à septembre 01, 2024

(Critique) Film La partition réalisé par Matthias Glasner

septembre 01, 2024 Add Comment

SORTIE EN SALLE LE 04 SEPTEMBRE 2024

LA PARTITION

Titre original : Sterben

Réalisé par Matthias Glasner

Avec : Lars Eidinger, Corinna Harfouch , Lilith Stangenberg, Ronald Zehrfeld, Bert Gwiskek, Anna Bederke

Distribué par Bodega Films

Genre : Drame

Origine : Allemagne

Durée : 3 h

Synopsis :

Tom, chef d'orchestre à Berlin, est sur le point de devenir le père de l'enfant de son ex-femme. Sa sœur Ellen, entame une liaison avec un homme marié, avec qui elle partage une passion pour l'alcool.
Leurs parents déclinent physiquement et se sentent délaissés par leurs enfants.
Alors qu'ils tentent de renouer des liens, les non-dits empêchent la famille Lunies de se réconcilier.

A propos du réalisateur :

Matthias Glasner est né à Hambourg en 1965. Dans les années 90, il a réalisé, pour le cinéma, la trilogie hipster Die Mediocren, Sexy Sadie et Fandango, tous ayant été présentés en avant-première à la Berlinale. Par la suite, il a réalisé les films Le Libre Arbitre (Der Freie Wille) (en compétition à la Berlinale) en 2006, This Is Love (en compétition à Saint-Sébastien) en 2009 et La Grâce (Gnade) (en compétition à la Berlinale) en 2012.

Pour la télévision, il a dirigé la série Berlin Brigade criminelle (Kdd - Kriminaldauerdienst) (Prix Adolf Grimme et Prix de la télévision allemande). Puis il a écrit et réalisé la série Blochin - Die Lebenden Und Die Toten, ainsi que la série en deux parties Landgericht (Prix Adolf Grimme), adaptée du roman homonyme de Ursula Krechel (Prix du livre allemand). Il a récemment tourné la deuxième saison de la série internationale Das Boot pour SKY.

Note d'intention :

"Je suis assis dans un café, à quelques pas de notre appartement. Mon premier enfant, qui vient de naître, attend que je la promène dans le parc pour qu’elle puisse enfin s’endormir. Moi aussi, j’ai envie de dormir, mais je n’y arrive pas. Je regarde par la fenêtre, dans la rue, Schönhauser et Danziger. Et je vois les fantômes de mes parents, qui ne sont jamais venus ici, debout au milieu de la circulation. Ils sont morts récemment, coup sur coup, après une longue période de souffrance. Je veux enfin me rapprocher d’eux, ce que je n’ai jamais réussi à faire de leur vivant. Et le seul moyen pour moi de me rapprocher de quoi que ce soit ou de qui que ce soit, c’est de faire un film.

Je commence donc à écrire, dans le bruit des machines à café, dans ce lieu désert. J’écris ici quelques heures par jour pendant les semaines qui suivent. Au début, je ne parlais que de mes parents, puis je me suis rendu compte que cela ne fonctionnerait pas si je n’y participais pas moi-même. J’écris donc aussi sur moi. Et soudain, je parle de tout. Sur toute ma vie, telle que je la connaissais avant de trouver une nouvelle famille. C’est une expérience : est-il possible de faire un film comme une approche de soi-même, contre toutes les règles dramaturgiques ?

Un film qui ne veut pas être un «produit» ou un «contenu» ? Un film qui ne se connaît pas, qui consiste en une pure atmosphère, qui reste dans l’approximation ? Un film qui ne veut rien prouver, qui ne veut rien revendiquer. La série Seinfeld, que j’adorais, me vient à l’esprit : « The show about nothing ». Deux mois plus tard, 200 pages ont été écrites dans ce café, le plus souvent à bout de nerfs, peut-être un peu maniaque". - MATTHIAS GLASNER

A propos des interprètes :

Lars Eidinger, né à Berlin en 1976, a étudié à la célèbre Académie des arts dramatiques Ernst Busch de Berlin. Il est membre de la troupe du théâtre Schaubühne à Berlin depuis 1999. En 2013, il a reçu le Prix du cinéma allemand des critiques dans la catégorie « Meilleur acteur » et en 2014 le Prix Grimme. Lars Eidinger est connu au théâtre pour ses rôles dans Peer Gynt (produit par lui-même en collaboration avec l’artiste visuel John Bock, 2020), Jedermann au Festival de Salzbourg (mis en scène par Michael Sturminger, 2022). Mais ses prestations dans les Hamlet et Richard III de Thomas Ostermeier ont reçu une reconnaissance internationale et ont fait de lui l’un des acteurs les plus influents de la Schaubühne.

Corinna Harfouch est l’une des actrices les plus respectées d’Allemagne. Que ce soit au cinéma, à la télévision ou sur scène, elle captive le public depuis plus de 30 ans par sa polyvalence, sa passion et sa profondeur. Elle a été honorée à de nombreuses reprises, notamment par le Prix Grimme, le Prix du cinéma allemand, le Prix du théâtre allemand et le Prix du cinéma bavarois. Sa filmographie s’étend sur plus de 100 films. On peut citer entre autres : Sexy Sadie (Matthias Glasner, 1996), La chute (Oliver Hirschbiegel, 2004), Whisky / Vodka (Andreas Dresen, 2009), Qui a inventé l’amour ? (Kerstin Polte, 2018). Plus récemment, sa prestation dans Lara Jenkins (Jan Ole Gerster, 2019) a été remarquée par la presse et le public. Elle a également été acclamée pour ses rôles dans La Fille aux mains d’or (Katharina M. Schubert, 2021) et dans Mon enfant différent (Max Fey, 2021) présenté en première mondiale au Festival international du film de Hof. Corinna Harfouch a aussi démontré son talent comique dans la comédie L’ordre des choses (Nadja Brunkhorst, 2022)

Lilith Stangenberg, née à Berlin en 1988, a commencé sa carrière d’actrice très jeune à la Berliner Volksbühne. Elle a rapidement été recrutée au Schauspiel Hannover et au Theater Basel, (2008-2009) et a été membre permanente de la troupe du Schauspielhaus Zürich (2009-2012). En 2010, elle est élue Jeune Actrice de l’Année par le journal professionnel « Theater heute ». De 2012 à 2017 elle a intégré la troupe de la Volksbühne Berlin. En 2014, elle commence sa carrière cinématographique avec le film de Christopher Hochhäusler Les amitiés invisibles.

Ce film dur, composé de plusieurs chapitres, nous entraine dans la vie d'une famille désunie. Les parents malades, dont le père qui souffre de Parkinson, sont délaissés par leurs enfants. Tom, suite au décès de son père a une très longue scène avec sa mère dans ce film et il ne la ménage pas, mais elle non plus. Des vérités sont dites et ce moment de 20 minutes vaut par le magnifique échange de deux incroyables acteurs qui le seront tout au long de ce long métrage.

Lilith Stangenberg qui interprète la sœur Ellen, n'est pas en reste. Une superbe composition pour cette jeune femme avec déjà une longue filmographie.

Le réalisateur propose une œuvre très personnelle et a jonglé pour le scénario entre moments personnels et d'autres de fiction. De plus, Matthias Glasner oscille à la fois entre la tragédie, le comique, et apporte plusieurs tonalités à ce film.

Ce long métrage tour à tour cinglant, intense, mais aussi risible, est tel une partition qui va offrir différents morceaux, avec des hauts et des bas mais qui au final offre un moment de beauté et d'ensemble tout simplement impeccable.