(Critique) Film Vampire humaniste cherche suicidaire consentant de Ariane Louis-Seize
SORTIE EN SALLE LE 20 MARS 2024
VAMPIRE HUMANISTE CHERCHE SUICIDAIRE CONSENTANT
Réalisé par Ariane Louis-Seize
Avec : Sara Montpetit, Félix-Antoine Bénard, Steve Laplante, Sophie Cadieux, Noémie O'Farrell, Marie Brassard, Madeleine Péloquin, Marc Beaupré, Patrick Hivon, Micheline Bernard, Ariane Castellanos
Distribué par Wayna Pitch
Genre : Comédie vampirique
Origine : Canada
Durée : 1 h 31
Synopsis :
Sasha est une jeune vampire avec un grave problème
: elle est trop humaniste pour mordre ! Lorsque ses parents, exaspérés,
décident de lui couper les vivres, sa survie est menacée. Heureusement
pour elle, Sasha fait la rencontre de Paul, un adolescent solitaire aux
comportements suicidaires qui consent à lui offrir sa vie. Ce qui devait
être un échange de bons procédés se transforme alors en épopée nocturne
durant laquelle les deux nouveaux amis chercheront à réaliser les
dernières volontés de Paul avant le lever du soleil.
A propos de la réalisatrice :
Ariane
Louis-Seize est une cinéaste basée à Montréal. Elle marque ses débuts
comme réalisatrice avec son court métrage LA PEAU SAUVAGE, un drame
fantastique ayant voyagé dans plus de cinquante festivals à travers le
monde et lauréat de nombreux prix et nominations, dont celles du
meilleur court métrage de fiction au Gala Québec Cinéma et aux Prix
Écrans Canadiens. Elle tourne ensuite LES PETITES VAGUES, sélectionné à
la Berlinale et au Canada’s Top Ten du TIFF. En 2018, Ariane écrit et
réalise LES PROFONDEURS, suivi de COMME UNE COMÈTE en 2019, tous les
deux présentés en première mondiale au TIFF et en première québécoise au
Festival du Nouveau Cinéma. Avec COMME UNE COMÈTE, Ariane remporte une
dizaine de prix un peu partout dans le monde, en plus d’être à nouveau
nominée pour l’Iris du meilleur court métrage de fiction au Gala Québec
Cinéma. VAMPIRE HUMANISTE CHERCHE SUICIDAIRE CONSENTANT est son premier
long métrage.
Sarah Montpetit interprète le rôle principal celui de Sasah. On a pu la remarquer dans le film de Charlotte Le Bon "Falcon Lake" ainsi que dans Maria Chapdelaine.
Quant à Félix-Antoine Bénard, qui joue Paul, il se trouvait au générique de Maria, Bad Santa 2, Les démons, ainsi que dans de nombreux rôles pour la télévision.
Notes de réalisation :
"Vampire humaniste cherche suicidaire consentant est né du besoin d’apprivoiser mes propres angoisses et vertiges par rapport à la mort. Jumelé à mon ambition de faire un film de vampire depuis plusieurs années, l’idée d’aborder cette thématique universellement terrifiante par la figure du vampire s’est rapidement imposée. Créature condamnée à tuer pour survivre, le vampire porte la mort en lui. Mais qu’arrive-t-il s’il commence à trop réfléchir à la valeur des vies qu’il arrache en comparaison à la sienne ? C’est en se posant cette question à la fois éthique, philosophique et au potentiel tragi-comique qu’est né le personnage de Sasha, une jeune vampire humaniste prête à se laisser mourir pour épargner autrui. La mort est aussi ancrée dans le personnage de Paul, un adolescent aux comportements dépressifs chroniques qui ne trouve pas sa place dans un monde qu’il ne décode pas et qui lui est hostile. Les drames intérieurs de Sasha et de Paul sont certes tragiques, mais je voulais que de leur rencontre émerge de la lumière, de l’espoir. Donc si la première partie du récit aborde leur relation à la mort, le film est aussi une ode à la vie dans laquelle une palette de personnages plus colorés les uns que les autres leur font vivre un tourbillon de péripéties.
Dès le début de mon processus de création, je me donne toujours la liberté de puiser instinctivement dans plusieurs genres cinématographiques qui m’habitent et m’inspirent. J’aime m’amuser avec les divers codes et langages, je m’en sers comme de précieux outils narratifs pour déjouer les attentes - les miennes et celle des spectateurs. Cette approche me permet aussi de façonner mon propre univers que je souhaite généreux et décomplexé, en évitant de le restreindre à une seule catégorie. Élaboré dans cette volonté de liberté de forme et de création, l’univers de Vampire humaniste cherche suicidaire consentant navigue entre le film de genre, le récit initiatique et la comédie noire.
J’ai aussi abordé la réalisation du film dans un esprit de continuité de démarche artistique, à travers laquelle je cherche à créer une expérience cinématographique enivrante et toujours centrée sur les personnages. Mon univers visuel est luxuriant, texturé, précis, et ma mise en scène est intimiste. L’ambiance est sulfureuse, les cadrages sont posés et la caméra est économe de mouvements pour que l’élan du geste appartienne le plus souvent à mes protagonistes. Mon intention est que la forme soit mise à leur service, qu’elle les accompagne. Tantôt pour exacerber leur sentiment d’étouffement et leur décalage avec le monde qui les entoure, ou bien encore pour offrir aux spectateurs une fenêtre sur un passé qu’on peut leur deviner. C’est aussi dans cette démarche de proximité avec les personnages que j’ai parsemé mon film de petits moments magiques me permettant de donner un accès privilégié à leur intériorité. Tant à l’étape de l’écriture qu’à celle de la mise en scène, j’ai accordé une attention aussi grande aux silences remplis de non-dits, qu’aux moments de tension, aux dialogues très colorés et aux enchaînements plus dynamiques où se bousculent les rebondissements. L’amalgame de tous ces éléments étaient essentiels à l’ADN de mon film". - Ariane Louis-Seize
Ne vous fiez pas au titre qui pourrait vous faire fuir, car ce film est assez jubilatoire. Complètement décalé, ce long métrage nous entraîne dans une histoire qui tient la route, et je rassure celles et ceux qui auraient des craintes, il ne fait absolument pas peur et on rigole même à différents moments.
Les deux acteurs principaux, Sacha et Paul, forme un duo très complémentaire. La jeune Sara Montpetit est parfaite dans ce rôle et le noir lui va si bien !!!! Alors qu'elle devrait se nourrir du sang des humains et commettre des meurtres, depuis toute petite elle est trop humaniste et le bien être des autres passe avant sa faim, au grand désespoir de sa famille elle même vampire.
Paul est un garçon mal dans sa peau, suicidaire, qui se fait constamment harceler par d'autres jeunes.
Les autres personnages sont également très bien interprétés, et on adore notamment les parents de Sasha parfois très drôles juste dans leur comportement.
En fait, la réalisatrice nous propose de suivre ces deux protagonistes qui vont faire l'apprentissage de la vraie vie, chacun à sa manière. Tous deux sont en quête d'une identité, et donc le film, sous ses dessous comiques, à une certaine profondeur. Elle aborde des thèmes d'actualité et forts comme la dépression, la différence, l'acceptation de sa propre personne....
Ce film se déroule uniquement la nuit car Sasha ne survivrait pas au soleil comme tout bon vampire. De ce fait, la réalisatrice joue beaucoup avec la lumière et souvent avec les néons, les lampes qui clignotent, etc...
Avec une fin inattendue mais parfaitement imaginée, Vampire humaniste peut certes paraître étrange, mais ne vous y fiez pas et courez le voir, ils ne vous mordront pas !!!
Bien aimé ce film, vu sur les conseils de Pascale.
RépondreSupprimerIl peut rappeler faire songer au film Morse (sorti il y a une quinzaine d'années), où notre "jeune" vampire affichait comme âge bien davantage que la soixantaine qu'annonce Sacha à Paul.
Je me suis demandé si le papa vampire qui soutient tellement sa fille est lui-même né vampire, ou bien a été transformé d'humain en vampire (et elle, d'ailleurs?)...
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola