(Critique) Film Danser sur un volcan réalisé par Cyril Aris
Après l'explosion au port de Beyrouth en 2020, une équipe de tournage fait face à un dilemme: affronter le chaos et poursuivre le tournage de leur film, ou l’abandonner face aux crises qui gagnent le pays. Le film met en évidence la résilience de l’équipe et raconte leur lutte pour continuer à faire du cinéma au milieu d’une ville dévastée.
A propos du réalisateur :
Cyril Aris est un réalisateur, scénariste et monteur libanais basé à Beyrouth. Diplômé de l’Université de Columbia à New York, il est également membre de l’Académie des Arts et des Sciences du Cinéma ®. Son court-métrage La visite du président (2017) a été présenté en première au Festival International du Film de Toronto et a été projeté dans plus de 80 festivals à travers le monde. S’aventurant dans le monde du documentaire, Cyril Aris a dévoilé son premier long-métrage documentaire The Swing en 2018, présenté en première au festival de Karlovy Vary et a remporté des prix à El Gouna, Rome, Londres et Budapest.
Ses contributions en tant que monteur incluent le reportage américano-philippin Mort de Nintendo (2020) réalisé par Raya Martin dont la première a eu lieu à la 70e Berlinale et Costa Brava Lebanon (2021) réalisé par Mounia Akl dont la première a eu lieu au 78e Festival du Film de Venise et a remporté le prix NETPAC au Festival International du Film de Toronto, le public prix au BFI London Film Festival et le prix FIPRESCI à El-Gouna.
Cyril Aris travaille actuellement la post-production de son long-métrage It’s a Sad and Beautiful World. Danser sur un volcan est son deuxième long métrage documentaire et a été sélectionné dans de nombreux festivals internationaux.
Note du réalisateur :
"À 18h07 le 4 août 2020, les horloges de Beyrouth ont arrêté de tourner, figées dans le temps. Un étrange rappel des images de l’horloge de 8h15 d’Hiroshima. Il n’y a pas meilleure allégorie pour ce que nous avons ressenti ce jour là : flotter en attendant que notre horloge redémarre, en attendant 18h08... Peu importe ce que 18h08 apportera. Ce n’était pas du tout une action rationnelle lorsque j’ai récupéré ma caméra pour filmer la productrice Myriam Sassine et la réalisatrice Mounia Akl lorsque l’explosion de Beyrouth a frappé la ville. Une pure impulsion pour capter ce moment passager qui pourrait peut-être changer nos vies pour toujours ? Ou peut-être un désir soudain de donner sens à quelque chose d’aussi invraisemblablement colossal ? Il n’y avait aucune intention initiale derrière le premier mouvement de caméra, mais juste un élan de curiosité : curiosité pour mon destin, pour le sort de mes amis et collègues, pour le sort du pays tout entier; s’effondrant dans une crise économique et sociale. Au milieu de tout ce chaos insupportable et incompréhensible, prendre ma caméra n’était qu’une simple tentative de donner un peu de sens à tout cela...
Pour une région empêtrée dans des conflits politiques et économiques difficiles, l’art a toujours été considéré comme un luxe. Non seulement par la plupart des gouvernements arabes, mais aussi par la population générale. Ainsi, lorsque l’explosion s’est produite, il était inévitable de me demander si ce que nous faisions avait un impact, un sens.
Danser sur un volcan ne traite pas uniquement de l’explosion, mais aussi d’une enquête sur la contestée valeur de l’art en temps de crise. Il s’agit avant tout d’une méditation sur la perte – la perte d’une ville qui n’existe plus; la perte de la vie qui n’est plus; la perte de soi qui ne peut être ressuscitée, même avec un film à faire". - Cyril Aris
Danser sur un volcan est un documentaire qui opte pour nous montrer Beyrouth au moment où en 2020 une très grave explosion va causer des dégâts considérables, mais surtout la perte de nombreuses personnes. En même temps une réalisatrice projetait de commencer à tourner un film.
Tout est remis en question. Les financements se font plus difficiles, obtenir que l'acteur principal puisse rentrer dans le pays pose problème, sans compter les autres protagonistes qui ont peur suite à l'explosion où qui ont perdu un proche.
Il faut également composer avec le Covid toujours présent et qui ne facilite pas la tâche.
Des questions vont se poser. Faut-il continuer et poursuivre le tournage prévu ? Le film est-il réellement important vu les dégâts que subit le pays ?
Le réalisateur prouve qu'importe une situation, l'état d'un pays ou tout autre évènement, l'art reste un élément important surtout en temps de crise.
Pourtant entre rires nerveux, l'humour, les sourires arrivent à prendre le dessus et Cyril Aris qui a pris sa caméra décide de nous faire vivre ce moment, en n'occultant rien.
C'est donc dans un chaos inimaginable que va se monter ce documentaire, oscillant entre espoir et désespoir pour tout de même arriver à nous offrir un film émouvant à tous points de vue.
MA NOTE : 3.5/5
Festivals et prix :
Festival International Music & Cinema Marseille (MCM)
Itinérances Festival Cinéma d'Alès
Festival de cinéma Zones Portuaires
Karlovy Vary International Film Festival
BFI London Film Festival
Cinemed - Festival International du Cinéma Méditérranéen de Montpellier
Film Fest Gent
Reykjavik International Film Festival - RIFF
Crédits photos et vidéo : Films des deux rives
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