(Critique) Film Yurt réalisé par Nehir Tuna
SORTIE EN SALLE LE 3 AVRIL 2024
YURT
Réalisé par Nehir Tuna
Avec : Doğa Karakaş, Can Bartu Aslan, Ozan Çelik, Tansu Biçer
Distribué par Dulac Distribution
Genre : Drame
Origine : Turquie, Allemange, France
Durée : 1 h 56
Synopsis :
Turquie, 1996.
Ahmet, 14 ans, est dévasté lorsque sa famille l’envoie dans un pensionnat religieux (Yurt). Pour son père récemment converti, c’est un chemin vers la rédemption et la pureté. Pour lui, c’est un cauchemar. Le jour, il fréquente une école privée laïque et nationaliste ; le soir, il retrouve son dortoir surpeuplé, les longues heures d’études coraniques et les brimades. Mais grâce à son amitié avec un autre pensionnaire, Ahmet défie les règles strictes de ce système, qui ne vise qu’à embrigader la jeunesse.
Ahmet, 14 ans, est dévasté lorsque sa famille l’envoie dans un pensionnat religieux (Yurt). Pour son père récemment converti, c’est un chemin vers la rédemption et la pureté. Pour lui, c’est un cauchemar. Le jour, il fréquente une école privée laïque et nationaliste ; le soir, il retrouve son dortoir surpeuplé, les longues heures d’études coraniques et les brimades. Mais grâce à son amitié avec un autre pensionnaire, Ahmet défie les règles strictes de ce système, qui ne vise qu’à embrigader la jeunesse.
A propos du réalisateur :
Le travail de Nehir Tuna associe la critique sociale avec une esthétique visuelle originale, abordant des histoires sur les problèmes complexes de la Turquie contemporaine, que ce soit la masculinité ou le conservatisme. Nehir Tuna a suivi le master en cinéma et réalisation de l'Université de Columbia et détient un master en réalisation du Rochester Institute of Technology. Il a été sélectionné pour participer au Sundance Screenwriters Lab 2019 et au Directors and Screenwriters Lab 2020. Il a également participé au programme de résidence de film du programme Nipkow en 2018. Il a écrit et réalisé 7 courts métrages, dont The shoes, préquel de son premier long métrage Yurt.
A propos des interprètes :
Le jeune Doğa Karakaş est né à Istanbul et a une formation théâtrale. Il a débuté sa carrière assez jeune dans des séries télévisées, au théâtre et trouve ici son premier grand rôle avec Ahmet.
Can Bartu Aslan interprète Hakan. Turc également on a pu le voir à la télévision également et au cinéma dans Geceyarisi, Türkiye Zamani et Zaman Makinesi 1973.
On peut noter également la présence de Ozan Çelik qui joue Yakup et que l'on a pu remarquer dans Nuit noire en Anatolie, ainsi que Tansu Biçer et 19 ans de carrière. Il a été au générique de Milk, Type F, Pek Yakinda.....
Nehir Tuna nous propose un film très fort, où plusieurs religions existent, mais ne cohabitent pas forcément. Le réalisateur a situé l'action en 1996, et
l'on suit Ahmet qui dans la journée va dans un établissement laïque, et
le soir rejoint secrètement ce lieu coranique où l'a envoyé son père contre son
gré.
Il
faut savoir que Yurt indique un endroit, en l’occurrence un pensionnat
religieux où sont envoyés les garçons. Dans ce lieu l'endoctrinement est
légion, et alors qu'ils doivent se montrer exemplaires, on s'aperçoit
que ces jeunes garçons, sont des adolescents comme les autres, qui
aiment s'amuser au ballon, qu'ils parlent des filles, qu'ils fument, et que
pour certains ils aimeraient mieux vivre autrement plutôt que de rentrer
dans le cercle. Ahmet fait parti de ceux là, mais parfois il se perd et
ne sait plus ce qu'il veut. En fait, il recherche une présence
réconfortante qu'il n'a plus.
Il
aimerait que son père lui prouve ses sentiments, mais c'est cause
perdu, aveuglé par sa religion il a déjà tout programmé pour son fils.
Il se rapproche d'une jeune fille qui vient d'arriver dans son
établissement laïque mais est-ce un coup de foudre ? Et puis il y a Hakan, qui à l'internat est un des plus fidèles serviteurs à son dieu, mais qui n'en fait
qu'à sa tête par derrière et tente de trouver une liberté qu'il n'a
pas. Petit à petit leur relation devient plus forte et on ne sait plus
c'est de l'amitié ou de l'amour.
Les
deux protagonistes principaux, que sont Ahmet et Hakan, jouent
extrêmement bien et on peut saluer leurs prestations qui y est beaucoup
pour rendre ce long métrage passionnant. Bien que de deux mondes différents, ils vont se trouver des affinités, et l'un et l'autre vont
s'apporter beaucoup. Ils rêvent d'insouciance, de liberté, mais leur vie
est loin d'être ainsi, l'un parce qu'il n'a pas le choix, et l'autre
voulant obéir à son père.
A noter que le réalisateur s'est quelque peu inspiré de sa vie pour avoir
eu un père strict et être allé également dans ce genre de pensionnat.
De plus, avec un tel sujet, il a rencontré des difficultés pour tourner
ce film et trouver les financements.
Tourné
en noir et blanc une bonne partie du film, la couleur apparaît lorsque
les jeunes garçons commencent à trouver une certaine liberté.
Yurt
est une œuvre puissante à tous points de vue, que ce soit par le
thème, la façon de filmer qui nous offre de très beaux moments, ou par
cette fin tout à fait compréhensive si l'on a bien écouté les dialogues
ou lu les sous-titres. Un film qui prouve que quoi que l'on fasse, on
peut faire ce que l'on veut à un être, à son corps, son esprit restera
toujours libre de penser ce qui lui plait.
MA NOTE : 3.8/5
Festivals et prix :
Festival de Saint-Jean de Luz 2023 : Prix de la Mise en scène, prix SFCC
Festival International du Film de Marrakech 2023 - Prix d'Interprétation Masculine
Mostra de Venise - Sélection Officielle
Festival d'Annonay 2023 : Grand prix du Jury
Crédits photos et vidéo : Dulac Distribution
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