(Critique) Film Les tricheurs réalisé par Louis Godbout

 

Les tricheurs réalisé par Louis Godbout
 
SORTIE EN SALLE LE 17 JUILLET 2024
 
LES TRICHEURS
Réalisé par Louis Godbout
Avec : Christine Beaulieu, Benoît Gouin, Steve Laplante, Alexandre Goyette
Distribué par Vues du Québec Distribution
Genre : Comédie
Origine : Québec 
Durée : 1 h 30
 
Synopsis
 
Florence, Hubert et André se sont donné rendez-vous pour une partie de golf par un bel après-midi d’été. Les deux premiers forment un couple, André est un ami proche et un partenaire d’affaires d’Hubert, on est donc entre intimes, l’heure est à la détente dans une atmosphère de chaleureuse complicité. Arrive alors Michel, un golfeur solitaire au charisme particulier, qui vient secouer la belle harmonie du trio et faire émerger la réalité cachée sous les apparences.
 
Les tricheurs réalisé par Louis Godbout
 
A propos du réalisateur
 
Louis Godbout est un scénariste et réalisateur vivant à Montréal. Après une formation en droit, il se consacre à des études de philosophie, matière qu’il enseigne ensuite pendant quinze ans. Poursuivant en parallèle un travail d’écriture qui donne lieu à la publication de quelques essais (Du golf : parcours philosophique, Nietzsche et la probité, Hiérarchies, Le discours du ressentiment), il se tourne éventuellement vers la scénarisation.

S’ensuivent Coda, produit par Clinamen Films avec Patrick Stewart et Katie Holmes (janvier 2020), Une révision, produit par Cinémaginaire (novembre 2021; coscénariste), puis sa première réalisation avec Mont Foster, produit par Les films Primatice (mars 2020). Les Tricheurs est son quatrième scénario et deuxième film. 
 
Mot du réalisateur
 
"Florence, Hubert et André se sont donnés rendez-vous pour une partie de golf. Les deux premiers forment un couple, André est un ami proche et un partenaire d’affaires d’Hubert, on est donc entre intimes, l’heure est à la détente. Le trio est cependant rattrapé au troisième trou par un golfeur solitaire au comportement étrange. Une rencontre tendue s’ensuit, mais Florence désamorce la situation en invitant l’homme à se joindre à eux pour le reste de la partie.

Michel pose beaucoup de questions et son attitude générale suscite vite la méfiance, d’autant plus qu’André a la vague impression de l’avoir déjà vu quelque part. Qui est-il ? Que veut-il ? Le premier mouvement du film est porté par ce mystère. Lorsqu’on apprend que sa mère a été locataire dans une maison de retraite dont Hubert et André sont propriétaires, on comprend qu’il n’est pas là par hasard et que ces derniers ont peut-être aussi quelque chose à cacher.

Le reste de la partie se déroulera au gré d’un jeu de pouvoir où les affrontements, d’abord sous la forme de regards, de silences, de sourires, de propos légèrement décalés ou intempestifs, se feront de plus en directs, érodant lentement mais sûrement la sociabilité initiale. En parallèle, ce sont aussi les relations entre Hubert, André et Florence qui se révéleront plus problématiques qu’il n’y paraissait au premier abord. S’ensuivront une série d’affrontements et de revirements où les masques finiront par tomber, et où la vraie nature des rapports entre les protagonistes s’actualisera dans toutes ses conséquences.

Les Tricheurs n’est donc pas un film de sport, ni même un film sur le golf, du moins pas dans sa dimension athlétique et compétitive. Il s’agit bien sûr – golf oblige –, d’une comédie. Ce sport contient une dimension d’humour et d’ironie intrinsèque si l’on peut dire, découlant d’une série de contradictions : entre l’enthousiasme, l’application, la volonté de réussir, d’une part, et la frustration engendrée par le grand nombre de coups ratés de l’autre ; entre l’insistance maniaque sur le règlement, l’étiquette, et les formes multiples d’allègements, de tricherie, d’impatience, de vulgarité, de colère ; entre la persistance du fantasme de succès et le démenti incessant infligé par la pratique réelle. Jouer au golf, c’est faire l’épreuve répétée de son incompétence, de ses limites, de sa vanité, de son ridicule, de ses névroses, et de son corps, devrais-je ajouter. Le golfeur est souvent maladroit, embarrassé, toujours moins élégant qu’il s’imagine, un maître involontaire de l’humour physique. 
 
On est donc au golf comme dans la vie, toujours aux prises avec sa faiblesse et ses vices. Parmi ceux-ci, il faut accorder une place particulière au mensonge, et si le golf ressemble à la vie, c’est peut-être avant tout sur ce point. Parce que les deux sont difficiles et que les occasions et les manières de contourner les règles sont nombreuses, jouer (ou vivre), c’est être confronté à la tentation constante du déni. On veut des excuses pour sa médiocrité, on cherche à s’abuser sur ses motifs réels, on embellit son caractère avec de beaux discours, on justifie des choix douteux par des rationalisations plus ou moins élaborées. Le terrain de golf m’a semblé un lieu tout indiqué pour ce théâtre de la mauvaise foi.
 
Puisqu’on y suit les interactions entre les membres d’un quatuor pour la durée d’une partie, on peut dire que le film se déroule comme un huis clos à ciel ouvert. À l’exception d’un personnage insolite qui fait irruption à quelques reprises, le seul élément d’extériorité est le décor naturel, dont l’insouciante sérénité fait contraste avec le sérieux pathétique des golfeurs, et fonctionne comme une source d’ironie supplémentaire. Ce regard de la nature sur la comédie humaine s’incarnera aussi dans l’apparition récurrente – visuelle ou sonore – d’animaux divers, qui feront office de commentateurs du spectacle.
 
Enfin au niveau de la mise en scène et de la caméra, j’ai voulu accorder une attention particulière non seulement aux grandes actions et aux grands airs mais aussi, et surtout, aux gestes plus subtils, à la démarche, à la physionomie, aux expressions, aux tics, à tout le langage corporel par lequel s’expriment l’inconfort, la tension intérieure, le décalage entre le caché et le manifeste. Le tout, cela va sans dire, sans perdre de vue l’intention comique et satirique de départ, donc en ne me privant pas de forcer le trait par endroits, que ce soit au moyen du jeu, de l’image ou du rythme, quitte à verser dans le burlesque ici ou là. Car malgré son ton un brin noir et cynique, le film se veut d’abord un divertissement relativement léger, entre la satire et la farce. Il voudrait donner le temps d’une heure l’occasion de rire un peu de nous-mêmes et de notre conscience très sérieuse et vertueuse d’aujourd’hui. Du moins, c’était l’intention". - LOUIS GODBOUT

Les tricheurs réalisé par Louis Godbout
 
A propos des interprètes
 
Créative, Christine Beaulieu a su, depuis sa sortie de l’école de théâtre en 2003, nous épater par sa polyvalence. Au grand écran, elle a participé à plusieurs films : La mise à l’aveugle (Simon Galiero), Enfin l’automne (Patrick Boivin), Mesrine: L’instinct de mort (Jean-François Richet). Elle a ensuite brillé dans Ceci n’est pas un polar de Patrick Gazé et elle s’est méritée 2 nominations (Canadian Screen Awards et Gala du cinéma québécois) pour son rôle de Roxane dans le film Le mirage de Ricardo Trogi et Louis Morissette. Elle était de la distribution du plus récent long-métrage d’André Forcier, Les fleurs oubliées, et du film de Martin Laroche, Le Rire. Bientôt, on la verra dans le rôle-titre de 2 longs métrages : Nouveau-Québec de Sarah Fortin et Les Tricheurs de Louis Godbout. Elle a également participé à plus d’une vingtaine de pièces de théâtre; Les points tournants (Philippe Lambert), Ce moment-là (Denis Bernard), Grain(s)/Seeds (Chris Abraham), La fureur de ce que je pense et La vie utile (Marie Brassard), Nyotaimori (Sarah Berthiaume/Sébastien David), Bilan (Benoît Vermeulen) et Sang (Brigitte Haentjens). Depuis 2015, elle présente partout à travers le Québec son premier texte J’aime Hydro, un théâtre documentaire portant sur la relation entre les Québécois et Hydro-Québec pour lequel elle a remporté le prix Michel Tremblay. À la télévision, on a pu la voir exceller dans les séries; Les Pêcheurs, Mon Ex à moi, District 31, Hubert et Fanny, Max et Livia, Les Simone, Lâcher prise et Cérébrum. Elle a d’ailleurs obtenu un prix Gémeaux pour son rôle de Josiane dans Lâcher Prise (2020) et elle a remporté le Bayard de la meilleure interprétation court métrage au FIFF de Namur pour sa performance dans le film Un jour de fête (2020).
 
On la voit en 2022 sur la chaîne de télévision Radio-Canada dans la nouvelle série L’oeil du Cyclone. Christine est également ambassadrice des attraits touristiques de sa ville natale Trois-Rivières ainsi que porte-parole de la campagne Roulons électrique, coordonnée par Équiterre avec le soutien de Transition énergétique Québec.
 
Récipiendaire d’un prix Gémeaux dans la catégorie meilleure interprétation dans un rôle de soutien pour sa prestation dans la télé série Grande Ourse en 2003, Benoît Gouin a participé à plus d’une trentaine de productions télévisuelles; Le monde de Charlotte, Au nom de la loi, Minuit le soir, René II, Nos étés IV, Casino II, Mirador, Les hauts et les bas de Sophie Paquin, Mauvais Karma, Apparences de Serge Boucher, Gentleman 3, La Marraine, Nouvelle adresse, Mensonges II, Marche à l’ombre, Karl/Max, Le Clan, Prémonitions, Lâcher prise, Le Phoenix, La Faille et L’Heure bleue dans lequel il interprète le rôle de Bernard.

Diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Québec, Benoit Gouin possède également un parcours théâtral des plus impressionnants, ayant participé à plus d’une cinquantaine de productions. On a pu le voir notamment dans Les trois soeurs de Wajdi Mouawad au Théâtre du Trident, au TNM, au Festival de Limoges et au Festival Tchekhov à Moscou dans Coma unplugged (pièce qui a remporté le Masque de la meilleure production Montréal, 2007). Nous avons pu découvrir de nouvelles facettes de son talent dans la comédie musicale My Fair Lady, au Théâtre du Rideau vert et en tournée. Benoît a aussi joué dans Le tour du monde en 80 jours au TNM en coproduction avec le Tout à Trac dans le rôle de Phileas Fogg. Il a pris part aux pièces Race chez Duceppe et L’Éducation de Rita au Théâtre du Rideau vert à l’hiver 2019.

Au cinéma, soulignons sa participation à la production Québec-Montréal de Ricardo Trogi qui lui a valu une nomination aux prix Jutra, ainsi qu’aux films Mémoires affectives de Francis Leclerc, La belle empoisonneuse de Richard Jutras, La ligne brisée de Louis Choquette, Le déserteur de Simon Lavoie, La dernière fugue de Léa Pool, et sa collaboration comme co-scénariste au film Jaloux de Patrick Demers présenté au Festival de Karlovy Vary et au Festival de Toronto en 2010. Nous l’avons aussi vu dans plusieurs autres films dans lesquels nous pouvons apprécier ses grandes qualités d’interprète, entre autres dans les films Gabrielle de Louise Archambault, Premier amour de Guillaume Sylvestre, Sarah préfère la course de Chloé Robichaud, Lac mystère d’Erik Canuel, Les loups et Antigone de Sophie Deraspe, Origami de Patrick Demers. 
 
Les tricheurs réalisé par Louis Godbout

Alexandre Goyette s’est d’abord démarqué au théâtre et, au fil des années, ses expériences à la télévision et au cinéma ont fait de lui un des acteurs les plus appréciés de sa génération.
 
Producteur, auteur et acteur de son seul en scène King Dave, il a raflé en 2005 les prix du meilleur interprète et du meilleur texte original au gala des Masques. Depuis, Alexandre n’a jamais quitté la scène. On l’a vu dans Kiss Bill, La grande machinerie du monde, Les jumeaux vénitiens, Manhattan Medea, Le match et Les conjoints. En 2017, il a personnifié Marco dans la pièce Le déclin de l’empire américain, adaptation théâtrale du célèbre film de Denys Arcand présentée au théâtre montréalais de l’Espace Go. En 2018, il est de la distribution de la pièce Le chemin des passes dangereuses au Théâtre Jean Duceppe et joue également dans Coriolan au Théâtre du Nouveau Monde.
 
Au petit écran, ses performances dans différentes séries lui ont valu une place de choix dans le cœur du public et des professionnels de l’industrie. On a pu le voir, entre autres, dans Providence, La promesse, Musée Eden, 30 Vies, 19-2, C.A. et Trauma. C’est d’ailleurs grâce à son personnage à la fois rustre et fragile de Martin qu’il a obtenu une nomination pour le prix du meilleur rôle de soutien au concours des Gémeaux en 2009 et en 2010. En 2014, il a été le traducteur, metteur en scène et acteur principal de la pièce Cock, présentée à l’Espace 4001. Il a aussi tenu le rôle d’un lutteur dans la télésérie La théorie du K.O. à ICI Radio-Canada. Plus récemment, il a joué Kevin Nadeau dans la série District 31 et le rôle de Marc Lemaire dans la série Feux. Sa performance remarquable dans Feux lui fait remporter le prix du meilleur premier rôle masculin : série dramatique aux Gémeaux 2017. En 2017, il tient l’un des rôles principaux de la série Le siège et rejoint également la distribution de L’Échappée et de Mensonges IV. Nous le retrouvons par la suite dans la deuxième saison de Faits Divers en 2018 et, tout récemment, dans le succès critique C’est comme ça que je t’aime, écrit par François Létourneau.
 
Au cinéma, il a tourné dans Le déserteur de Roger Lizotte, La dernière fugue de Léa Pool, Les 7 jours du talion de Podz, Le sens de l’humour d’Émile Gaudreault, La peur de l’eau de Gabriel Pelletier et Mommy de Xavier Dolan. En 2016, il a interprété le rôle principal dans King Dave, un long métrage en un seul plan-séquence, adapté de sa pièce de théâtre du même nom et réalisé par Podz. Il tourne également, cette même année, dans Les scènes fortuites de Guillaume Lambert. On le voit en 2021 dans Le guide de la famille parfaite de Ricardo Trogi et dans Les Tricheurs de Louis Godbout en 2022.
 
Steve Laplante a été formé en interprétation à l’École nationale de théâtre du Canada. À l’écran, Il a joué dans plusieurs séries populaires telles que Les invincibles, Aveux, Le Gentleman, Mirador ou encore La vie parfaite et Faits divers. Steve Laplante est bien connu comme acteur, mais sa plume nous aura également fait don de beaux projets. On citera notamment les séries Tu m’aimes-tu et Léo qu’il a co-scénarisées. Toujours pour Léo, il a d’ailleurs été en nomination à deux reprises aux Gémeaux dans la catégorie meilleur texte comédie et a remporté un Gémeaux en tant que meilleur rôle de soutien comédie.

Depuis sa sortie de l’École Nationale de théâtre, il participe à près d’une trentaine de productions théâtrales. Pour sa toute première, Littoral de Wajdi Mouawad, il obtient le prix OFQJ-Rideau pour son interprétation. Il participe aussi entre autres à deux pièces qui ont fait date : Orphelins, mise en scène par Maxime Denommée et Coma Unplugged mise en scène par Denis Bernard. Il était de la distribution de la pièce Ennemi public d’Olivier Choinière, La liste de mes envies, (m.e.s. de Marie-Thérèse Fortin) et Trahison (m.e.s. de Frédéric Blanchette).
 
Parmi ces projets les plus récents, Steve sera de la distribution des films Les Tricheurs de Louis Godbout, Baby Sitter de Monia Chokri et Patrick Sénécal présente de Stéphane Lapointe.
 
Les tricheurs réalisé par Louis Godbout

Ce long métrage se déroule uniquement sur un parcours de golf, et les protagonistes sont au nombre de 4. C'est presque une pièce théâtre qui se situe au dehors.

Avec un humour très noir, des gags qui s'enchaînent, des secrets qui seront percés, moqueries, les acteurs sont bons et arrivent même à accentuer les défauts de chacun.

Avec une plastique de rêve, Christine Beaulieu, apporte un plus et sa touche à ce long métrage.

Surprenantes les apparitions d'un personnage habillé dans le genre tyrolien et la musique faisant souvent référence à Bollywood.

A considérer comme une satire ce film se veut divertissant et même si il ose une ironie que nous utilisons moins en France il pourra en convaincre certains.

 Film Les tricheurs réalisé par Louis Godbout

MA NOTE : 3.0/5


 

 

Crédits photos et vidéo : Laurence Grandbois Bernard - Vues du Québec

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