(Critique) Film Anzu, chat-fantôme réalisé par Yoko Kuno et Nobuhiro Yamashita
A propos des co-réalisateur(trices) :
Née en 1990 dans la préfecture d’Ibaraki, Yoko Kuno se forme à l’Université d’art de Tama, où elle réalise son film de fin d’étude Airy Me qui remporte entre autres le Prix du Premier Film au Festival Japan Media Art (section animation), le Prix étudiant au Student Campus Genius, et le Prix du SKIP City International D Cinema. Reconnue dans le circuit des festivals nationaux et internationaux pour son talent et sa maîtrise technique de l’animation, elle est également créatrice de manga depuis le collège. Sa première publication, The Horn and Love of Yuiko Am agi (2017), a été présentée au Monthly Comic Bearn et a reçu le deuxième prix pour une première œuvre au Festival Japan Media Art (section manga).
Elle devient ainsi la première artiste à remporter deux prix Première œuvre dans deux catégories différentes du festival. Elle a travaillé comme directrice de l’animation en rotoscopie pour le film The Case of Hana and Alice (2015) de Shunji lwai.
Elle a travaillé comme conceptrice de personnages pour le personnage principal Shiriri dans le film Alien
Shiriri de la célèbre série de films Crayon-Shinchan. L’année suivante, elle signe l’animation d’ouverture
et de clôture et les croquis originaux de Crayon-Shinchan : Kung-fu Boys Ramen Scrimmage. Elle a également créé l’animation de fin et a réalisé plusieurs épisodes de la série Houseki no Kuni (L’ère des cristaux, 2017). Son travail en rotoscopie lui a apporté une reconnaissance internationale très forte, au point qu’elle est aujourd’hui considérée comme une des figures essentielles de l’animation contemporaine.
Né en 1976 dans la préfecture d’Aichi, Nobuhiro Yamashita est un réalisateur de films en prises de vues réelles très populaire au Japon. Réalisant des films indépendants dès le lycée, il entre au département cinéma de l’Université d’art d’Osaka en 1995, au moment où se l’attention de la critique se polarise sur cette nouvelle vague de cinéastes, révélatrice d’un foisonnement créatif et d’un nouvel élan dans le cinéma de l’archipel. Il y rencontre Kôsuke Mukai, scénariste avec qui il travaillera toute sa carrière dans la tradition du cinéma japonais.
Son premier long métrage,Hazy Life (1999), est une chronique du désœuvrement de la jeunesse dans une petite localité provinciale de la région d’Osaka, et une comédie en mode mineur à l’humour caustique et pince-sans-rire, matrice de son style en devenir. Le film est sélectionné à Rotterdam et le fait remarquer au Japon et à l’international. Auto produit, il lui vaut le grand prix du Festival international du film fantastique de Yubari dans la section hors salles, et finira par bénéficier d’une sortie commerciale dans son pays d’origine, chose encore rare pour l’époque.
À ses débuts, on l’a souvent comparé à Aki Kaurismäki ou Jim Jarmusch, pour ses personnages de jeunes vagabonds à la dérive. Son premier film en 35mm, Linda Linda Linda (2005), qui met en scène un groupe de lycéennes, est un succès succès populaire qui le fait entrer de plain-pied dans le champ du cinéma grand public. Il continue cependant d’expérimenter dans de nombreux formats et malgré les contraintes de
l’industrie, sans renoncer à ce ton et ce regard qui en font un cinéaste singulier. Tennen-Koke-Cokko (2007) reçoit notamment le 62e Prix du film Mainichi, la principale récompense cinématographique au Japon.
Ces dernières années, il a réalisé My Back Page, KuekiRessha et Moratorium Tamako qui a été présenté au Festival International du Film de Busan. Il a également réalisé La La La at Rock Bottom, pour lequel il a reçu le Soleil d’Or lors de la 10ème édition du festival Kinotayo.
Ce film d'animation est basé sur le manga de Takashi Imashiro dont voici la Biographie :
Takashi Imashiro est né en 1960 dans la préfecture de Kochi. Après son diplôme, il enchaîne plusieurs petits boulots avant de commencer une carrière de dessinateur de BD en 1986 avec Futsu no Hito-bito (People with No Exits) pour le magazine Business Jump. Depuis il continue de publier des mangas, comme Heart’s Mind, The Right Stuff et Hardcore (basé sur un scénario de Caribu Marley). Ses premières
œuvres sont centrées sur les luttes de la jeunesse. Plus tard, son manga Deme-King, longtemps resté inédit, a été considéré par Naoki Urasawa comme un véritable trésor, au point a déclaré qu’il n’aurait pas pu écrire 20th Century Boys s’il en avait connu l’existence. En France, son mangaColère Nucléaire est paru en trois tomes aux éditions Akata.Anzu, chat-fantôme a été publié par Kodansha en novembre 2007. C’est le seul ouvrage d’lmashiro destiné aux enfants à ce jour, un Winnie l’ourson où on retrouve ses méditations philosophiques sur la nature humaine.
Adapté du manga original de Tkashi Imashiro, le chat-fantôme, qui fait partie du folklore, japonais est habituellement effrayant. Ici c'est un chat qui ne fait pas peur, par contre, comme tous les chats il est imprévisible et un poil capricieux.
Anzu le chat, est un personnage qui aide les autres et ici il va venir épauler Karin, qui n'existait pas dans le manga initial. Cette dernière a perdu sa maman et son père est couvert de dettes. Il la laisse dans un petit village chez son grand-père où elle s'ennuie. Cette dernière a un sacrément tempérament, indépendante, elle veut retourner à Tokyo et Anzu va l'accompagner.
Ce qui change dans cette œuvre d'animation japonaise ce sont des mots grossiers qui sont dits, le chat qui pète, des choses que l'on n'a pas l'habitude de voir dans les autres films nippons.
Il est rare de voir un long métrage tourné en utilisant la rotoscopie et avec de vrais environnements. En effet, Anzu a été tourné avec des prises de vues réelles puis ils ont travaillé l'animation, en sélectionnant les plans réels qui leur plaisaient le plus, pour retracer ensuite les traits et les transposer en dessin animé. Idem pour les décors. Les réalisateurs ont filmé les acteurs dans une salle de réunion toute simple, pour avoir un fond d’image neutre, puis dans un second temps, se sont rendus dans des lieux qui correspondaient à ces scènes. Ils les ont photographiés et filmés, puis les ont envoyé à l’équipe
française qui se chargeait de peindre les décors. D'ailleurs, regardez le générique jusqu'à la fin vous comprendrez mieux le rendu du film.
Les expressions, les mouvements sont réellement très naturels. Les couleurs sont belles et esthétiquement c'est une réussite.
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