(Critique) Film Dîner à l'Anglaise réalisé par Matt Winn
SORTIE EN SALLE LE 17 JUILLET 2024
DINER A L'ANGLAISE
Titre original : The trouble with Jessica
Réalisé par Matt Winn
Avec : Rufus Sewell, Shirley Henderson, Alan Tudyk, Olivia Williams, Indira Varma
Distribué par Paname Distribution
Genre : Drame
Origine : Royaume-Uni
Durée : 1 h 30
Synopsis :
Sarah et Tom sont en proie à de graves difficultés financières : leur
seule solution est de vendre leur maison londonienne. Lorsque leurs amis
débarquent pour un dernier dîner, Jessica, une vieille amie, s’invite
et se joint à eux. Après une dispute à première vue sans importance,
Jessica se pend dans le jardin. Tom s’apprête à appeler la police
lorsque Sarah réalise que si l’acheteur l’apprend, la vente tombera à
l’eau, ruinant ainsi leur couple. La seule façon de s’en sortir est de
ramener le corps de Jessica dans son propre appartement. Après tout,
qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
A propos du réalisateur :
Matt Winn est un réalisateur de films publicitaires et un scénariste reconnu et primé au Royaume-Uni. Il a réalisé plus d’une centaine de campagnes publicitaires pour des marques internationales telles que British Airways, Financial Times et Bells Whiskey. Matt a également coécrit et réalisé deux longs métrages, le thriller THE HOARDER (2015) avec Mischa Barton et Robert Knepper, et la comédie romantique JANUARY 2nd (2006). Les courts métrages de Matt ont été diffusés à la télévision et au cinéma dans le monde entier.
THE BRUNCHERS (2013), avec Natalie Dormer (GAME OF THRONES) et Tom Burke (THE SOUVENIR) a remporté le prix spécial du jury à Aspen Shorts, et WE ARE HAPPY (2015), avec Tara Fitzgerald, a été nommé pour le meilleur film à Austin, aux Bermudes et au Japon.
Matt a développé des scénarios pour Fox Searchlight et Film 4. Il travaille actuellement sur une comédie noire, BAD PUBLICITY, avec son coscénariste habituel James Handel.
A propos des interprètes :
Rufus Sewel joue Richard. Acteur Britannique vu dans Henri IV, Carrington, Hamlet, La courtisane, The holiday, L'illusionniste, Judy, The father, il a déjà été nommé dans des grands prix comme pour ses rôles dans des séries comme pour Victoria et La fabuleuse Mme Maiser.
Note d'intention du réalisateur :
"Il y a quelques années, deux hommes que je connaissais se sont suicidés exactement de la même manière. Ils se sont pendus à un arbre dans les jardins d’autres personnes. Ces histoires presque identiques étaient choquantes, mais pour moi elles avaient une résonance particulière parce qu’une de mes amies s’était suicidée de la même manière quelques années auparavant. La seule chose que je sais de cette expérience, c’est qu’il n’est pas facile de s’en remettre. Le suicide laisse des traces terribles. En particulier dans la vie de ceux qui restent.
J’ai commencé à me demander comment ces deux suicides avaient affecté la vie des propriétaires de ces jardins. Cela m’a semblé être un point de départ intéressant pour une histoire.
Les deux derniers courts métrages que j’ai réalisés, THE BRUNCHERS et WE ARE HAPPY, étaient des comédies d’observation sur les classes moyennes du nord de Londres, soient les personnes avec lesquelles j’ai grandi. Leurs histoires n’ont jamais porté sur des situations de vie ou de mort ; finalement peu de choses dans la vraie vie le sont vraiment. Quand on a un toit au-dessus de la tête, un travail, un peu d’amour, un certain degré d’estime de soi, on passe le plus clair de son temps occupé par les petites choses du quotidien. Mais avec DÎNER À L’ANGLAISE, je voulais explorer un groupe de personnages dont les vies sont plutôt parfaites vues de l’extérieur, jusqu’à ce qu’ils soient frappés un jour par un événement qui change radicalement leur vie. J’étais curieux de prendre quatre personnages, comme des vieux amis, des couples mariés que je connaissais bien, et de les placer sous un microscope après un tel événement. Comment s’en sortent-ils ? Leurs valeurs «civilisées» les maintiennent-ils sur un pied d’égalité ou se transforment-ils en monstres ?
Je voulais que le public réfléchisse à la question : que ferions-nous si les objets brillants de notre vie quotidienne - une maison confortable, une voiture dans le garage, des vacances une ou deux fois par an… disparaissaient brutalement ? Que se passerait-il si quelqu’un menaçait de nous les enlever. Si vous deviez tout perdre, que seriez-vous prêt à faire ? J’ai décidé de faire une comédie très noire pour trouver la réponse". - Matt Winn
Assez jubilatoire, ce long métrage se déroule sous forme de différents actes. Le réalisateur offre un film dans la pure tradition que nous connaissons avec cette ironie britannique et noire propre à ce pays.
Parfois mordants, avec des réparties que certain(e)s apprécieront ou non, les dialogues font mouche, surtout avec d'excellents acteurs que nous connaissons, qui surjouent sciemment pour distiller ce fameux humour british.
En fait, Jessica, celle qui va se pendre dans la maison de Tom et Sarah, est une femme belle mais mal dans sa peau. Elle n'hésite cependant pas à "voler" les messieurs des autres femmes et il faut l'avouer, mis à part certains, ne font aucun effort pour lui résister.
Tom et Sarah, endettés ne s'épanchent pas sur le décès de leur amie - qui en fait n'en n'est pas vraiment une - et voient surtout que si l'on apprend la pendaison de Jessica, leur maison ne sera peut être plus vendue.
Quant à Beth et Richard ils accusent plus le coup de la mort de Jessica mais sont pris entre deux feux et surtout acculés par ce que leur demandent leurs amis.
De là, telle une pièce de théâtre, certains autres protagonistes vont venir s'intégrer au film l'espace d'un court moment, et quelques flashbacks viendront nous renseigner sur les relations que Jessica avait avec certains personnages.
Et puis il y a ce fameux clafoutis dont tout le monde parle. Il fait saliver c'est certain, mais sera t'il dégusté ?
La musique fait également partie intégrante de ce film avec des morceaux de jazz récurrents qui donnent le ton à ce dîner très spécial.
Avec une fin où Jessica va tout de même venir expliquer son geste, on analyse un peu plus la manière d'être de ce personnage et comment elle aurait pu être mieux comprise.
Il y a quelques scènes de trop, et quelque peu répétitives, mais on excusera le réalisateur qui avec ce long métrage nous entraine dans une histoire farfelue, et qui nous fait passer, du moins pour ma part, un excellent moment.
Pour ma part, je reprendrais bien un peu de dîner à l'Anglaise avec une bonne part de clafoutis !!!
Bonus :
La recette du clafoutis aux cerises
Ingrédients (pour 4 personnes)
• 750g de cerises bien mûres
• 100g de farine
• ½ sachet de levure chimique
• 4 œufs
• 125g de sucre
• 2 pincées de sel
• 25g de beurre
• 25cl de lait
• 1 sachet de sucre vanillé
Préparation
• Préchauffez le four à 180°c.
• Lavez, équeutez et éventuellement dénoyautez les cerises. Réservez.
• Dans un saladier, battez les œufs en omelette.
• Ajoutez le sucre et le sel, et fouettez 5 minutes.
• Versez la farine et la levure.
• Mélangez délicatement à la spatule en bois.
• Ajoutez progressivement 25 g de beurre fondu et le lait.
• Beurrez un plat à gratin.
• Disposez les cerises dans le plat et versez l’appareil dessus.
• Enfournez et mettez le clafoutis à cuire 45 min à 180°c.
• Pour finir, saupoudrez de sucre vanillé à la sortie du four.
• Servez tel quel, ce clafoutis aux cerises ne se démoule pas.
MA NOTE : 3.6/5
Festival(s) & Prix :
Festival du film Britannique de Dinard 2023 - Prix du Public et Prix Spécial du Jury
Crédits photos et vidéo : Paname Distribution
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