Critique film Levante réalisé par Lillah Halla
Sofia, une joueuse de volleyball prometteuse de 17 ans, apprend qu’elle est enceinte la veille d’un championnat qui peut sceller son destin. Ne voulant pas de cette grossesse, elle cherche à se faire avorter illégalement et se retrouve la cible d’un groupe fondamentaliste bien décidé à l’en empêcher à tout prix. Mais ni Sofia ni ses proches n’ont l’intention de se soumettre à l’aveugle ferveur de la masse.
A propos de la réalisatrice :
Lillah Halla est une cinéaste brésilienne diplômée de l’EICTV, Cuba. Son court-métrage MENARCA (2020), fait partie des dix fi lms sélectionnés à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes puis a été diffusé et primé dans de nombreux festivals. LEVANTE est son premier long-métrage et a été sélectionné en compétition à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2023. Son deuxième long métrage, FLEHMEN est actuellement en développement.
A propos des interprètes :
- Ayomi Domenica, Brésilienne de 23 ans elle débute ici au cinéma.
- Idem pour Loro Bardo
- Quant à Grace Passô avec 5 ans de carrière on a pu la voir dans Temporada et Au coeur du monde.
- Rômulo Braga, est le seul acteur réellement avec une carrière étoffée dans ce long métrage. Vu dans Mutum, Celui que nous laisserons, il interprète João le père de Sofia.
Excellente bonne surprise que le film Levante, qui veut dire soulèvement au Brésil, et qui est composé essentiellement de femmes, dont certaines sont queers.
Cette œuvre parle d'amour, de celui d'un père pour sa fille et vice-versa, de deux personnes qui se trouvent, d'amour ou d'amitié avec des camarades mais aussi avec un entraîneur qui fait tout pour que Sofia réussisse.
La sexualité, mais aussi l'avortement y est abordée et l'on peine à croire qu'au Brésil il soit réprimé et que la délation existe et que des personnes puissent aller jusqu'à faire du mal à une autre pour l'empêcher de commettre un acte pour eux répréhensible.
La réalisatrice filme les corps nus mais ne tombe jamais dans la provocation ou le vulgaire, elle filme également la ville et tous ces murs tagués qui sont souvent insultants.
Avec ce long métrage on voit qu'avec un collectif on peut aller loin et remporter des causes perdues. L'amour n'est-il pas toujours plus fort que tout.
L'histoire est pourtant simple, mais la réalisatrice arrive à nous transporter dans son monde, dans ce monde où l'on joue au volley, où l'on se soutient que l'on soit de n'importe quel bord, dans le cas présent pas très aisé.
Avec un certain style, sans tomber dans le larmoyant, Lillah Halla propose un film rondement mené, avec un genre propre elle, comme ces transitions noires qui reviennent régulièrement. Jusqu'au bout le suspens est maintenu et l'on se demande si Sofia la protagoniste principale, superbement interprétée par Ayomi Domenica, va oui ou non avorter. Une belle découverte avec une fin surprenante.
MA NOTE : 3.9/5
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