Critique film Légua réalisé par Filipa Reis et João Miller Guerra
gouvernante qui continue de prendre soin d’une demeure où les propriétaires ne se
rendent plus. Au fil des saisons, Mónica, la fille d’Ana, remet en question les choix de
sa mère, et ces trois générations de femmes tentent de comprendre leur place dans un
monde en déclin, où le cycle de la vie ne se renouvelle qu’après d’inévitables fins.
A propos des réalisateurs :
- Filipa Reis (1977, Lisbonne) est réalisatrice et productrice depuis 2000. Diplômée en cinéma et télévision, elle a fondé en 2008 la société de production de films Uma Pedra no Sapato. Elle a coréalisé plusieurs documentaires avec João Miller Guerra, sélectionnés et primés dans des festivals internationaux tels que l’IDFA, Cinéma du Réel, DOK Leipzig et BAFICI. “Djon Africa”, son premier long métrage de fiction, également coréalisé avec João Miller Guerra, a été présenté en première mondiale lors de la compétition Tiger au Festival du film de Rotterdam (2018). “Légua” est son deuxième long métrage de fiction.
- João Miller Guerra (1974, Lisbonne) est un réalisateur, un éditeur et un artiste visuel, titulaire d’un diplôme en design et d’un post-diplôme en peinture. Il a coréalisé plusieurs documentaires avec Filipa Reis, sélectionnés et primés dans des festivals internationaux tels que l’IDFA, Cinéma du Réel, DOK Leipzig et BAFICI. “Djon Africa”, son premier long métrage de fiction, a été présenté en première mondiale à la Tiger Competition du Festival du film de Rotterdam (2018). “Légua” est son deuxième long métrage de fiction.
A propos des interprètes :
Carla Maciel est Ana et a déjà joué dans de nombreux films comme Ras le bol, Les mille et une nuits - l désolé, Diamantino, Patrick.
Emilia est interprété par Fatima Soares. C'est le premier grand rôle pour cette actrice portugaise. De même pour Vitória Nogueira da Silva et Sara Machado.
L'un des réalisateurs s'est librement inspiré de sa propre histoire afin de construire Légua, qui est une ville au Portugal. On y croise trois générations, pas du tout avec les mêmes envies et les mêmes valeurs.
La maison, où se déroulent la plupart des scènes, fait partie intégrante de ce long métrage. Les saisons ont aussi leur importance et l'on va voir les choses évoluer, pas forcément en bien, au fil du temps. Tout comme la nature, ces deux femmes vont se transformer.
Bien que nous ne soyons plus à l'époque féodale, Emilia, complètement assujettie à ses employés, se comporte comme ci elle vivait des centaines d'années en arrière. Enracinée dans ces murs, immuable, dans ce lieu qui n'est pas le sien.
Les deux interprètes principales sont justes et émouvantes. Ana va délaisser sa famille pour s'occuper d'une femme sur le déclin, qui n'a pas de lien de parenté, mais qui l'a aidée par le passé. Quant à Emilia, rude, dure, qui n'a connu que cette maison, qu'elle considère sienne et qu'elle ne veut pas quitter, voue une admiration sans bornes à ses patrons. Du fait de sa santé, elle va s'adoucir par la force des choses et se retrouver plus que diminuée jusqu'à dépendre d'une autre personne.
Monica, La fille d'Ana, quant à elle ne comprend pas toujours sa mère et va s'émanciper et décider de découvrir de nouveaux horizons.
On s'aperçoit que ces femmes qui donnent tout pour les propriétaires de cette maison, juste au cas où ils viendraient, sont lésées car les patrons n'ont que faire de ces femmes qui sont à leurs yeux juste des employés, alors qu'elles se considèrent de "La famille". Pour preuve on verra l'importance qu'ils leur donnent, ainsi qu'à la maison.
Lorsque le frère de la propriétaire passe rapidement quelques jours, il n'a pas beaucoup de respect pour Ana et Emilia et se comporte comme un "seigneur". Une scène est choquante, alors qu'Ana lui demande de payer les courses il dit ne pas avoir d'argent alors qu'elle est en train de lui découdre un célèbre crocodile de son habit afin que l'on ne se moque de lui à la paroisse. Alors que sa situation de prêtre, donc de serviteur, voudrait qu'il ait plus de compassion, de bienveillance et de bonté envers elles, même s'il n'est pas méchant loin de là.
Les images sont belles, bien que souvent sombres, et les réalisateurs proposent un film qui paraît simple mais qui, si on l'approfondit est très intéressant humainement parlant.
Ce film résonne tout particulièrement en moi, et je n'ai pu rester insensible à ce dernier.
La vie est faîte de cycles, du temps qui passe, et Légua amène à réfléchir de ce que nous faisons de notre temps. Le temps est insaisissable, il passe de plus en plus vite au fur et à mesure que nous vieillissons et à nous de le chérir et de savoir le remplir afin de profiter pleinement de la vie qui nous est offerte.
Crédits photos et vidéo : Norte Distribution
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