(Critique) Film Sky dome 2123
SORTIE EN SALLE LE 24 AVRIL 2024
SKY DOME 2123
Titre original : White plastic sky
Réalisé par Tibor Bánóczki, Sarolta Szabó
Distribué par KMBO
Genre : Animation
Origine : Hongrie, Slovaquie
Durée : 1 h 50
Synopsis :
2123. Dans un futur où la sécheresse a ravagé la Terre, l’humanité est
contrainte de sacrifier une partie de la population : toute personne de
plus de 50 ans sera transformée en arbre. La société est régie par des
règles impitoyables. Le jour où Stefan voit sa femme condamnée
prématurément par le système, il décide de prendre les plus grands
risques pour changer son destin.
A propos des réalisateurs :
Sarolta Szabó et Tibor Bánóczki forment un duo de réalisateurs hongrois.Tous deux sont diplômés de l’université Moholy-Nagy d’Art et de Design à Budapest. Sarolta a ensuite poursuivi ses études au Royal College of Art et Tibor à la National Film and Television School au Royaume-Uni. Ils entament alors leur partenariat artistique en se concentrant sur des projets de films d’animation.En 2010, ils s’installent en France, où ils réalisent deux courts métrages d’animation, Les Conquérants et Leftover, sélectionnés dans de nombreux festivals tels que le festival de Sundance et celui de Clermont-Ferrand. Les deux films ont été présélectionnés pour les Césars. Ils vivent et travaillent actuellement en Hongrie.Sky Dome 2123 est leur premier long métrage d’animation.
Notes d'intention des réalisateurs :
"Il y a quelques années, nous étions assis ensemble dans le plus beau parc de Budapest, sur l’île de Margit, pour esquisser le concept de base de Sky Dome 2123. A ce moment-là, nous n’osions même pas imaginer que la réalité puisse ressembler à notre histoire fictive – si tôt, qui plus est. Ou bien même que nous ferions un film post-apocalyptique pendant les jours d’une véritable « apocalypse ». Le réchauffement climatique, les réfugiés climatiques, la pandémie, la guerre, la crise énergétique. Le descriptif «Poly-Crise» fait désormais partie de nos vies. La science-fiction, c’est imaginer un avenir possible. Or Sky Dome 2123 semble correspondre à ce qui passe ici et maintenant. Les films post-apocalyptiques racontent généralement l’histoire d’êtres humains et la suprématie de la race humaine sur le monde. A la fin de la plupart de ces histoires, les personnages poursuivent leur vie, en dépit des dégâts causés par les humains à la planète. Les héros survivent grâce à ce qu’il reste de la nature et la civilisation reprend, avec la promesse que les générations futures reconstruiront le monde. Ces films semblent nous rassurer sur le fait que l’espèce intelligente et supérieure que nous appelons avec orgueil Homo Sapiens brillera à jamais d’un glorieux éclat, peu importe à quel point nous détruisons l’environnement dans lequel vivons. Ces films nous réconfortent : si nous sommes capables de sauver la planète sur un écran de cinéma, pourquoi ne se-rions-nous pas capables de le faire en vrai... Mais le pouvons-nous réellement ?
Sky Dome 2123 est notre réponse à la question : « À quoi ressemblera le futur de l’humanité ? ». Le film n’a jamais eu pour vocation de donner une réponse facile et rassurante à cette question. Dès les premières esquisses, nous avons voulu raconter une histoire différente.
Sky Dome 2123 est une histoire d’amour. Les personnages principaux, Stefan et Nóra, ne sont pas des héros. Ce sont des gens ordinaires qui ont dû faire (face à) un choix important.
Que se passerait-il si, pour un instant, la race humaine pouvait considérer qu’elle n’est qu’une partie de quelque chose de plus grand ? Si nous pouvions comprendre que la vie elle-même est plus importante que la vie humaine ? Et si nous ne nous contentions pas d’effleurer la surface avec des mots mais que nous franchissions le pas vers un avenir transhumain ?
Nous avons essayé d’équilibrer l’histoire afin de donner au spectateur une plus grande liberté d’interprétation pour la fin. D’un côté, cette histoire traduit qu’il n’est pas nécessaire de préserver l’humanité à n’importe quel prix ; de l’autre côté, grâce à leurs agissements, nos personnages principaux sauvegardent quelque chose de profondément humain : c’est aux spectateurs de décider ce qu’ils en retiennent. Stefan choisit-il de suivre Nóra parce qu’il veut sauver la vie sur Terre, ou simplement parce qu’il veut simplement être avec elle pour toujours ? Son acte est-t-il héroïque, ou bien est-ce un simple acte d’amour (égoïste) ? La fin inévitable de leur vie humaine peut-elle vraiment marquer le début d’un autre type de vie – pour eux comme pour la planète ? La science-fiction a le pouvoir d’être divertissante, tout en permettant la réflexion. Ce serait être idéaliste que de penser que les films peuvent changer la manière dont les gens pensent. Cependant, nous espérons que notre film pourra susciter une discussion avec des opinions divergentes, des réactions émotionnelles, peut-être même de l’indignation. Ouvrir le débat autour d’un fi lm est tout ce dont nous pouvons rêver en tant que réalisateurs. Nous devons repenser notre manière de traiter la planète. Sky Dome 2123 nous donne une idée de ce qu’il se passera si nous ne le faisons pas".
Pour aller plus loin - Au sujet de l'animation et du style visuel :
"Nous avons toujours pensé Sky Dome 2123 comme un film hybride un peu spécial, à mi-chemin entre les prises de vues réelles et l’animation. Nous voulions que nos personnages animés puissent exprimer des émotions réelles, de la même manière qu’un acteur. C’est pour cette raison que nous avons souhaité travailler avec de vrais acteurs.Nous pensons que la rotoscopie (qui consiste à redessiner par-dessus les acteurs), ainsi que notre approche artistique de l’esthétique visuelle, permettent de rendre ce film vivant et attractif pour un large public. En revanche, notre technique de rotoscopie n’est pas digitale : elle n’est pas effectuée par un logiciel. Tout est dessiné à la main par une équipe d’artistes, qui s’inspirent de l’animation 2D traditionnelle.
Les décors de Sky Dome 2123 sont construits en 3D. Tous les arrière-plans ont des textures réalistes, qui reposent sur une bibliothèque de photos d’objets naturels et de matières que nous avons photographiées et collectées au cours de ces dernières années. L’utilisation de la photographie avec des couleurs et des effets spéciaux (sable, pluie, poussière, etc.) crée un environnement spectaculaire, mêlant une sensation réaliste et une forte touche artistique. Les spectateurs vont pouvoir voyager aux côtés des personnages principaux, à travers de nombreux endroits visuellement forts et en même temps familiers : la ville futuriste de Budapest, le Lac Balaton qui cache le Générateur, le désert avec les ruines des villes abandonnées, ou encore les montagnes slovaques des Tatras. Nous avons conçu chaque parcelle de ce monde en s’appuyant sur l’histoire imaginaire de cette société futuriste, tout en gardant en mémoire que chaque détail ou objet devait raconter la même histoire. Pendant plusieurs années, nous avons élaboré avec soin le mode de vie de cette société : quel genre d’énergie ils utiliseraient, quel type de technologie serait à leur disposition, ou bien comment l’architecture actuelle de Budapest aurait pu se transformer au cours des siècles. Tous les modèles de bâtiments, en passant par les voitures et les objets, sont le reflet du défi environnemental que le futur nous réserve.En voyageant à travers ce monde futuriste, nos personnages principaux réalisent à quel point ils ont perdu leur vraie nature. Il semblerait que la longue évolution de la vie sur Terre, à son pic avec l’Homo Sapiens, touche finalement à sa fin. Ainsi, ils décident d’être les premiers à faire partie d’un nouveau cycle d’évolution. À présent, alors que le monde entier semble paralysé par la peur, les humains ont une occasion unique de comprendre ce qu’ont com-pris nos personnages. Qu’il est temps de rendre à la nature sa liberté".
Les réalisateurs ont fait le choix d'un long métrage post-apocalyptique et sous forme d'animation. Le résultat est globalement bien fait. L'histoire nous plonge dans ce que la terre est devenue tout en gardant une histoire d'amour en trame de fond.
Je ne suis pas à proprement parler, une pro des films en 2 ou 3D. J'ai trouvé que c'était bien pensé et réalisé, et le fait que de vrais personnages aient joué leurs rôles et qu'ensuite la technique soit venue s'intégrer ne m'a pas dérangée. Les images sont superbes et l'on prend plaisir à visionner ce film.
On aborde ici, bien entendu la climatologie, l'écologie et le mal est fait. J'ai apprécié que ce film d'animation incorpore ce couple qui s'aime. Pour celles et ceux qui ne seraient pas adeptes de science-fiction - ce qui est mon cas - Sky Dome fascine et l'on suit avec intérêt ce qu'il va arriver aux protagonistes.
Je dois avouer que j'ai pensé au film Soleil vert par moments. En se projetant dans le futur, s'il doit être ainsi, ça ne donne pas vraiment l'envie de vivre dans ce monde.
En effet, si les
réalisateurs voient le futur de cette manière, on admet que c'est tout fait réaliste et fondé. Si
dans les centaines d'années à venir, l'avenir s'annonce ainsi ce n'est
pas réjouissant et annonce une triste réalité.
Sky Dome nous prouve qu'il faut être réaliste et qu'au plus haut point il faudrait peut être faire bouger les choses afin de ne pas en arriver là.
Heureusement, l'amour peut sauver bien des choses et Sky Dome 2123 le prouve. Rien n'est jamais terminé, lorsque des gens s'aiment et font tout pour se le prouver. Malgré une fin que l'on interprète à sa manière, on peut penser que la nature reprend toujours ses droits et qu'après Adam et Eve il peut y avoir Nora et Stefan qui seront peut être le couple sauveur de l'humanité. A vous de deviner la suite comme il vous plaira...
MA NOTE : 3.8/5
Crédits photos et vidéo : KMBO - © SALTO FILMS, ARTIHCOKE, MŰANYAG ÉGBOLT LTD, RTVS RADIO AND TELEVISION SLOVAKI
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