(Critique) Film Xalé, les blessures de l'enfance réalisé par Moussa Sene Absa
A propos du réalisateur :
Moussa Sène Absa a débuté au cinéma en écrivant le scénario du film Les enfants de Dieu. Son premier court-métrage, Le prix du mensonge, reçoit le Tanit d’argent à Carthage en 1988.
En 1991, il réalise le long-métrage Ken Bugul suivi, en 1992, du long-métrage Ça twiste à Popenguine, distingué à l’internationale. En 1996, il réalise Tableau Ferraille (Meilleure image au Fespaco 1997), premier volet de sa trilogie sur les femmes suivi par Madame Brouette (Ours d’argent, Berlinale 2002) et Xalé (2022).
Ses deux derniers longs-métrages, Teranga Blues et Yoole ont été sélectionnés en compétition au FESPACO en 2007 et 2013.
A propos des interprètes :
Nguissaly Barry joue Awa. Avec ce premier grand rôle au cinéma, cette jeune comédienne tape un grand coup et obtient d'ailleurs de nombreux prix. Il est vrai qu'elle est très juste et émouvante en femme bafouée mais révoltée.
Rokhaya Niang interprète quant à elle Fatou. La promise au détestable Adama. Cette dernière n'est pas une inconnue puisqu'on a pu la voir dans Le prix du pardon, Madame Brouette, Ramata, Un ange. Une carrière de déjà 18 ans.
Ce film d'après le scénario "Adama et Awa" de Mandir N. Thiaw, conclut sa trilogie féminine débutée en 1995 avec Tableau
Ferraille (Rotterdam, Fespaco, Milan...), suivi de Madame Brouette
(Ours d'argent de la meilleure musique, Berlinale 2002).
Formidablement interprétée par Nguissaly Barry, ce film vaut pour quelques aspects se déroulant en Afrique et plus spécialement, ici, au Sénégal où les femmes ne sont pas forcément bien considérées et où les hommes abusent fréquemment d'elles.
Le réalisateur aborde également le sujet migratoire avec l'envie pour beaucoup de partir découvrir d'autres lieux, qui sont pour eux des eldorados mais qui ne le seront pas forcément. Déjà faut il franchir la mer qui réserve bien des aléas à certains.
Régulièrement, on voit une troupe de personnages, hommes ou femmes, avec un homme seul apparaître régulièrement dans le film, ils parlent, chantent, ou dansent, et l'on comprend peu à peu qu'ils n'existent pas. On peut les comparer à la propre conscience, du ou de la protagoniste principale, au moment où survient l'action. Je dois avouer que ces scènes m'ont dérangées. Pendant ces instants furtifs je n'étais plus dans le film, car ces moments je les trouvais moins intéressants, et il fallait à chaque fois que je me replonge dans l'histoire.
Moussa Sene Absa dénonce des faits, et s'est même inspiré de choses qui se sont produites dans sa famille, et en cela on ne peut rien lui reprocher. Les images sont relativement belles, mais on ne peut s'empêcher que ce long métrage ressemble à certains films télévisés et nous déroute quelque peu.
Tourné en langue Walof, ce long métrage mélange également le Français.
La fin, avec le monologue d'Awa est prenant et nous montre ce que les femmes souillées peuvent ressentir.
Mitigée, je le suis, car avec un tel thème, Xalé nous interpelle, mais étant irrégulier dans son ensemble, je pense que le réalisateur aurait pu nous livrer une œuvre encore plus remarquable que celle que l'on peut visionner sur grand écran. N'en reste qu'il reste un film très correct par le fond mais moins par la forme.
Best Achievement in a screenplay - African Movie Academy Awards (AMAA) 2023
Best Actress in a Supporting Role - Rokhaya Niang - African Movie Academy Awards (AMAA) 2023
Best film - African Movie Academy Awards (AMAA) 2023
Prix de la meilleure réalisation long ou court métrage - Quibdo Africa Film Festival 2023
Grand Prix Baobab long métrage - Quibdo Africa Film Festival 2023
Prix du meilleur réalisateur - Quibdo Africa Film Festival 2023
Circle Award - Washington Dc, International Film Festival 2023
THE BEHIND THE SCENES award- Mooov Film Festival 2023
Mention Spéciale Fiction Internationale - Festival international de cinéma Vues d’Afrique 2023
Prix du meilleur long-métrage UEMOA - FESPACO 2023
Prix de la meilleure jeune actrice CEDEAO - FESPACO 2023
Golden Prize from I Shabab Foundation - Louxor Film Festival 2023
Meilleure interprétation féminine - JCC 2022
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