(Critique) Film Mon milieu réalisé par Milo Chiarini
A propos du réalisateur :
Né à Marseille à l'époque ou le café-théâtre est en vogue, Milo Chiarini débute sa carrière à l'Antidote, café-théâtre réputé dans la région après avoir joué dans plusieurs longs-métrages, dont le deuxième film indépendant de Sabrina Nouchi "Juste Sam" avec qui il partage la même sensibilité artistique, il décide de passer à la réalisation. Mon milieu est son troisième film après En ground and Pound et Juste une mise au point.
A propos des interprètes :
Outre le réalisateur, qui interprète Nico, on trouve au générique Nicolas Morazzani qui interprète Titi. On a pu voir ce dernier dans En Ground en Pound.
Également Sabrina Nouchi, scénariste, réalisatrice et actrice. Vu dans des films comme Le monde doit m'arriver ? Amour-Eux, Les enchantés. Elle est dans ce Mon milieu Nora.
Sans oublier Yanisse Mahmoudi remarqué à la télévision ainsi que dans Champion de Mona Achache.
Notes du réalisateur :
"En tant que policier, j'ai fréquenté des bandits, des racailles, des marginaux pendant plus de vingt ans… chaque jour, l'extraordinaire des hommes à été mon ordinaire. Je connais leurs codes, leurs forces, et leurs faiblesses. Je sais quand ils feignent et quand il saignent. En parallèle à la sombre réalité de la rue et de la loi du talion, j'ai entretenu une relation avec la fiction et la magie du cinéma. J'ai commencé par être comédien, puis coach et enfin scénariste et réalisateur. Fan incontesté de polars de toutes nationalités, j'ai toujours été emporté par les acteurs et scénarios qui disent la vérité, rien que la vérité.
Déformation professionnelle ou non, je ne peux me projeter que dans une intégrité assumé, quelque soit sa prise de partie, sa couleur et sa puanteur. Je pense que le politiquement correcte a plus de place dans une société que dans la fiction cinématographique. Les limites et les vertus nous gardent du chaos mais le cinéma nous permet de nous regarder tel que nous sommes au plus profond de nous même. La vie est absurde et les hommes irrationnels, et malgré que les fictions soient souvent utilisées pour nous le faire oublier, elles peuvent aussi nous éclairer un temps soit peu et nous en apprendre sur la nature humaine.
Lorsque j'ai écris “Mon milieu” je ne souhaite pas détourner l'attention du spectateur à coups de fusillades et de bains de sang, je préfère utiliser les larmes d'un homme qui ne parvient plus à dissimuler ses regrets et ses traumatismes. Je renonce à la photogénie de l'opulence qui peut faire fantasmer les plus matérialistes et je leur prouve que les voitures de luxe et l'honneur d'un voyou ne compenseront jamais vingt ans d'une vie passés en prison.
Que ça plaise ou non, il n'y a
rien de bien glorieux à être un gangster sans foi ni loi. Même si
l'homme prétend se surclasser des animaux, en tuant par plaisir ou par
cupidité, il vaut moins qu'un chien de la casse et sa souffrance reste
le seul butin qu'il emporte avec lui pour sombrer plus vite et plus
profond. Enfin, je ne crois pas qu'on choisissent de devenir un bandit,
de même qu'on ne choisit pas ses parents ni l'environnement dans lequel
on évolue. Le libre arbitre n'est pas non plus un concept universel dont
tout le monde jouit dès la naissance. Nico, mon personnage principal en
est l'exemple parfait. Il commet l'irréparable à l'âge de 19 ans non
pas parce qu'il est fondamentalement mauvais mais parce que c'est ce que
son milieu a fait de lui. Un milieu insatiable qui dévore les âmes les
unes après les autres et qui n'a d'intérêts que pour ce qui lui
permettra de perpétuer dans le temps. Un peu comme la vie quoi! Vous
l'avez compris, il n'y a pas d'espoirs dans ce film , seulement des
hommes qui vivent par l'épée et périssent par l'épée". - Milo Chiarini
Histoire de ce film :
C'est l'histoire d'un voyou, non pas celle d'un arracheur de sac à main mais celle d'un homme qui sort de prison après avoir passé vingt ans à l'ombre. A l'ombre de sa jeunesse , de sa famille et du milieu corse qui a fait de lui un assassin. En passant les portes des Baumettes, Nico ne se retourne pas, il se jure de rattraper le temps perdu et de prendre soin de sa mère, de son frère et de sa sœur qu'il n' a pas vu grandir. En effet lorsqu'un gamin, de 19 ans se retrouve derrière les barreaux et qu'ils sort vingt ans plus tard, il ne connait pas grand chose du monde qui lui offre une seconde chance. C'est pourquoi, à 40 ans Nico doit tout réapprendre, apprendre à conduire, à se servir d'un iPhone et même à l'amour à un femme pour la première fois. Bien que son frère et son ami d'enfance aient gravi les échelons d'une organisation mafieuse pendant son absence, Nico ne compte absolument pas replonger. Il s'éprend pour Nora la sœur d'un caïd redouté à la tête d'un des plus gros réseaux de drogue. Mis en garde par leur clan respectif, Nora et Nico se lancent dans une histoire d'amour shakespearienne pendant qu'une guerre de territoire éclate entre les corses et les caïds de quartier. Mais lorsqu'on s'attaque aux siens, Nico reprend les armes et renonce à sa rédemption.
Lorsque l'on a été dans le milieu et qu'après 20 ans dans le monde carcéral, est-il aisé de se rattacher une conduite ou de retomber dans ses travers.
Après avoir retrouvé les siens, qu'il n'a pas voulu voir durant son incarcération, Nico va devoir faire des choix.
Ce film fait le choix de ne pas être trop violent, et montrer plus le côté introspectif des personnages. Le réalisateur, qui tient donc le rôle principal, a fait le choix de ne pas prendre de grosses têtes d'affiche, et les acteurs, pour la plupart, m'étaient inconnus.
On se retrouve certes plongés dans le monde du grand banditisme, mais pas comme on le voit dans la plupart des films actuels. Milo Chiarini a fait le choix de tourner différemment et avec beaucoup d'intelligence.
Ce long métrage sans prétention, tout à fait correct dans son scénario, le jeu des acteurs, des destins de personnages tous différents, et la réalisation, permet d'aborder ce monde d'une autre manière.
LUBÉRON FILM FESTIVAL - LAVANDE D'OR
Crédits photos et vidéo : KapFims
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