(Critique) Film Banzo réalisé par Margarida Cardoso
A propos de la réalisatrice :
Née au Portugal, Margarida Cardoso passe son enfance au Mozambique, puis revient à Lisbonne, en 1975 pour étudier l’image et la communication audiovisuelle. D’abord assistante réalisatrice, scripte et photographe de plateau, elle réalise en 1996 le court métrage Dois Dragões. S’ensuivront plusieurs documentaires comme Natal 71 et Kuxa Kanema, avant ses premiers longs-métrages Le Rivage des murmures – présenté à Venice Days en 2005 - et Yvone Kane qui fait sa première à Tallin Black Nights. Elle y explore les thèmes coloniaux et postcoloniaux de la mémoire et des sentiments de perte et de culpabilité.
A propos des interprètes :
Carloto Cotta joue Afonso dans ce long métrage et a le rôle principal. Acteur Portugais on a pu le voir dans Mystères de Lisbonne, Tabou, Amelia's children, ainsi que dans de nombreuses séries.
Hoji Fortuna qui tient le rôle d'Alphonse est Angolais. Au générique de Meanwhile, Wilsonov, La vie de château on le retrouvera prochainement dans The white blood, et Duchess.
Du côté féminin on peut noter la présence de Sara Carinhas, vue dans Ramiro, Snu, Bem Bom et Campo de Sangue.
Ce long métrage aborde l'esclavage ainsi qu'une étrange maladie qui décime une certaine population sur l'île de Sao Tomé-et-Principe.
Lorsque le Dr Afonso, débarque dans ce lieu, il découvre des gens qui travaillent durement dans des plantations de cacaos. La réalisatrice nous montre ouvertement la colonisation portugaise et des dégâts qu'elle pouvait faire à cette époque. Sans être franchement mauvais, les "maîtres" ne regardent pas l'état physique et moral dans lequel se trouvent les personnes de couleur.
Afonso découvre donc une maladie rare, peu connue sous le nom de Banzo et qui ne touche qu'une catégorie de personnes. En effet, c'est d'une souffrance dont sont atteints les malades, celle du déracinement et du mal du pays. Ils se laissent donc mourir de faim car n'ont plus aucun but dans la vie. Banzo devient une dépression mortelle et certain(e)s se suicident.
Pour tenter de les sauver, alors que le responsable de l'exploitation envoie tout ce beau monde dans un coin isolé de l'île, Afonso va tenter de leur redonner la joie de vivre mais y arrivera t'il ?
Un autre personnage très important, et qui livrera la vérité, et gardera la mémoire de ces gens, est Alphonse qui avec son appareil photo va prendre des clichés, des notes, des noms et livrer une des faits méconnus.
Un film assez oppressant aussi bien par l'histoire que par la végétation qui envahit l'île. Également, par la lumière qui est rarement présente, car le brouillard est omniprésent. De ce fait, ce long métrage assez singulier nous propose presque de ressentir l'humidité, l'hostilité du lieu.
Sans doute un peu trop lent, on espère parfois plus d'action, également un peu trop long à mon goût, ce long métrage lève un pan sur ce que fût la colonisation portugaise au début du XXème siècle et les dégâts qu'elle a pu causer.
Festivals :
Festival de Karlovy Vary 2024 - compétition officielle
Festival du cinéma portugais de Paris - film d’ouverture
Festival international du film d’Histoire de Pessac - compétition Fictions
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