(Critique) Film Toxicily réalisé par François-Xavier Destors et Alfonso Pinto
SORTIE EN SALLE LE 18 SEPTEMBRE 2024
TOXICILY
Réalisé par François-Xavier Destors & Alfonso Pinto
Distribué par JHR Films
Genre : Documentaire
Origine : Italie, France
Durée : 1 h 16
Synopsis :
En Sicile, au Nord de Syracuse, l'un des plus grands complexes
pétrochimiques d’Europe empoisonne depuis 70 ans l'environnement et les
hommes. « Mieux vaut mourir d’un cancer que mourir de faim », entend-on
sur la plage qui borde la raffinerie. Dans un contexte d’omerta et de
résignation, le film donne la parole à ceux qui luttent et qui survivent
au cœur d’un territoire sacrifié sur l’autel du progrès et de la
mondialisation.
A propos des réalisateurs :
- Historien de formation, réalisateur autodidacte, François-Xavier Destors explore dans ses films les enjeux de mémoire des crimes de masse. Son premier long-métrage documentaire, Rwanda, la surface de réparation (86’, 2014) raconte ce génocide populaire à travers le rôle social, politique et culturel du sport au Rwanda. En parallèle de ses documentaires d’histoire pour la télévision (Les voix de Srebrenica, Paris une histoire capitale, Les Années 68, Mandela, Thiaroye 44...), il tourne son second long métrage dans la ville polaire de Norilsk, un ancien goulag transformé en une ville fermée interdite aux étrangers et contrôlée d’une main de fer par le premier producteur mondial de cuivre et de nickel. Norilsk, l’étreinte de glace (2018) questionne notre capacité à s’adapter et à survivre à l’histoire collective de nos sociétés industrielles. En 2024, il sort trois nouveaux films: Didy (tourné au Rwanda avec Gaël Kamilindi), Invisibles (avec des soldats français traumatisés en Afghanistan), et Toxicily, qui lève le voile sur un écocide aux portes de l’Europe.
- Alfonso Pinto
(Palermo, 1983) est chercheur, photographe et auteur. Après des études
en Lettres Modernes et Histoire et Géographie, en 2016 il soutient un
thèse de doctorat à École Normale Supérieure de Lyon sur les imaginaires
urbains dans le cinéma catastrophe. De 2018 à 2022 a travaillé comme
chercheur postdoc auprès de l’École Urbaine de Lyon en coordonnant le
Pôle Images et en s’occupant d’esthétiques, imaginaires et expériences
de l’Anthropocène. Conjuguant les méthodes des Sciences Humaines et
Sociales et des cultures visuelles, ses recherches concernent
l’avènement de la modernité industrielle, les catastrophes industrielles
et environnementales et les sites sacrifiés. Il est auteur de
nombreuses publications scientifiques et grand public. En 2024 auprès
des Éditions 205 l’essai Anthroocène âge du désastre. Les catastrophes
industrielles et leurs imaginaires. Toxicily est sa première expérience
cinématographique.
Les réalisateurs nous entraînent en Italie, non loin de chez nous donc, dans le monde de la pétrochimie.
Après des recherches approfondies, des repérages de lieux, des témoignages poignants, les auteurs nous livrent un documentaire tellement réaliste. Dans ce lieu lieu hostile, ou les cancers sont légions, les protagonistes qui habitent là bas, non pas bien le choix de partir. Quitter les lieux alors qu'ils n'ont rien, qu'ils ont battit leur famille, leur vie, avec un travail dans cette région, sans savoir les conséquences, et l'impact que cela aurait sur leur futur.
A la base on leur a promis monts et merveilles, presqu'un eldorado qui s'est avéré être plus un cimetière pour tous car la pollution est partout et omniprésente.
L'urgence est plus que palpable mais faute d'implication de la part de l'état, avec une mafia qui règne et plus particulièrement en Sicile, ces gens sont livrés à eux-mêmes et peinent à se défendre.
Les lois sont détournées, et du moment que l'argent rentre, peu importante le peuple. Bien entendu certains luttent comme ce prêtre mais comment peut-il réellement agir ?
L'espoir est maigre et certains personnages se battent en vain car pour changer ce système il faudrait beaucoup d'investissements, de combats, mais la rentabilité est un mot plus fort que le reste pour le moment.
Les
réalisateurs dénoncent et osent montrer l'incroyable mais pas dans le
bon sens du terme. Comment arriver à mettre un terme à ce fléau ?
Avec une affiche accrocheuse, avouons-le, en
proposant ce film sur grand écran c'est déjà un grand pas vers, peut
être une avancée, et que certains prennent conscience du futur, qui est
pourtant déjà là, à nos portes, mais qu'il faut combattre et faire
cesser.
MA NOTE : 3.6/5
Crédits photos et vidéo : JHR Films - © Alfonso Pinto
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