(Critique) Film Inchallah un fils réalisé par Amjad Al Rasheed
pour sa part d’héritage, afin de sauver sa fille et sa maison, dans une société où avoir un fils
changerait la donne.
A propos du réalisateur :
Amjad Al Rasheed est un réalisateur jordanien né en 1985. Après des études de cinéma, il a participé au Talent Campus du festival de Berlin 2007, puis réalisé cinq courts-métrages remarqués et primés dans de nombreux festivals arabes et internationaux.
INCHALLAH UN FILS est son premier long-métrage.
A propos de l'actrice principale :
Mouna Hawa est une actrice Palestinienne. Elle interprète Nawal dans ce film. On a pu la voir dans Je danserai si je veux, Entre le paradis et la terre, et elle a fait partie de la série Manayek - Trahison dans la police.
Ce film qui se déroule en Jordanie, a été de nombreuses fois récompensé, ce qui est bien normal étant donné la qualité de l'histoire, de l'interprétation et de la réalisation.
Le récit, un couple avec un enfant. Le mari décède, la femme avec de maigres ressources va se retrouver entouré d'hommes, surtout un, qui veut qu'elle dépende de lui et lui prendre son héritage, car une femme n'a aucun droit.
Au travers de ce long métrage le réalisateur montre la place de la femme - c'est à dire aucune - dans leur société et le parcours qu'elle va devoir mener afin de garder son logement, sa fille et son honneur. Pourtant si elle avait eu un fils tout aurait été différent. Comme quoi la place de l'être masculin a une place prépondérante dans ce pays également.
Nawal l'interprète principale, interprétée par une splendide Mouna Hawa, est assez émancipée tout en préservant les valeurs qu'on lui a inculquées. Elle se couvre la tête, respecte les autres, mais veut élever sa fille seule désormais qu'elle est veuve. Son beau-frère - ignoble personnage - et son frère, désirent qu'elle se remarie après la période de deuil, et qu'elle suive à la lettre ce qu'ils désirent. Elle subit chaque jour une oppression qui laisserait plus d'une personne dans la dépression. Nawal ne baisse pas les bras et se bat pour obtenir ce dont elle aspire.
De plus, Nawal qui travaille comme employée afin de s'occuper d'une personne âgée et infirme, doit s'investir comme le ferait plusieurs personnes afin de satisfaire ces patrons ou plutôt ces patronnes, car aisées ces dernières ne lui feront pas de cadeau alors que Nawal fait tout pour répondre à leurs désirs. Le réalisateur, via la fille de la patronne aborde des sujets comme les femmes trompées par leurs maris, l'avortement, etc....
Inchallah un fils est très réaliste et nous montre une vérité de la société de ce pays qui fait peine à voir. Alors que l'on se révolte dans différents pays pour que la femme puisse avoir les mêmes droits que les hommes, il reste beaucoup à faire dans différents lieux de la planète.
Ce long métrage qui enchaîne les situations, sans temps mort, avec un vrai fil conducteur, avec une mise en scène simple mais très efficace, nous fait vivre une course poursuite pour sauver ses droits, sa dignité et son existence. Nawal, veut avoir une vie comme elle le souhaite et ne dépendre de personne. C'est tout le mal(e) qu'on lui souhaite tout au long du film.
MA NOTE : 3.9/5
Festivals et prix :
INCHALLAH UN FILS a été choisi pour représenter la Jordanie aux Oscars 2024. Il a également été sélectionné dans plus de 70 festivals internationaux et a remporté de nombreux prix, parmi lesquels :
Prix Fondation Gan à la diffusion Rail d’or
Semaine de la critique, Festival de Cannes 2023
Prix de la meilleure actrice
Asia Pacific Screen Awards (« les Oscars asiatiques »)
Golden Rooster Film Festival (Chine)
Thessaloniki Film Festival (Grèce)
Red Sea Film Festival (Arabie Saoudite)
Rotterdam Arab Film Festival (Pays-Bas)
Los Angeles Asian World Film Festival (Etats-Unis)
Prix du meilleur premier film
Camerimage Festival (Pologne)
Prix du meilleur scénario
Mystic Film Festival (Etats-Unis)
Prix du public
Jakarta World Cinema Festival (Indonésie)
Grand Prix du jury
Festival Paysages de cinéastes (Châtenay Malabry, France)
Crédits photos et vidéo : Pyramide Distribution
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