(Critique) Satoshi réalisé par Jumpei Matsumoto
lorsqu'il perd l'audition. Accompagné par sa mère, Satoshi va réapprendre à vivre
et s’évertuer à découvrir un nouveau sens à sa vie. Une superbe leçon de résilience
basée sur une histoire vraie.
Dans SATOSHI, Jumpei Matsumoto retrouve des acteurs qu'ilconnaît bien. Taketo Tanaka jouait déjà dans son premier film en 2012. Lily Franky a quant à lui, interprété le personnage principal de son dernier film : PERFECT REVOLUTION.
Plus j’en apprenais sur Satoshi et plus l'histoire épique de sa vie m'attirait autant qu’elle me déchirait le cœur. Un enfant en parfaite santé se voit lentement retirer ses fonctions corporelles. D'abord la vision de l'œil droit à l'âge de 3 ans, la vision de l'œil gauche à 9 ans, puis l'audition des deux oreilles à l'âge de 18 ans. Imaginez la peur de perdre progressivement la vue et l'ouïe. Je ne sais pas si l'expression est appropriée, mais son histoire est très inspirante et déchirante à la fois. Et tout au long de cette situation désespérante, c'est le dévouement de Reiko –la mère de Satoshi– envers son fils, qui brille le plus. Il ne serait pas surprenant qu'elle ait baissé les bras dans une situation aussi irrationnelle, mais elle y fait face avec un amour sans faille pour son fils. Probablement encouragé par cela, le jeune Satoshi ne perd jamais son sens de l'humour ni son espoir. J'ai été vraiment ému par la façon dont ils continuent à aller de l'avant sans jamais abandonner malgré tous les défis qui se présentent à eux. C'est ainsi qu'est né en moi le désir de faire un film sur la vie de cette mère et de son fils.
Satoshi Fukushima revient souvent sur sa vie dans ses livres et ses conférences afin de mettre en lumière les souffrances qu'il a vécues. Et il interprète la citation de Viktor E. Frankl, "Le désespoir est une souffrance sans signification", en disant : "Une souffrance avec une signification, c'est l'espoir".
Avec mon film précédent, j'ai été amené à parler du handicap, ce qui a renforcé mon intérêt pour l'exploration de ce thème. Tout au long de la production, il m'est apparu que le "handicap" n'est pas l'apanage des personnes que notre société classe dans la catégorie des "handicapés". Nous avons tous rencontré un handicap, qui peut être nos propres lacunes, notre incapacité à nous comprendre les uns les autres, une distorsion de la structure sociale et de la vie elle-même. Et chacun d'entre nous lutte contre ces handicaps à sa manière. En ce sens, je suis convaincu que l'histoire de Satoshi touchera le cœur de nombreuses personnes". - Jumpei Matsumoto
En 1996, il a reçu le prix culturel Eiji Yoshikawa avec sa mère, Reiko. Ensemble, ils ont développé le Finger Braille, nouveau moyen de communication en temps réel, à partir de leurs interactions quotidiennes. Le Finger Braille sert toujours de moyen de communication pour les personnes atteintes de cécité et de surdité.
En 2003, Satoshi Fukushima a été nommé "Héros de l'Asie" par le magazine américain TIME. En 2008, il a remporté le Grand Prix du Japon et le prix du ministre des affaires étrangères. C'est aussi un écrivain reconnu pour ses ouvrages Mōrōsha toshite ikite (La vie d'une personne sourde aveugle) et Boku no inochi wa kotoba to tomo ni aru (Ma vie est faite de mots). Surnommé "l'Helen Keller du Japon", il continue à être une personnalité influente dans le monde entier.
Elle devient écrivaine, activiste et conférencière. Elle a écrit douze livres et de nombreux articles au cours de sa vie. Son autobiographie Sourde, muette, aveugle : histoire de ma vie a inspiré la pièce Miracle en Alabama, puis le film (oscarisé), du même nom.
Socialiste, elle a fait campagne pour le droit de vote des femmes, les droits relatifs au travail et l’antimilitarisme. Sa réputation l’emmène aux quatre coins de la planète. De Nehru à Roosevelt, sa vie est jalonnée de rencontres des grandes personnalités de son époque.
Elle prouva au monde que les personnes sourdes et aveugles sont capables de communiquer et peuvent être aussi compétentes que les autres. Helen Keller est sans doute la personne sourde et aveugle la plus connue de l’Histoire et un modèle pour beaucoup, dont Satoshi Fukushima.
Ce long métrage débute alors que Satoshi est bébé, puis tout jeune, et d'ailleurs mention spéciale à Yurito Mori qui interprète avec brio le protagoniste à 6 ans.
Ce film, comme vous l'avez compris, inspiré d'une histoire vraie, outre qu'il soit émouvant, nous prouve que rien n'est impossible dans la vie. Il est impensable de vivre sans voir, sans entendre, et pourtant à force de courage, aidé par une mère plus qu'aimante, qui va aller jusqu'à sacrifier sa propre existence, au détriment de son mari et de ses autres enfants, pour aider Satoshi, va faire en sorte que ce jeune adulte ne perde espoir et continue à se battre.
C'est avec une résilience hors du commun, après les faits absorbés, que mère et fils vont faire face.
Le réalisateur a décidé d'axer son œuvre sur la mère et le fils, et l'on suit le combat qu'ils vont mener ensemble afin que Satoshi puisse continuer d'exister et surtout de faire ce qu'il a toujours voulu faire. Bien entendu, il ne faut pas oublier le père qui tout en travaillant, s'occupe de la maison, des autres enfants, qui eux-mêmes, bien que se sentant parfois délaissés par leur mère, ce qui est légitime, aident à leur manière.
Jumpei Matsumot a l'intelligence de ne pas tomber dans le larmoyant et le mélo, il va à l'essentiel et nous montre une réalité impensable et qui pourtant existe : Ne plus voir et ne plus entendre. Il faut être plus qu'une mère pour dévouer son existence à son enfant et trouver des parades afin que celui-ci puisque continuer à communiquer.
Que dire de Satoshi, qui même si parfois il peut baisser les bras, fait preuve d'une force de caractère incroyable et accepte son sort. De plus, Satoshi est très intelligent, et veut étudier même si certains lui disent que c'est impossible.
Avec des prestations époustouflantes, Taketo Sanaka et Koyuki portent le film à bout de bras. Leur jeu est magnifique tout en restant sobre. Ils mettent en lumière les vrais protagonistes et ont une présence indéniable à l'écran.
A noter que l'on peut entendre dans ce long métrage La Pathétique de Beethoven qui est quelque part symbolique, comme le dit le réalisateur, puisque l'artiste avait perdu l'ouïe lorsqu'il l'a composée.
Satoshi - et sa mère - nous démontrent que la souffrance quelle qu'elle soit, le handicap, peuvent être surmontés et que ce n'est pas en plongeant et se renfermant que l'on trouvera la solution. Ces deux êtres en sont la preuve. Il faut certes un sacré mental et une abnégation totale pour y arriver.
Chacun donne à l'autre un sens à sa vie. L'amour peut faire des miracles et ce film en est un témoignage parfait.
J'apprécie de plus en plus le cinéma Japonais, et au même titre que Hokusai, on peut dire que Satoshi est un immense film, et qu'outre être un drame, c'est une sacrée leçon de vie.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Vous êtes passés me lire, laissez moi un petit mot - Merci