Comédienne depuis plus de vingt-cinq ans, on a pu voir Marika Lhoumeau, la co-scénariste, sur les planches de nombreux théâtres, au cinéma dans les projets de Robert Morin, Stéphane Lafleur ou Kevin T. Landry, et à la télé dans de nombreuses séries comme District 31, Épidémie et La Faille 3. Depuis plusieurs années, elle se consacre aussi à l’écriture. Ses scénarios de courts métrages ont été réalisés notamment par les cinéastes Anaïs Barbeau-Lavalette et Sandra Coppola. Marika est la scénariste et la réalisatrice de Devenir Margot (récipiendaire du Prix Numix 2022 du meilleur balado «Enjeux de société) et Devenir Roger, deux séries balado diffusées sur la plateforme Ohdio de Radio-Canada.

A propos des interprètes : 

Sur la terre comme au ciel est un très beau film esthétiquement parlant mais aussi par son histoire. Deux sœurs élevées dans une communauté coupée de tout, qui ne connaissent rien de la vie extérieure et pourtant différentes. Terriblement liées, et pourtant lorsque l'une des deux va quitter ce lieu, tout va être mis en place afin de l'oublier mais sa cadette ne peut pas. Un jour elle aussi va partir pour aller la chercher et la ramener à la raison.

C'est vraiment là où ce long métrage débute véritablement. En effet, cette dernière se rend chez sa tante Louise, la sœur de sa mère et va se mettre à chercher Sarah tout en apprenant les choses de la vie. 

Clara la protagoniste principale est singulière dans ce milieu. Elle reste habillée comme dans sa communauté, lève les mains au ciel pour prier et n'a aucun comportement approprié comme les jeunes qui l'entourent. Elle va pourtant rencontrer Sam, un gars paumé qui vit à droite et à gauche et ils vont se lier d'amitié. Il va la faire sortir, lui faire rencontrer ses connaissances, mais aussi l'emmener vers des territoires interdits comme l'alcool, la drogue. Clara saura t'elle résister ?

Tout en continuant sa quête qui est de retrouve sa soeur Sarah et de la ramener à la maison, elle va découvrir la vie, la ville et tout ce qui va avec et va apprendre à découvrir sa tante, connaître le passé de sa mère et pourquoi les deux sœurs sont fâchées. 

Louise, sa tante va avoir un rôle primordial dans l'évolution de Sarah, mais Sarah aussi va apporter beaucoup à cette tatie, paumée elle aussi, sans homme fixe et qui se noie dans l'alcool. 

L’endoctrinement est donc le sujet principal du film, qu'il soit montré du côté de la communauté mais aussi avec l'alcool ou via des paradis artificiels.

Au niveau des interprétations la jeune Lou Thompson avec sa chevelure rousse flamboyante et son teint extrêmement pâle est extraordinaire. Elle semble sortie d'un autre monde, et c'est le cas. Même ses silences en disent long et l'expression qu'elle fait passer nous captive.

Sa tante Louise, n'est pas en reste. Dans le rôle d'une femme délaissée mais qui a besoin d'amour, transpire un personnage avec beaucoup de chaleur humaine.

Avec une splendide lumière ou les visages, filmés souvent en gros plan, prennent toute leur ampleur, la réalisatrice offre une œuvre où l'on vit au même rythme que les interprètes. Nathalie Saint-Pierre nous fait également déambuler dans les rue de Montréal et nous montre la ville comme on l'a peut être rarement vue. La musique a également un rôle primordial dans cette oeuvre.

Au fur et à mesure de ce long métrage on va découvrir tous les protagonistes évoluer et ces derniers vont nous apporter beaucoup d'émotions. Reste à savoir si Clara retrouvera sa sœur et comment elles évolueront, ainsi que la tante. 

Un film haut en couleur, plein de sensibilité qui nous transporte durant deux heures. Magique, captivant et émouvant...

MA NOTE : 4/5

Crédits photos et vidéo : Vues du Québec - © 2023 AXIA FILMS