(Critique) Film I Feel Fine. réalisé par Austin et Hailey Spicer
SORTIE EN SALLE LE 06 NOVEMBRE 2024
I FEEL FINE.
Réalisé par Austin Spicer, Hailey Spicer
Avec : Corin Nemec, Elijah Passmore, Nandi Summers, Daniel Roebuck, Kevin Sorbo, Dean Cain
Distribué par Wayna Pitch
Genre : Coming of age, Drame
Origine : Etats-Unis
Durée : 1 h 48
Synopsis :
Ozzy Taylor a tout pour être heureux mais il souffre d’un trouble
obsessionnel compulsif. Entouré d’amis en or et de parents aimants, il
affronte son obsession du suicide avec une joie de vivre indéniable.
A propos des réalisateur(trice)s :
Austin et Hailey Spicer forment un couple de cinéastes passionnés, créant des films ensemble depuis le lycée. Mariés depuis 2018, leur passion commune pour le cinéma les a amenés à réaliser et à occuper le poste de directeurs de la photographie pour plus de 20 longs-métrages.
La synergie de leur collaboration est manifeste dans leur travail.
En 2024, le binôme écrit et réalise son premier long-métrage I Feel Fine, nommé au Sunscreen Film Festival la même année.
A propos des interprètes :
Elijah Passmore est Ozzy, ce jeune garçon atteint d'une maladie que l'on ne voit pas en fait. Acteur américain, il était à l'affiche de Cancel me not mais trouve ici son premier grand rôle.
A ses côtés ses parents sont Corin Nemec (L'attaque des drones, Le défi de Noël) et Jana Lee Hamblin.
Sa sœur dans le film est réellement la sienne et est jouée par Tori Passmore.
Il faut noter également la présence de la belle Nand Summers qui interprète Mia.
Note de prévention :
Ozzy, le personnage central du film, souffre d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC) suicidaire.
Le TOC est un trouble anxieux relativement fréquent et l’un des plus perturbants pour le quotidien des personnes atteintes et de leurs proches. Il débute généralement au cours de l’enfance ou de l’adolescence. Ses causes sont encore méconnues, mais impliquent sûrement un dysfonctionnement du circuit orbito-fronto-striato-thalamocortical. Ce trouble peut prendre plusieurs formes mais se caractérise principalement par des pensées obsédantes et des comportements compulsifs récurrents. Une compulsion est un comportement ou acte que la personne concernée se sent obligée d’accomplir, même si elle ne le désire pas, et bien qu’elle puisse rationnellement les trouver dénués de sens ou dangereux. Ici, les pensées obsédantes d’Ozzy sont tournées vers le suicide et sa compulsion est de tenter de se donner la mort, bien qu’il ne soit aucunement déprimé par son existence. Ce n’est pas la forme la plus fréquente des TOC.
À ce jour, les différentes formes de prise en charge (psychothérapeutique et médicamenteuse) des TOC permettent d’en guérir environ 20 % des patients, et d’améliorer nettement le quotidien des deux tiers.
L’ « effet Werther » :
L’ « effet Werther » est connu depuis la publication du roman Les souffrances du jeune Werther en 1774. Après la lecture de ce texte dont le héros se donne la mort, de nombreux jeunes hommes aurait commis l’acte fatal à leur tour. Bien que ces événements restent aujourd’hui sujet à caution, «l’ effet Werther » indique le risque d’une prise pour modèle des personnages s’ôtant la vie par des personnes fragiles. Il indique l’importance de parler avec précaution de sujets durs, tels que le suicide, et de proposer un accompagnement pour les spectateurs/trices.
L’ « effet Papageno » :
L’ « effet Papageno » peut être présenté comme l’inverse de l’ «effet Werther » : une influence positive de la représentation dans des productions médiatiques des crises suicidaires. Son nom vient du personnage de La flûte enchantée de Mozart qui renonce à son funeste projet. Lors de la mort de Kurt Cobain, il a été ainsi particulièrement observé que le nombre de tentatives de suicide a baissé pendant quelque temps, alors que le nombre d’appels aux numéros de secours spécialisés, largement diffusés à cette occasion par les médias, avait lui augmenté. Ainsi, s’il est possible d’évoquer le suicide dans des œuvres, il est important d’utiliser cette occasion pour ouvrir la parole sur la prévention et les aides accessibles aux personnes en souffrance ou à leurs proches.
Proposer des ressources :
Pour accompagner la sortie du film I Feel Fine., il est édité un dépliant appelé « Tricks ». Celui-ci a généralement pour but de proposer des astuces aux jeunes cinéastes. Pour ce film, il évoquera l’effet Papageno et apportera des liens vers des ressources de prévention du suicide et d’accompagnement des jeunes confrontés à une souffrance psychologique.
Besoin d'aide :
3114, numéro national de prévention du suicide
Nightline, numéro d’appel entre pairs étudiants
Dites je suis là, pour devenir aidant
Pour ma part je connaissais la maladie des gens atteints de Toc (Troubles obsessionnels compulsifs) mais qui ont des comportements qui se voient. Cette maladie m'était parfaitement inconnue et l'on peut voir à quel point ces personnes souffrent intérieurement et n'en parlent pas spécialement à leurs proches.
Ozzy a des pensées intrusives qui lui font faire des gestes sur sa propre personne qui sont risqués pour sa vie.
Alors que l'on pourrait croire que tout va bien pour ce jeune garçon, il est aimé par sa famille, a des amis, tombe sous le charme d'une jeune fille, sort, fait des bêtises ou non, comme les jeunes son âge, on voit que petit à petit Ozzy va entrer dans une spirale qu'il n'arrivera plus à contrôler.
Elijah Passmore qui interprète Ozzy, est complètement crédible dans son rôle et il a un charisme naturel qui fait que l'on s'attache mais on s'émeut aussi beaucoup pour lui.
Avec une jolie bande son, de belles images, cette histoire est réellement très émouvante mais permettra sans doute à certaines personnes atteintes de cette maladie de pouvoir exprimer leur mal être et mettra en garde, famille et amis qui pourraient passer d'un cas proche d'eux.
Ce long métrage a beaucoup d'importance, car non seulement il présente cette maladie, mais aussi les symptômes et va plus loin (voir plus haut) en faisant de la prévention pour celles et ceux qui en souffrent.
Un film osé et ambitieux mais qui atteint son but sans jamais tomber dans le larmoyant. Beau, sensible et rare.
Crédits photos et vidéo : Wayna Pitch
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