(Critique) Film Riverboom réalisé par Claude Baechtold
A propos du réalisateur :
Né à Lausanne, diplômé de L’ECAL en communication visuelle, Claude Baechtold est un photographe, journaliste et cinéaste suisse. C’est en Iran qu'il développe un travail photographique compulsif qui organise le pays en familles visuelles décalées.
Il se forme ensuite au cinéma et au journalisme en filmant les reporters Serge Michel et Paolo Woods qu’il suit en Irak et en Afghanistan et avec qui il fonde le collectif Riverboom sur la rivière éponyme. Si on devait résumer l'approche de Claude Baechtold, ce serait filmer d’abord et réfléchir ensuite, à l’instar de la grande charge de la cavalerie française à Waterloo, avec hélas les fâcheuses conséquences que l’on sait sur l’issue de la bataille. Et pourtant il arrive que certaines campagnes échappent au désastre. Ainsi, son Guide touristique du Pôle Nord lui vaut le grand prix images de la ville de Vevey, et son manuel de survie pour orphelin est nominé au Prix Élysée 2020.
Journaliste d’investigation, il co-écrit en 2021 pour le média Heidi.news une enquête sur l’industrie du béton dont l’adaptation en bande dessinée paraîtra en avril 2024 sous le titre: Béton, enquête en sable mouvant, aux Presses de la cité à Paris.
Riverboom est son premier long métrage cinéma. Il vient de recevoir le Prix Mitrani au Fipadoc de Biarritz et le prix Jeanne Moreau au festival Premiers Plans d’Angers.
A propos des protagonistes :
- Paolo Woods
- Serge Michel
On a déjà pu voir ce dernier dans Les gens du monde où il interprétait son propre rôle. Ce journaliste, qui a été correspondant dans de nombreux pays, a écrit de nombreux ouvrages, notamment un avec Paolo Woods au niveau des photos avec qui il collabore souvent.
- Et Claude Baechtold présenté plus haut.
Ces trois reporters de guerre nous entraînent dans un périple dangereux, mais la particularité de ce documentaire c'est qu'il mélange humour et réalisme.
On va pouvoir suivre ces trois protagonistes à travers l'Afghanistan post-11 septembre, révélant leurs aventures et transformations personnelles.
Tous les 3 ont des personnalités différentes et ne raisonnent pas de la même manière. L'un est plus coincé que les autres, tandis qu'un autre est quelque peu dépressif ayant vécu un deuil récent.
Ce qui est certain c'est que ce périple va leur faire prendre conscience de certaines choses et qu'ils vont changer mentalement.
Ces images datent, car elles ont plus de 20 ans et n'était pas destinées à être montées, puisque perdues. C'est en retrouvant les films (bandes) que l'idée d'écrire un scénario et de le proposer au cinéma a germé.
Avec un sujet grave, le réalisateur et ses acolytes arrivent à nous faire sourire, même rire, pourtant certaines scènes sont poussées et peuvent même déplaire à certains car l'ironie va loin. De plus, ils risquent leur vie à chaque instant mais n'en n'ont parfois pas conscience, ou aiment prendre les risques qu'ils prennent, surtout deux sur les trois.
On pourrait penser que parfois, tout cela n'est pas plausible, et pourtant tout est bien réel. Oser un an après les attentats du 11 septembre partir vivre de telles aventures était un pari osé, mais ils l'ont fait et sont devenus amis.
Avec une bonne musique, du rythme, un montage réussi avec des images d'archives, un voix off qui conte les aventures, pour un premier long métrage le réalisateur vient nous happer et nous surprendre.
Ce film qui aurait pu s'appeler, Drôles de mémoires de voyages, nous embarque dans un étrange road-trip en compagnie de 3 personnages fort sympathiques. On ne boude pas son plaisir de le visionner.
MA NOTE : 3.7/5
Festivals et prix :
Festivals : Sélection au Festival Premiers Plans d'Angers et au FIPADOC
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