Critique film Le grand magasin réalisé par Yoshimi Itazu

 

Critique film Le grand magasin
 
SORTIE EN SALLE LE 06 DÉCEMBRE 2023
 
LE GRAND MAGASIN
Réalisé par Yoshimi Itazu
Distribué par Art House
Genre : Animation, Famille
Origine : Japon, France
Durée : 1 h 10

Synopsis

Akino est l’apprentie concierge d’un grand magasin vraiment spécial : les clients y sont tous des animaux ! Qu’ils soient petits ou grands, à poils ou à plumes, Akino travaille dur pour satisfaire toutes leurs demandes… même les plus surprenantes !
 
Critique film Le grand magasin
 
A propos du réalisateur
 
Né en 1980 dans la Préfecture de Gifu, Yoshimi Itazu est un réalisateur, animateur, character designer, scénariste et story-boarder japonais. Il rejoint le studio Gallop à l’âge de 18 ans et collabore ensuite avec le studio Madhouse. Il devient alors proche collaborateur du réalisateur Satoshi Konet participe à l’animation de la série Paranoïa Agent et de Paprika. Il fait ses débuts en tant que character designer, en charge de la création graphique des personnages, avec le film Miss Hokusai (Keiichi Hara, 2015). En 2015 il réalise le court-métrage Pigtails, récompensé au World Fest-Houston International Film Festival. Il réalise en 2023 son premier long-métrage Le Grand Magasin, présenté au Festival d’Annecy et adapté du manga de Tsuchika Nishimura La concierge du Grand Magasin.
 
 Critique film Le grand magasin
 
A propos des personnages
 
Akino : A l’essai dans le Grand Magasin, Akino apprend au contact des clients et des employés l’esprit de la conciergerie.D’abord maladroite et intimidée, elle ne manque pas d’idées et de volonté pour satisfaire les besoins de visiteurs, qui lui donnent parfois du fil à retordre..
  
Les clients du Grand Magasin :
 
Derrière les portes du Grand Magasin se cache une galerie de personnages hauts en couleurs, et parmi eux quelques clients d’exception: les V.I.A (Very Important Animals), qui sont en fait les espèces éteintes ou en voie d’extinction.
 
Madame Opossum
Premier jour au Grand Magasin, première gaffe pour Akino qui propose à Madame Opossum d’emporter son bagage au vestiaire. Elle est loin d’imaginer que sa fourrure est en réalité... le pelage de ses petits qu’elle transporte sur son dos! Mais c’est en commettant des impairs que le métier de concierge s’apprend.
 
M. Furet et les Ninoxes Rieuses
La première mission de Akino: aider M. Furet à offrir un cadeau à une Ninoxe Rieuse, Président d’une entreprise cliente de son employeur. Mais la tâche s’annonce plus compliquée que prévue: ce V.I.A ne lui en laisse pas l’occasion et règle tous ses achats lui-même ! Les questionnements de M. Furet et de Akino se rejoignent : comment témoigner de la considération au Président qui possède déjà tout ?
 
Le couple de Paons
Même pas peur des prédateurs ! Les Paons n’hésitent pas à déployer leur plumage chatoyant lors des parades amoureuses, parfois même au beau milieu du Grand Magasin...au risque d’importuner les clients noctambules aux yeux sensibles. Face à ces clients fiers et susceptibles, Akino apprend à s’exprimer avec diplomatie.
 
La fille et le père Visons de mer
Coïncidence au Grand Magasin: un père et sa fille qui ne se sont pas vues depuis longtemps, se retrouvent sans le savoir au même moment, au même endroit, pour s’offrir mutuellement un cadeau. Mais leurs souvenirs respectifs ne sont plus vraiment d’actualité et Akino se lance dans une course à travers le Grand Magasin pour parvenir à aiguillier ces V.I.A dans leurs choix, tout en tentant de préserver la surprise.
 
M. Woolly
Difficile de le louper ! Ce grand mammouth n’est pas un client mais un artiste de renom. Il présente dans une exposition au Grand Magasin ses sculptures d’animaux, et notamment le smilodon, ultime œuvre sauvée de la fonte de l’atelier des glaces. La particularité de ses sculptures: elles font toutes la même taille, en hommage au rêve de sa femme: un monde dans lequel tous les animaux seraient égaux.
 
Critique film Le grand magasin 
Le Loup de Honshû
Ce V.I.A, assis seul à la table du restaurant du grand magasin avec un écrin de bague dans les mains, a-t-il été éconduit ? Sa situation est en réalité toute autre, et c’est toute l’équipe du restaurant qui, ensemble, va tenter de répondre au mieux à sa requête: demander en mariage sa petite-amie et combattre son manque de confiance en lui. 
 
M. Lion de Barbarie
Pour pouvoir épouser Thésa, la plus jolie lionne de l’école, ce client semble demander l’impossible : retrouver le nom d’un parfum imprégné sur un vieux marque-page... Mais c’est sans compter les concierges du Grand Magasin et l’odorat très développé de Madame Ours. 
 
Le chat pâtissier
Ce chat qui aime dessiner et cuisiner est un grand admirateur des œuvres de M. Woolly. Si tout le monde sait qu’un chat retombe toujours sur ses pattes, celui-ci manque parfois d’équilibre... 
 
Le phoque tropical 
A la recherche d’une robe de soirée, cette cliente exigeante ne facilite pas la tâche de Akino et l’entraîne avec elle dans ses multiples essayages. Mais cette V.I.A capricieuse semble confondre concierge et domestique et s’avère un peu trop attachée à la règle «le client est... dieu» !
 
La mère perroquet
Cette mère attentionnée pose un nouveau dilemme à Akino : trouver un cadeau de Noël pour Jonzy, sa fille alitée, d’une valeur d’une seule pièce de monnaie ! Si rien ne semble impossible pour Akino, ce budget s’annonce très serré pour un Grand Magasin de luxe... 
 
Critique film Le grand magasin
 
Le personnel du Grand Magasin :
 
M. Elulu
Romantique et élégant, ce Grand Pingouin aux yeux bleus et aux belles paroles est le directeur du Grand Magasin. Mais Akinone semble pas le distinguer des autres clients et leurs rencontres sont souvent... pesantes !
 
Mori et Iwase
D’une redoutable efficacité, les concierges du Grand Magasin guident Akino dans son apprentissage du métier et ne manquent pas de voler à sa rescousse face aux clients les plus difficiles.

M. Tôdo
Les murs du Grand Magasin ont des oreilles et ce sont celles de M. Tôdo, le responsable d’étage, qui voit tout et entend tout. Il surveille Akino lors de sa période d’essai pour vérifier d’éventuels impairs avec les clients. Sévère, il n’hésite pas à lui rappeler sa devise: «impossible n’existe pas dans le dictionnaire des concierges».
 
M. Maruki
Ancien concierge à la retraite, il vient apporter son aide quand le Grand Magasin manque de personnel. Son expérience au Grand Magasin pourrait bien révéler des compétences étonnantes...
 
Tokiwa
Suspicieux à l’égard des compétences d’Akino, le responsable de la restructuration patrouille discrètement dans les rayons du Grand Magasin pour évaluer l’efficacité des employés, qui ne sont pas très rassurés lorsqu’ils le croisent... 

Critique film Le grand magasin

Bon à savoir
 
LE MANGA À L’ORIGINE DUFILM
 
Pour son premier long-métrage, Yoshimi Itazu adapte au cinéma La concierge du grand magasin, un roman graphique signé Tsuchika Nishimura.Vainqueur du Prix d’Excellence au Japan Media Arts Festival, cet ouvrage dépeint de manière amusante et bienveillante la cohabitation entre animaux et humains.
 
L'AUTEUR
 
Tsuchika Nishimura est né en 1984 à Kobe. Il fait ses débuts de mangaka en 2010 et remporte l’année suivante le prix Nouveau Talent du Japan Media Arts Festival.Parallèlement à ses publications dans des revues de mangas commerciales, il dessine dans des revues indépendantes et fait également de l’auto-édition. Tout en poursuivant son activité de mangaka, Nishimura illustre des couvertures de livres et de CD. La qualité de son trait et son style unique ont été salués par de nombreux mangakas (Keigo Shinzo, Hisashi Egichi...).
 
LA CONCIERGE DU GRAND MAGASIN
Parution le 08 septembre 2022
Par Tsuchika Nishimura
Traduit du japonais par Aurélien Estager
Éditions Le Lézard Noir
288 pages
©LE LÉZARD NOIR
 
Critique film Le grand magasin
 
Introduction
 
Bienvenue au Grand Magasin du Hokkyoku: une enseigne haute en couleurs où les clients sont tous des animaux (servis par des humains) ! C’est dans ce lieu pour le moins saugrenu, perdu au cœur d’une immense forêt, qu’Akino commence son premier jour de travail en tant qu’apprentie concierge, alors que les fêtes de Noël s’apprêtent à battre leur plein. Sa mission? Choyer coûte que coûte sa clientèle et faire montre d’allégeance, même si celle-ci lui demande la lune... 
 
On le sait, le cinéma d’animation japonais a le goût de joindre le merveilleux à la défense d’une cause. Les chefs d’œuvre en la matière demeurent les indétrônables Voyage de Chihiro (2002) et Princesse Mononoké (2000) de Hayao Miyazaki, ardent défenseur de la nature, ainsi que Millenium Actress (2003) et Paprika (2006) de Satoshi Kon, visionnaire dans sa critique des technologies. En choisissant de prendre pour cause celle des animaux, Le Grand Magasin,sensibilise aux notions de protection des espèces. Et s’il n’est pas signé Hayao Miyazaki ou Satoshi Kon, c’est un de leur collaborateurs, Yoshimi Itazu, également animateur de Miss Hokusai (2015) de Keiichi Hara, qui est à l’origine du Grand Magasin. 
 
Le film est l’adaptation d’un manga de Tsuchika Nishimura : La concierge du grand magasin, récemment paru en France aux éditions du Lézard Noir. Et à l’image de son inspiration, le film renferme derrière sa légèreté à hauteur d’enfant un discours critique sur le rapport des Hommes aux animaux, davantage marqué par l’exploitation que par la cohabitation -en témoigne la raréfaction exponentielle au cours des derniers siècles de bon nombre d’espèces. Car si l’Homme a toujours été un prédateur pour les animaux, leur rythme d’extinction s’accélère, et rien qu’en 100 ans, nous pourrions vivre la 6ème extinction de masse de l’histoire de la planète. 
 
Dans le même temps, nous avons une conscience de plus en plus aiguë du tort infligé aux animaux: les facteurs humains à l’origine de l’appauvrissement des populations animales ont été précisément établis, nous découvrons régulièrement des images d’une violence inouïe filmées dans les abattoirs ou sur les chalutiers, alors même que la communauté scientifique s’accorde désormais à dire que les animaux sont dotés de sensibilité et d’émotions.
 
C’est ce paradoxe que veut pointer Le Grand Magasin, dans lequel Yoshimi Itazu imagine un monde où les humains chercheraient à se «racheter» auprès des espèces qu’ils ont conduit à la disparition... en permettant ironiquement aux animaux d’accéder à la société de consommation et d’assouvir leurs désirs matériels: désirs foncièrement humains que ceux-ci projettent sur les animaux, d’ailleurs représentés de manière exagérément anthropomorphique. 
 
Cette contradiction est résumée en cette phrase de dialogue : «Le Grand magasin a été créé par les hommes pour choyer selon leurs usages les animaux qu’ils ont exterminés». Yoshimi Itazu évoque donc la course en avant dans laquelle nous sommes pris, incapables de sortir d’une vision consumériste du monde, quand bien même nous connaissons son caractère dévastateur. 
 
Le fait que Le Grand magasin vienne du Japon n’est enfin pas étonnant: il a beau décrire un grand magasin très français, la société japonaise cultive un sens du service dont les pays occidentaux ne sont pas familiers - et qui déroute bon nombre de ceux qui visitent le Japon pour la première fois ! – ainsi qu’un goût particulièrement prononcé pour la consommation. Et malgré une tradition religieuse shintoïste qui valorise la Nature plus que tout autre entité, le Japon est régulièrement dénoncé pour sa pratique intensive de la chasse à la baleine ou certaines traditions dont sont victimes les dauphins... En somme, le tiraillement de la société japonaise est-il sans doute encore plus manifeste.

Critique film Le grand magasin

Ce film d'animation fait la part belle aux animaux et c'est ce qui fait la différence avec d'autres œuvres de ce genre.
 
Pour la plupart ce sont des bêtes ayant disparues ou en voie d'extinction. L'homme est au service de ces animaux qui nous montrent qu'il faut prendre soin d'eux et les protéger. 
 
Dans ce grand magasin, les escalators ne sont pas sans rappeler ceux du Bon Marché et l'on trouve de tout, et surtout du luxe. 
 
Akino, stagiaire, avant peut-être de devenir concierge, prend son rôle à cœur mais commet impair sur impair. Il faut dire que pour contenter certains, la tâche est ardue.

Critique film Le grand magasin

Ce long métrage est bien fait par sa forme, les dessins, les couleurs, mais aussi il apprendra aux enfants, qu'il faut tenter de sauvegarder la terre, mais ça ils l'ont certainement bien assimilé, mais aussi certaines espèces, que l'homme chasse, et que la cause animale est importante également car elle fait partie intégrante de notre monde. 

Avec de petites scènes charmantes, ce Grand Magasin qui aborde différents thème autres que les animaux, comme la surconsommation, savoir gérer des personnages insupportables et pour qui tout est dû, nous procure beaucoup d'émotions durant les 70 minutes où nous sommes plongés dans ce lieu incroyable.

 Critique film Le grand magasin
 
MA NOTE : 3.7/5
 

 

Crédits photos et vidéo : Art House - © 2023 TsuchikaNishimura/Shogakukan/ "The Concierge" Film Partners

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