A propos du réalisateur : 

Álvaro Gago est né en 1986 à Vigo, en Galice.
Il a étudié la communication audiovisuelle et la musique en Espagne, le théâtre à Chicago et le cinéma à la London Film School. Curricàn, son film de fin d’études, a été récompensé par le prix du meilleur film au festival du film de Cans (Galice) et celui du meilleur réalisateur au festival Curtocircuíto (Saint-Jacques de Compostelle).

Álvaro vit désormais à Londres où il est monteur. Il est également le fondateur du Galician Film Forum et enseigne à la Young for Film School.

En 2017, il réalise le court-métrage Matria, qui lui vaut le Grand Prix du Jury au festival de Sundance, ainsi qu’une nomination la même année pour les Goyas. Cette année-là, il signe le montage de Trote, de Xacio Baño, dont la première a lieu en 2018 au festival du film de San Sebastián. Son court-métrage suivant, 16 decembro, est présenté en 2019 au festival du film de Locarno, et reçoit à son tour, en 2021, une nomination pour les Goyas. Son premier long-métrage, Matria, porte le même nom que son court.

A propos des interprètes : 

María Vázquez interprète Ramona. Cette actrice espagnole est née en 1979 et a joué dans des séries télévisées, des courts métrages. Quant aux longs on a pu la voir dans Mataharis dès 2007, puis 18 comidas, Eye for an Eye. Elle a le rôle principal dans Matria.

A ses côtés : 

Santi Pegro qui joue Andrés son conjoint. Déjà remarqué au cinéma dans The way, la route ensemble, Lettre à Franco.

Soraya Luaces est sa fille Estrella et elle trouve avec Matria son premier grand rôle.

Ce premier long métrage d'Álvaro Gago est une réussite et est prometteur pour la suite de sa carrière.

Avec une histoire simple, mais une vie compliquée pour Ramona, qui se démène pour survivre et surtout mettre de l'argent de côté pour aider sa fille, nous allons suivre quelques temps de son existence.

Le combat de cette femme est exemplaire et elle ne ménage pas sa peine afin de trouver du travail dans une ville où chacun doit lutter à sa manière. Les travailleurs sont exploités, le boulot rare, et d'ailleurs pour le scénario de ce film le réalisateur s'est inspiré de faits connus dans sa famille.

Ramona est une tornade, elle n'arrête jamais et l'on craint toujours que son corps lâche. L'urgence la maintient, et l'on est stupéfait par tout ce qu'elle accomplit, mais aussi ce qu'elle arrive à donner aux autres.

On apprécie vraiment ce long métrage, pour son rythme, pour cette femme avec un entrain fou, qui malgré un conjoint qui la trompe et qui rentre toujours saoul. Une fille amoureuse qui ne se préoccupe guère de sa mère et qui est sous le charme d'un homme qui la mènera certainement vers une existence comme sa génitrice, garde toujours la répartie, beaucoup d'humour et qui porte ce film sur ses épaules. 

Matria est une œuvre sur l'émancipation, sur la Galice également qui est une communauté autonome du nord-ouest de l’Espagne, et surtout sur une femme combative où María Vázquez excelle et irradie ce film.

Ramona trouvera t'elle une issue à ses déboires, trouvera t'elle le bonheur, la liberté dont elle a besoin ? Le courage, l'urgence d'une autre vie débouche souvent sur des décisions qui font que l'on trouvera un nouveau chemin à emprunter.