre dans la masse et faire comme tout le monde, et surtout adhérer aux idées du Parti et de Poutine. Donc, quand Gena sort, prend le métro, va faire ses courses habillé(e) de façon extravagante, autant dire que tout le monde la regarde, certainement délation il y a t'il et la police intervient souvent rapidement.
Après avoir manifesté contre la guerre en Ukraine, toutes les portes se ferment pour Gena et pendant un moment elle est obligée de retourner vivre chez ses grands-parents. Cependant, son grand-père, outre le fait de la faire travailler, de lui imposer de s'habiller avec un pantalon, voudrait qu'elle (il) s’enrôle dans l'armée.
De retour à Moscou, Gena, qui continue ses performances, qui avouons le, sont tout de même très exubérantes, car nous sommes dans de l'art, apprend qu'elle devra bientôt rentrer dans l'armée et met tout en œuvre pour fuir son pays qu'elle aime pourtant.
Copyright Boris Camaca
Gena est une virtuose qui ne pourra jamais exister et montrer son art en Russie, elle l'a compris, le seul recours qui lui reste est la fuite car elle dérange trop et ne peut plus risquer sa vie.
Ce film explore la force, le courage et la volonté d'un être qui, certes bouscule les conventions, mais qui comme tout artiste, a le droit d'exercer son art comme elle le ressent et l'exprimer aux yeux de tous.
Ce documentaire est politique, militant mais il aborde aussi l'amour, parfois incompris, entre Gena et ses grands-parents.
Festivals et prix :
2024 :
Un état du monde - Paris (France) - Sélection
2023 :
CPH : DOX - Copenhagen International Documentary Film Festival (Danemark) - Next : Wave Award
Zurich Film Festival (Suisse) - Prix du public & Mention spéciale
BAFF - Brussels Art Film Festival (Belgique) - Panorama international
SXSW - Austin (États-Unis) - Sélection - Première mondiale
CIFF - Camden International Film Festival États-Unis - Prix du public
Festival International du Film de Munich Allemagne - CineRebels Award - Honorable Mention
Chéries-Chéris - Festival LGBT de Paris France - Compétition documentaires
DokuFest - International Documentary and Short FIlm Festival Kosovo - Human Rights Dox
Crédits photos et vidéo : Kaj Lehner - Boris Camaca - Next film distribution
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