(Critique) Film Tiger Stripes réalisé par Amanda Nell Eu
SORTIE EN SALLE LE 13 MARS 2024
TIGER STRIPES
Réalisé par Amanda Nell Eu
Avec : Zafreen Zairizal, Deena Ezral, Piqa, Shaheisy Sam, Jun Lojong, Khairunazwan Rodzy, Fatimah Abu Bakar
Distribué par Jour2Fête
Genre : Comédie, drame, fantastique
Origine : Malaisie, Taïwan, Singapour, France, Allemagne, Pays-Bas, Indonésie, Qatar
Durée : 1 h 35
Synopsis :
Zaffan, 12 ans, vit dans une petite communauté rurale en Malaisie. En
pleine puberté, elle réalise que son corps se transforme à une vitesse
inquiétante. Ses amies se détournent d’elle alors que l’école semble
sous l’emprise de forces mystérieuses. Comme un tigre harcelé et délogé
de son habitat, Zaffan décide de révéler sa vraie nature, sa fureur, sa
rage et sa beauté.
A propos de la réalisatrice :
Amanda Nell Eu est titulaire d’un master de réalisation de la London Film School et a participé au programme Berlinale Talents et à la Locarno Film makers Academy. Son court-métrage Lagi Senang Jaga Sekandang Lembu (It’s easier to raise Cattle) a été sélectionné à la Mostra de Venise, avant de circuler dans des festivals internationaux où il a reçu de nombreuses récompenses, dont une mention spéciale au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand. Son court-métrage suivant, Vinegar Baths, a été primé dans plusieurs festivals et a décroché le prix du Meilleur film au festival de courts-métrages Scream Asia Horror. Tiger Stripes est son premier long-métrage.
Filmographie :
2023 TIGER STRIPES, long-métrage
2018 VINEGAR BATHS, court-métrage
2014 LAGI SENANG JAGA SEKANDANG LEMBU (IT’S EASIER TO RAISE CATTLE), court-métrage
Note d'intention de la réalisatrice :
"En Malaisie, les mythes et légendes populaires ne sont jamais entièrement cantonnés au monde de la fiction : monstres, esprits et fantômes sont une réalité bien concrète, qui imprègne notre quotidien de superstition. Ces récits de mise en garde ont bercé mon enfance et marqué mon imaginaire d’une fascination mêlée de terreur. Quand je me suis replongée dans ces contes à l’âge adulte, je me suis rendu compte que la plupart des méchants, des démons, étaient des femmes. Ces créatures bestiales sont mises en scène comme des parias – des femmes d’apparence grotesque dotées d’intuition, des femmes repoussantes avec leurs propres desseins, des femmes hideuses qui savent ce qu’elles veulent. Aux antipodes des normes de la femme « idéale », elles sont agressives et puissantes à leur manière, ce qui leur vaut d’être qualifiées de monstres, d’erreurs de la nature. Malgré tout, ce sont des personnages féminins qui m’inspirent du respect et auxquels je m’identifie, car moi aussi, je suis une grande créature, laide et effrayante. Les structures rigides qui régissent la vie d’une jeune fille sont si nombreuses qu’elles en viennent à étouffer la nature sauvage essentielle que chaque femme porte en elle. C’est à elle de retrouver et d’honorer son individualité, faite d’instinct et de résistance. Dans cette jeune fille protéiforme peuvent coexister la beauté et la laideur, l’inquiétant et le rassurant. Qu’elle soit homme ou femme, au fond d’elle, c’est avant tout une bête sauvage.Cette histoire est une parabole du combat intime que nous livrons pour révéler notre nature sauvage et notre individualité, pour embrasser notre indépendance et la force qu’elle nous offre. Zaffan perçoit en elle quelque chose d’irréductible, qui relève de sa nature profonde. Son cheminement est celui d’une adolescente en butte aux jugements de son entourage, et qui devra choisir entre la dissimulation, vecteur de honte et de peur, et l’expression de sa puissance et de sa liberté".
A propos de l'actrice principale :
Zafreen Zairizal est Malaisienne, et débute au cinéma dans le rôle de Zaffan, avec ce long métrage.
Zaffan est jeune, belle, pleine d'entrain et pourtant elle est différente, et ses amies ou autres élèves se moquent d'elle parce que ses premières menstruations sont arrivées. Elles sont dures, les réseaux n'arrangeant rien, leurs violences se font de plus en plus méchantes vis à vis de Zaffan. Quant aux enseignants ils sont cantonnés aux rôles de ceux qui utilisent leur statut pour être autoritaires.
De son côté Zaffan voit que son corps se transforme et le cache à sa famille et ses amies.
Tiger stripes montre réellement la cruauté qui peut régner au sein de l'école, et bien que l'interprète principale fasse tout pour s'intégrer, les autres filles ne sont pas complaisantes à son égard. Elle va se rebeller à sa façon, et d'une manière dont elle même ne détient pas les codes.
En effet, comme dans de nombreux pays d'Asie les mythes et légendes sont
encore bien présents, la réalisatrice a fait un parallèle
entre l'ancien et le présent et d'ailleurs en inversant les rôles car à la base c'est le tigre qui se transforme en humain et pas le contraire. Elle nous prouve que Zaffan tient à être libre et elle a dû mal à admettre que même sa mère ne la soutient et ne la comprenne pas.
Avoir incorporé des séquences par rapport aux réseaux sociaux, avec des scènes tournées avec le téléphone, est également une bonne idée, car il est le reflet de la société actuelle.
Ce film intéressant, qui fait la part belle également à la nature, et en apportant une touche d'humour, nous plonge dans une histoire fantastique qu'il n'est pas déplaisant de visionner.
MA NOTE : 3.6/5
Festivals et prix :
Cannes 2023
Grand prix du Festival de la critique
Crédits photos et vidéo : © GGrrrlPictures2023 - Jour2Fête
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