Critique film Si seulement je pouvais hiberner de Zorjargal Purevdash
SORTIE EN SALLE LE 10 JANVIER 2024
SI SEULEMENT JE POUVAIS HIBERNER
Titre original : Baavgai Bolohson - Anglais : If Only I Could Hibernate
Réalisé par Zorjargal Purevdash
Avec : Battsooj Uurtsaikh, Nominjiguur Tsend et Tuguldur Batsaikhan
Distribué par Eurozoom
Genre : Drame
Origine : Mongolie, France, Suisse, Qatar
Durée : 1 h 38
Synopsis :
Ulzii, un adolescent d’un quartier défavorisé d’Oulan-Bator, est déterminé à gagner un concours de sciences pour obtenir une bourse d’étude.
Sa mère, illettrée, trouve un emploi à la campagne, les abandonnant lui, son frère et sa sœur, en dépit de la dureté de l’hiver.
Déchiré entre la nécessité de s’occuper de sa fratrie et sa volonté d’étudier pour le concours, Ulzii n’a pas le choix : il doit accepter de se mettre en danger pour subvenir aux besoins de sa famille.
A propos de la réalisatrice :
Zoljargal Purevdash est une réalisatrice mongole qui a étudié le cinéma à l'Université d'Obirin, au Japon. Ses courts métrages ont été notamment projetés au Festival du film de Tampere, au Short Shorts Film festival Asia, à l'Open Doors Locarno Film Festival.
En 2021, son court métrage STAIRS a remporté le premier prix du Festival international du film pour enfants de Chicago et a été sélectionné pour la 94e cérémonie des Oscars. Zoljargal Purevdash a participé à des workshops : Talents Tokyo, Asian Film Academy, Locarno Open Doors, Torino Film Lab et Berlinale Talents.
Son premier long métrage, SI SEULEMENT JE POUVAIS HIBERNER, était en Sélection Officielle Un Certain Regard au Festival de Cannes 2023.
A propos des interprètes :
Battsooj Uurtsaikh est le protagoniste principal de ce long métrage. Il interprète Ulzii qui est entre le monde de l'adolescence et de l'âge adulte.
Impressionnant, il l'est tout autant que ses frères et sa sœur, ou ses copains, dans le film. La réalisatrice a fait le choix de novices mais qui connaissent cette façon de vivre et cela transpire à l'écran, car endurer des tâches lourdes, vivre dans le froid ne se joue pas il se vit au quotidien pour ces enfants. Il fallait donc des enfants complètement imprégnés de cette manière d'exister.
Le film aborde plusieurs sujets, dont en premier celui de la relation mère/fils. Ulzii veut sortir de la condition dont il a été élevé et ne pas continuer à vivre comme sa mère le désire. Il est tiraillé car il veut aider cette dernière, qu'il déteste parfois, mais il veut également apprendre et rêve d'un autre avenir que celui qui lui est destiné.
Il ne comprend pas cette dernière qui ne cherche pas vraiment à travailler, qui boit, et qui va décider de retourner vivre à la campagne. Voyant ses rêves s'écrouler il tient tête à cette dernière et reste seul avec l'un de ses frères et sœur.
Les relations d'un enfant avec une mère peuvent être compliquées, mais avec le temps on arrive à accepter les autres tels qu'ils sont.
Ulzii a également beaucoup d'amour propre et veut s'en sortir par lui-même, quitte à parfois déraper. La réalisatrice nous montre la solidarité qu'il peut y avoir entre nomades et que tous ces gens issus de la campagne, de la steppe, qui arrivent en ville, pensant trouver un monde meilleur, déchantent bien souvent.
En situant ce long métrage dans une grande ville, en l'occurrence Oulan-Bator, capitale, et une des villes les plus polluées au monde, Zorjargal Purevdash nous entraîne surtout du côté des plus démunis. Pourtant, que les autochtones soit riches ou pas, ils subissent de la même façon cet air irrespirable. Cet empoisonnement par l'air est inadmissible, et à l'heure ou les politiques abordent les conditions climatiques mondiales on s'aperçoit que rien ne change jamais dans certains endroits.
Une des grandes forces de ce long métrage est également sa musique composée par Johanni Curtet. Traditionnelle, qu'elle soit jouée de manière ancestrale ou façon rap,elle accompagne chaque plan, chaque moment crucial. Elle est comme le reflet de l'état d'esprit du protagonistes et apporte une force incroyable à ce film. Ces chants diphoniques, font que l'on est transportés dans un autre monde .
La perte des traditions, de leur culture, se battre au quotidien, vouloir un avenir meilleur, peuvent être les maitres-mots de cette magnifique œuvre mongole qui nous fait découvrir un cinéma, où malgré des conditions de vie médiocres les personnages ne se départissent pas de leur sourire, car la moindre victoire est une fête pour eux.
Se déroulant souvent dans la yourte, qui est tout ce qu'il reste à ces trois enfants, la réalisatrice nous entraîne dans un film prenant de bout en bout, porté de main de maître par le jeune Battsooj Uurtsaikh qui est exceptionnel et criant de vérité.
MA NOTE : 4.0/5
Festival :
Premier film - Festival de Cannes, Sélection Officielle Un Certain Regard
Copyright : ©2023 - IF ONLY I COULD HIBERNATE FILMS PARTNERS / EUROZOOM ©2023 AMYGDALA FILMS & URBAN FACTORY
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