(Critique) Film, Ça arrive réalisé par Sabrina Nouchi
SORTIE EN SALLE LE 27 NOVEMBRE 2024
ÇA ARRIVE
Réalisé par Sabrina Nouchi
Avec : MILO CHIARINI, CATHERINE SOROLLA, ANDREA DOLENTE
Distribué par KapFilms/Les Affranchis
Genre : Drame
Origine : France
Durée : 2 h
Synopsis :
Dans un commissariat du 1er arrondissement de Marseille, trois
enquêteurs, deux hommes et une femme, font face aux récits des viols qui
sont perpétrés quotidiennement dans la cité Phocéenne. Chaque jour, ils
reçoivent des victimes de tout âge, genre et milieu social. Chaque
jour, ils mènent leur professionnalisme au service de cette brigade
haute en couleur, ou le drame côtoie l'humour, et la noirceur l'espoir.
A propos de la réalisatrice :
Sabrina Nouchi est une actrice et réalisatrice considérée comme l'une des figures incontournables du cinéma « guérilla » marseillais. Sa créativité, sa passion et son engagement inébranlable envers le 7ème Art l'ont toujours poussée à réaliser ses films de manière indépendante et authentique comme Push it to the limit.
Fascinée depuis très jeune par le pouvoir du cinéma à raconter des histoires captivantes, permettant de faire émerger des émotions profondes et refoulées, elle s'implique dans des sujets forts et poignants. Elle n'a cesse d'explorer de nouveaux horizons en réalisant des longs-métrages innovants. Ses œuvres ont été reconnues pour leur originalité et leur propos audacieux, parfois subversifs.
Volontiers provocante, elle aborde des thèmes résolument actuels et dérangeants, sans jamais craindre de bousculer les cordes de la société ou de la culture. Elle utilise son Art pour donner une voix à des histoires inspirantes et déroutantes, s'adressant à un public averti.
A propos des interprètes :
Catherine Sorolla est actrice et scénariste. Elle a participé à l'écriture de ce film. On a pu la remarquer dans L'idée qu'on s'en faisait.
Andrea Dolente est un comédien franco-italien. Ayant tourné dans Le bureau des légendes, au cinéma ce sont dans des films comme Push it to the limit, The veil, Murder Mystery, Mon milieu, Ferrari, De Gaulle, Emmanuelle qu'on a pu le voir.
Quant à Milo Chiarini travaillant régulièrement avec Sabrina Nouchi, il est aussi réalisateur comme pour les films En ground and Pound, Juste une mise au point, Mon milieu.
Comme acteur l'a vu dans Cimetière indien, L'idée qu'on s'en faisait, Juste une mise au point, Push it to the limit, Juste Sam.
A propos du film :
Sébastien Virende, officier dans la police judiciaire, remplace son major depuis quelques mois. Malgré une certaine lassitude, il a accepté ce poste avant sa fin de carrière, et tente, en dépit de ses doutes personnels, d’apporter son professionnalisme et son expérience au service d’une cause en laquelle il a longtemps cru: la justice.
Avec sa collègue de longue date, Johanne Belaga, et Anthony Rizzo une nouvelle recrue, il forme une équipe soudée à la brigade des mœurs de Marseille. Brigade haute en couleurs, où l’humour leur permet de tenir face à une réalité sordide. Les dépositions, auditions, confrontations se succèdent et s’enchaînent. Chaque jour, ils accueillent des victimes, recueillent leur récit, accompagnent au mieux ces moments de vie douloureux, sans jugement ni sentiment. De demi-vérités en fausses déclarations, d’aveux pudiques en déballages obscènes, ils gèrent les coups d’éclat, les revirements de situation, les explosions, les effondrements. Ils ont l’habitude. Le viol.
Ça arrive à n’importe qui, n’importe où, n’importe quand.
Autour d’une quinzaine d’affaires, ils s’impliquent, se soutiennent, s’affrontent parfois, en quête de « la vérité ». Une notion toute relative qu’ils questionnent à travers tous les points de vue : témoins, accusés, victimes. Entre soupçons et convictions personnelles, frustrations et petites victoires, il se serrent les coudes. Face à l’incohérence du système, teinté de failles humaines et de défaillances judiciaires, le combat quotidien est de garder espoir ...
Au cœur de l’intimité des victimes, Sébastien, Johanne et Anthony tentent de conserver leur neutralité professionnelle, de faire abstraction de leurs émotions.
Jusqu’au moment où un nom de famille passe la porte du commissariat... Car si le viol n’a qu’une seule définition, le drame, lui à plusieurs visages.
Les violences sexuelles hors cadre familial enregistrées par les services de sécurité en 2023
ÉTUDE DU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR ET DES OUTRES MER, publié le 7 mars 2024
Les crimes et délits à caractère sexuel recouvrent des infractions de natures différentes : violences sexuelles physiques et non physiques, exploitation sexuelle et exhibition sexuelle. Au cours de l’année 2023, 114 000 victimes de violences sexuelles ont été enregistrées par les services de sécurité. Parmi ces victimes, 74%ont subi ces violences en dehors du cadre familial ou conjugal (soit près de 84 000 victimes), proportion en légère baisse depuis 2016 (elle était alors de 78%).
Les trois quarts des violences sexuelles enregistrées hors cadre familial sont des violences physiques (viol ou tentative de viol, agression ou atteinte sexuelle). En France, les services de sécurité ont enregistré près de 84 000 victimes de violences sexuelles hors cadre familial en 2023, soit une augmentation annuelle moins marquée en 2023 (+6%)qu’au cours des années précédentes (+11% en 20222 comme sur la période 2016-2021 en moyenne). Après une hausse continue à partir de 2017, la part des victimes rapportant des faits antérieurs à leur année d’enregistrement reste stable depuis 2021 (40%).
S’agissant des violences sexuelles hors cadre familial, la majorité des victimes a subi des violences sexuelles physiques (viol ou tentative de viol, agression ou atteinte sexuelle). Qu’elles soient mineures ou majeures, les femmes sont largement majoritaires parmi les victimes de ce type de violence (85%), à l’inverse des mis en cause qui sont presque exclusivement des hommes (96%).
Sabrina Nouchi propose souvent des films forts, mais avec celui-ci elle va plus loin. En effet, bien souvent les œuvres traitant de viol ont été abordées via des scènes où l'horrible était commis, ou se déroulant au tribunal et mentionnant les faits, mais ici c'est dans un commissariat que les victimes viennent pour porter plainte et relater ce qui leur est arrivé.
Chaque histoire est différente, on ne sait mais forcément la fin qui va être donnée, mais il est incroyable de constater dans une journée toutes les accusations qui sont décrites. Certaines, comme on peut le voir, sont fausses, d'autres malheureusement bien réelles.
Dans la tête de ces personnes blessées dans leur corps, mais aussi dans leur cœur et leur âme, beaucoup de doutes mais aussi des questionnements. Comment annoncer cela à leur conjoint ? Quelles décisions prendre ? Vont-elle avoir attraper une maladie et puis pourquoi moi ?
Et puis, il y a les policiers qui écoutent ces plaintes, prennent les dépositions, posent des questions et qui ne restent pas insensibles par rapport à ces histoires. Ils sont fatigués, usés psychologiquement, doivent savoir qui dit vrai et en fait demandent souvent à changer rapidement de service car voir ces victimes à longueurs de journée font qu'ils deviennent brisés dans leur quotidien.
Ce long métrage a été tourné à Marseille, en huis clos et le viol est le film conducteur. De plus, chose incroyable il a été écrit en 4 jours et filmé seulement en 6
jours. C'est dire que les protagonistes sont authentiques dans leur
interprétation et que les mots vont au but sans chercher à prendre de
gants.
Les dialogues sont crus, avec les mots qu'il faut pour décrire une scène de violence, de viol, et la réalisatrice ne porte pas de jugement elle montre comment se déroule une plainte ou quelqu'un vient dénoncer des faits qu'il ou qu'elle a subi.
Certaines réactions des plaignants peuvent paraître étranges, car certain(es) pleurent, d'autres restent de marbre, impassible, il y a celles et ceux qui ne réalisent pas, celles et ceux qui mentent, d'autres qui crient... Il n'y a pas de généralité entre les individus et chacun réagit à sa manière.
De la résilience, et à leur manière en dénonçant des faits font un grand pas vers une guérison, car ils osent et réussiront sans doute à surmonter ces épreuves tellement traumatiques.
On m'a décrit ce long métrage comme " un cinéma du réel et il est. Il est mentionné comme un film efficace,
percutant, interpellant et questionnant. Une expérience sociale, qui
plonge le prospecteur sans détour dans une immersion totale au sein d’un
commissariat de Marseille, où trois enquêteurs font face aux récits des
viols perpétrés quotidiennement dans la cité phocéenne.
Dans cette immersion haletante, poignante, parfois déstabilisante mais profondément humaine et émouvante, «Ça Arriv » permet pour la première fois aux spectateurs, de côtoyer l’intimité de ces hommes et femmes dans ces moments d’extrême fragilité.
Ce film vient d’obtenir l'attribution du label film d'utilité publique, et il l’est !".
Un film coup de poing qui ne laisse pas indifférent. Bravo à Sabrina Nouchi d'avoir osé dénoncer ces faits, et bravo aux individus qui osent aller porter plainte pour ne pas laisser impunis, ces êtres, si l'on peut les appeler ainsi qui osent souiller des personnes et qui ne méritent que d'être gravement punis, même si c'est rarement le cas.
MA NOTE : 4/5
Crédits photos et vidéo : KapFilms
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