à juin 29, 2024

Musique, Manila Haze et l'EP Upside Down

juin 29, 2024 Add Comment

Upside Down, « À l’envers ». Comme un jeune papa qui, ivre de la veille, tente une roulade dans le métro. Comme un fan absolu de Ryan Gosling taillé comme un moineau, enchaînant trois pompes pour ressembler à son acteur studio. Comme l’auto-bronzant sur le visage d’un ex (futur ?!) président américain mégalo. Comme un gamin qu’on a laissé grandir un peu trop tôt.

Après 2 singles sortis en 2023, dont « Won’t Trust You », playlisté chez FIP et la RTBF, Manila Haze débarque en trombe avec son premier disque. Conçu comme une mixtape, Upside Down traverse avec légèreté notre époque en balançant des clins d’œil ravageurs à gauche et à droite. En résulte six instantanés, six pistes pop groove teintées eighties, qui parlent de tout en ne s’interdisant rien. Un plaisir presque impertinent mais sincère qui fait du bien. De quoi colorer son quotidien et en faciliter le sens... Et à la fin, on danse !

Manila Haze :

Manila [mənɪlə] n. f. : capitale des Philippines
Haze [heɪz] n. f. (trad. française) : la brume

Manila Haze [mənɪlə heɪz] : n. f. 1. Phénomène atmosphérique dû aux activités humaines, particulièrement visible au-dessus de Manille. 2. Herbe d’excellence à consommer sans modération. 3. Phénomène musical à cinq né à Dijon, Côte d’Or. Manila Haze, c’est une fille et quatre garçons évoluant dans une atmosphère pop/groove eighties décomplexée, un plaisir instantané à la distiller. C’est la nécessité d’inventer des mélodies et des rythmes entêtants pour rester debout, vivant, lâcher prise. C’est la volonté de créer un univers original sans vouloir se prendre trop au sérieux. C’est l’envie de tout aborder librement, sans retenue (Ryan Gosling ?!), sans prétention, sans pudeur. Conjurer ce qui pèse et célébrer ce qui apaise.

Musicalement, « M.H » est une oscillation entre Jamiroquai, Tom Misch, Jungle ou encore Tame Impala... l’univers fun et libéré en plus ! Le processus de composition est aligné ; il déchaine piste après piste un plaisir immédiat, presque coupable mais volontiers dansant. Une bande son riche et colorée, non étiquetable, qui fait bouger les corps et les codes.

Le Single - Callysthénia :

Dans un monde où l’apparence est reine et les réseaux sont rois, Damien est un fan absolu de Ryan Gosling. Il s’habille Ryan. Fait au moins trois pompes comme Ryan. Il mange Ryan. Dort Ryan. Ryan. Damien pratique à sa manière la calisthénie, meilleure méthode selon les algorithmes pour avoir le physique de la star adulée. Dans une journée rythmée par la fonte, le cross-fit et les séances de cardio, il nous invite à le suivre, sourire aux lèvres, accompagné de ses sparing-partners bodybuildés, toujours ok pour gainer entre copains. Enfilez votre jog’, le programme va être chargé...

Avec Callysthénia, Manila Haze revient en force et dévoile une nouvelle facette de son univers. Un single qui sent fort le monoï, un clip zinzin où on enchaîne les clins d’oeil à Hollywood depuis... La plage de Dijon. Tout ici donne envie de passer du bureau à la chaise longue. De l’écran 16 pouces à l’écran solaire. Pied de nez à toutes ces publicités digitales proposant des formules magiques pour devenir Barbie ou Ken, On vous promets ici une bonne dose de dérision et de troisième degré. A la fin, peu de chance que vous vous engagiez sur une session fitness. C’est même sûr, vous opterez pour une terrasse ensoleillée pour un autre type de séance... On parie ?

Les cinq titres suivants :

Strangers in the Bay

La love song de l’EP. Une escapade au bout du monde avec l’alter-égo. Étrangers dans une baie philippine, nageant entre les vagues, les corps s’abandonnent, les esprits se libèrent. On oublie le monde, on se prend au jeu. L’amour, le vrai.

The King of fakes

Après la prise du Capitole et une quantité affolante d’affaires judiciaires, qui aurait pensé voir Donald Trump être à nouveau aux portes de la Maison Blanche ? Personne. Et pourtant, on y est. Tout explose un peu partout, et le revoilà, fier, auto-bronzé, américain jusqu’au bout de la mèche, prêt à tout défoncer. The King of fakes is back... again.

My Valentine

Chanson écrite en observant le type un peu lourdingue qui drague avec 3 grammes. Persuadé d’avoir le mojo, il insiste un peu, se mange des vents, et finit inexorablement solo. Pas méchant le gars. Juste idiot.

I Keep my Tears

Certains jours, on est certain qu’un danger nous guette. A l’intérieur, le corps brûle, le cœur s’emballe, les yeux saignent. On ne respire presque plus. Et lorsque cela se répète, on prie pour ne pas finir seul, avec ses larmes. Le bad total. Promis, ça va mieux.

Lost Little Boy

Que faire quand on sent au fond de soi une dissonance, une dualité ? Quand une partie de nous a dû grandir très tôt, trop tôt ? Doit-on choisir de se taire ou aller vers cet autre soi et simplement lui chanter une chanson ? Le parti est pris. On choisit la seconde option.