(Critique) Film Chien blanc réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette
Ses romans les plus récents sont Nos Fleurs (2023 – Éditions Marchand de Feuilles au Québec), Femme Fleuve (2022 – Editions Marchand de Feuilles au Québec) et Femme Forêt (2021 – Éditions Jean-Claude Lattès).
Crédit Photo Eva-Maude TC
A propos des interprètes :
Après un passage par l’école Acting International et des débuts à la télévision, Denis Ménochet, oscille entre cinéma français et étranger. L’acteur enchaîne les petits rôles : LA MOUSTACHE d’Emmanuel Carrère (2004), HANNIBAL LECTER : LES ORIGINES DU MAL(2006) ou encore LA MÔME d’Olivier Dahan(2007). C’est en 2009 qu’il est révélé au grand public, dans la célèbre scène d’ouverture du film INGLORIOUS BASTARDS de Quentin Tarantino où il excelle face à Christophe Waltz. Le cinéma hollywoodien s’ouvre à lui et il obtient plusieurs rôles dans des blockbusters américains comme ROBIN DES BOIS de Ridley Scott.
En 2010,sa carrière française s’intensifie grâce à LA RAFLE de Roselyne Bosh. Il est ensuite au casting du premier film de Mélanie Laurent LES ADOPTÉS avant d’interpréter un soldat d’une unité d’élite dans FORCES SPÉCIALES de Stéphane Rybojad. L’année suivante, il est au casting de JE ME SUIS FAIT TOUT PETIT de Cécilia Rouaud, et, DANS LA MAISON, le thriller de François Ozon, où il joue aux côtés de Fabrice Lucchini et Kristin Scott Thomas.
En 2014, il est la tête d’affiche du film ABLATIONS d’Arnold de Parscau, avant de partir à la conquête du cinéma franco-britannique en obtenant un rôle dans THE PROGRAM de Stephen Frears, puis dans la série Spot les d’Ed Mc Cardie. C’est entre 2018 et 2019 que plusieurs rôles importants et premiers rôles lui sont confiés. Il est à l’affiche de JUSQU’À LA GARDE de Xavier Legrand, SEULES LES BÊTES de Dominik Moll, GRÂCE À DIEU de François Ozon, puis L’EMPEREUR DE PARIS, de Jean-François Richet.
En 2021-2022, on le retrouve sur grand écran dans DÉSIGNÉ COUPABLE de Kevin Mac donald, THE FRENCH DISPATCH de Wes Anderson, Peter Von Kant de François Ozon, LES SURVIVANTS de Guillaume Renusson puis AS BESTAS de Rodrigo Sorogoyen. Il remporte pour ce dernier le Prix du Meilleur Acteur lors de la Cérémonie des Goyas 2023 et au Tokyo International Film Festival. En2023, on le voit dans BEAU IS AFRAID de Ari Aster. En 2024, en dehors de la sortie au cinéma le 22 mai de CHIEN BLANC, il a été aussi à l’affiche de la série l’affiche de la série Monsieur Spade sur Canal + série de Scott Franck et Tom Fontana dans lequel il joue aux côtés de Clive Owen, Louise Bourgoin, Chiara Mastroianni, Stanley Weber, Jonathan Zaccaï.
Kacey Rohl fait ses débuts à l’écran en 2010 dans le reboot de la série V produite par ABC. Elle est connue pour ses rôles de Sterling Fitch dans la série The Killing produite par A&E, de Prudence dans le film fantastique LE CHAPERON ROUGE de Catherine Hardwicke, sorti au cinéma en 2011, d’Abigail Hobbs dans la série Hannibal, produite par NBC, de Kerry Campbell dans la série Wayward Pines, produite par FOX, d’Alena dans la série Arrow, produite par CW; et de Marina dans la série The Magicians, produite par Syfy.
On a pu la voir récemment dans la série Fortunate Son, produite par CBC, et en 2019 dans le film indépendant WHITE LIE (MENSONGE BLANC)de Yonah Lewis (film inédit en France).
K.C. Collins, aussi connu sous le nom de Chris Collins, est un acteur et comédien de doublage canadien. Il est connu notamment pour avoir joué le rôle de Hale dans la série Lost Girl (2010-2014), et celui du Dr. Tom Reycraft dans la série Saving Hope, au-delà de la médecine (2012-2014).
En 2023, il reçoit une nomination aux Prix Écrans canadiens pour la meilleure performance dans un second rôle dans un film, pour sa performance en tant que Keys dans ce film qu'est Chien Blanc.
L'art passionnel, destructeur et saveur de Romain Gary et Jean Seberg :
Il a reçu deux fois le prix Goncourt, elle était une icône de la Nouvelle Vague. Romain Gary et Jean Seberg ont vécu une passion folle, s'enrichissant mutuellement de leurs talents respectifs et plaçant l'art au centre de leurs vies, jusqu'à en mourir. "Tant qu’il n’y a pas de couple, il n’y a rien", disait Romain Gary. Et pour cause, le couple peu banal qu'il formait avec Jean Seberg a marqué les années 1960 et représente toujours la rencontre passionnelle et destructrice de deux mondes : celui du cinéma et de la littérature.
Romain Gary, 45ans, consul et écrivain, et Jean Seberg, 21ans, qui vient de terminer À bout de souffle, se rencontrent en 1959 lors d’un dîner à Los Angeles. C’est le coup de foudre malgré, la présence de leurs époux respectifs et leur différence d’âge. Au début Romain Gary ne croyait pas à leur histoire: "J’adore Jean, comprenez le bien, mais j’ai 90 ans. J’ai beaucoup vécu et c’est cuit. J’espère rester avec elle le temps de quelques sourires". (Lettre de Romain Gary à son amie Sylvia Agid,1960).
De moins en moins discrets, ils finissent par divorcer et les amants deviennent un couple mythique. Malgré leur célébrité, ils arrivent à cacher la grossesse de Jean en 1962 et même leur mariage, un an plus tard, dans un petit village corse.
À PROPOS DE LA GENÈSE DU FILM DE ANAÏS BARBEAU-LAVALETTE :
"Ayant beaucoup voyagé, ayant beaucoup filmé et adhéré à la douleur des autres, je me suis souvent posée cette question : à quel point un conflit; une guerre; une douleur; - qui ne nous appartient pas - peut-elle devenir la nôtre ? C'est une des questions que soulève Chien Blanc. Au-delà de ça, le récit pose à nouveau les limites ténues entre le bien et le mal, entre l’engagement social et l’engagement familial, tout en confrontant de plein fouet les dynamiques complexes de l'être humain. J'ai moi-même habité et lutté auprès des Palestiniens. Ma mère a habité et lutté auprès des peuples Autochtones du Canada. Il y a quelques années, j’ai perdu une grand-mère que je ne connaissais pas. Elle avait abandonné ma mère alors que celle-ci avait quatre ans. En allant vider son appartement, en quête de liens identitaires, j'ai avidement cherché des indices de la femme qu'elle avait été. Que m'avait-elle légué ? Après quelques heures, j'ai appris que ma grand-mère maternelle, Suzanne Meloche, avait habité New-York et qu'elle avait été liée à la lutte des Afro-américains, vers la fin des années 60. J’ai écrit un roman sur elle, inspirée par sa trajectoire atypique, La Femme qui fuit – édité en France au Livre de Poche et aujourd’hui traduit dans une quinzaine de langues.
C'est en retrouvant Diego Gary, le fils de Romain Gary, et en échangeant longtemps avec lui que nous avons conclu que sa mère, Jean Seberg, et ma grand-mère s'étaient côtoyées. Il y avait très peu de personnes blanches dans ce combat et encore moins de femmes. C'est suite à ce lien probable que Diego m'a donné carte blanche pour l'adaptation du roman de son père. En m’accordant les droits d’adaptation, il m’a dit : “Prends bien soin de ma mère, du personnage de ma mère dans ce film”. Ici se trouvait le leg, dans ce désir ardent de rencontrer l’Autre, de s’y mêler et d’embrasser ses batailles. Avec en ligne de mire cette éternelle question : à quel point un conflit; une guerre; une douleur; - qui ne nous appartient pas - peut-elle devenir la nôtre? Est-ce même possible ? Est-ce même souhaitable...?" - Anaïs Barbeau-Lavalette
À PROPOS DU TOURNAGE :
"Chien blanc aborde un chapitre d’une grande histoire d’amour, celle de Gary et Seberg. Mais avant tout, il pose cette question éminemment moderne : est-il possible de prendre part à une lutte qui ne nous appartient pas ? Est-ce même souhaitable? Et si oui, de quelle façon ? À quel prix ?
Au lendemain de l’essentielle vague du Black Lives Matters, la recherche d’un dialogue interracial émerge encore plus fort. Comment être un allié Blanc sans tomber dans le complexe du Sauveur Blanc (White Savior) ? Comment allier le cœur anti-raciste, les idéaux anti-racistes et les gestes anti-racistes ?
Chien blanc aborde ces questionnements de front. En ce sens, notre film interroge la position des Blancs dans la lutte contre le racisme. Les collaborateurs Afro-descendants le disent : nous avons besoin de ce film-là. Il est nécessaire. Dans une volonté d’inscrire le fond en accord avec la forme, et dans le désir très concret de faire craquer un système figé, nous avons pour ce tournage bâti une équipe d’artistes Afro-descendants et d’artistes Blancs, afin qu’au sein de chaque département (décors, costumes, production, réalisation, post-production) puissent naître des conversations reliées au contenu, conduisant à des débats profonds et à de réelles rencontres. Créer ces ponts-là ne se fait pas si facilement puisque nous avançons habituellement en parallèle, chacun dans nos réseaux, et qu’il faut nous-mêmes fabriquer les brèches pour que perce la lumière. Aussi avons-nous travaillé avec deux consultants Afro-descendants, Maryse Legagneur et Will Prosper, échangeant avec eux sur tous les aspects du film, des dialogues aux accessoires.
Cinéastes et militants, ils ont accepté d’être impliqués, accompagnant le projet depuis le scénario jusqu’au montage. Tous deux Afro-descendants, ils ont apporté leur savoir et leur sensibilité à mon film. Un dialogue neuf, fragilisant et essentiel, s’amorçait. De façon très concrète, ils ont encadré les scènes plus difficiles du tournage, présentant par exemple aux figurants blancs et noirs le contexte historique de la ségrégation, des strange fruits, des lynchages. Des discussions neuves, émouvantes et brillantes, sont ainsi nées sur le plateau, éclairées par leur regard sur le contexte des scènes. Maryse et Will étaient là pour pointer mes angles morts. Pour lever tous les drapeaux rouges devant les pièges invisibles à mes yeux. Jamais je n’ai pris conscience de façon aussi tangible et profonde de ma blancheur. Le processus, vulnérabilisant, parfois confrontant, fut d’une richesse incroyable. Les impacts de tel ou tel choix de réalisation, ceux de telle phrase ou même de tel choix de décor ou d’accessoires furent discutés. Les consultants ont aussi pris part à différentes phases du montage, me questionnant perpétuellement et intelligemment sur mes choix. Je les ai parfois écoutés, parfois non. C’était le deal : on avançait côte à côte, mais je tenais les rênes de l’histoire et j’en assumais les choix. De nouvelles idées sont nées de ces conversations, souvent surprenantes. Chaque département a aussi pu compter sur certains de ses artisans Afro-descendants, pouvant témoigner de leur vision sensible des éléments mis en place.
En dialoguant ainsi de façon permanente, nous avons fait de Chien blanc un terrain de rencontre et d’apprentissage. J’ai l’intime conviction que le film y aura gagné en profondeur, et qu’un petit morceau du monde aussi". - Anaïs BARBEAU-LAVALETTE (réalisatrice et co-scénariste)
La réalisatrice a pris le parti de n'aborder qu'une partie de l'histoire d'amour entre Romain Gary et Jean Seberg.
Le 21 mai, un jour avant la sortie de ce film aura lieu le 110ème anniversaire de l'écrivain.
Anaïs Barbeau-Lavalette a donc adapté le roman Chien blanc sorti en 1970 et inspiré de la propre vie de l'auteur. Même si au moment de l'écriture du scénario entre Anaïs Barbeau-Lavalette et Valérie Beaugrand-Champagne, ces dernières ont pris quelques libertés. A noter que Denis Villeneuve a été conseiller créatif tout au long du tournage.
Pour information, le roman de Romain Gary aura une réédition et sera remis
en vente partout en France le 16 mai aux Éditions
Folio/Gallimard.
Des images d'archives de l'époque ont été intégrées au film et ces dernières sont très intenses.
Ce long métrage aborde le sujet de la position des blancs dans la lutte contre le racisme puisque nous sommes au moment même où Martin Luther King a été tué. Dans le même temps Romain Gary recueille un chien qui a été dressé pour tuer les personnes de couleur.
La réalisatrice aurait pu pousser le curseur plus loin, car parfois on a l'impression qu'elle se perd et que l'histoire n'est pas complètement aboutie.
Au niveau du jeu des acteurs ils sont excellents, et une mention spéciale à K.C. Collins qui est exceptionnel, sans parler de Denis Ménochet qui se fond son rôle de Romain Gary.
Au niveau de la mise en scène la réalisatrice nous prouve une fois de plus qu'elle est très douée et nous propose certaines scènes très léchées.
La réalisatrice a peut être été trop ambitieuse, ou alors après un film comme La déesse des mouches à feu, on attendait trop de cette dernière. Plusieurs thèmes sont abordés et il aurait peut être été préférable que Anaïs Barbeau-Lavalette se concentre sur un seul sujet car il n'y a plus vraiment de film conducteur.
Néanmoins, Chien blanc reste un film très correct à visionner, même si l'on espérait plus et nous fait découvrir, du moins pour ma part, des choses passées dont je ne connaissais pas l'existence. Sur certains plans ce long métrage est constructif, mais rien à voir avec le roman, et des questions sont soulevées et nous poussent à nous interroger.
Belgique - Festival international du film de Mons - Prix du meilleur scénario + Prix du Regard citoyen
Canada - Festival Cinemania - Film d’Ouverture
Canada - Festival du film de Sept-Îles - Meilleur film québécois + Meilleure réalisation + Film coup de cœur du public
France - Les Reflets du Cinéma Canadien
France - Vue du Québec
Inde - Festival international du film de Goa
Inde - Festival international du film de Pune
Italie - Festival international du film de Bari
Luxembourg - City Film Festival
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