Film Radio Metronom disponible en DVD et VOD
Il est scripte sur le tournage de 4 MOIS, 3 SEMAINES ET 1 JOUR de Cristian Mungiu, Palme d’Or en 2007. Son premier long-métrage documentaire, 8 MARS, qui traite de la place des femmes dans le monde du travail, est présenté dans de nombreux festivals internationaux en 2013. Son deuxième long-métrage documentaire, CINÉMA MON AMOUR, portrait d’un exploitant art et essai roumain, sort dans les salles françaises en mai 2017. RADIO METRONOM, son premier long métrage de fiction, remporte le prix de la mise en scène Un Certain regard au festival de Cannes 2022.
Note d'intention du réalisateur :
- Genèse
Mon projet initial était de réaliser un documentaire sur les années 1970 en Roumanie et en particulier sur
Metronom, une émission diffusée clandestinement par Radio Free Europe, animée par le journaliste et producteur de radio roumain en exil, Cornel Chiriac, assassiné à Munich en 1975. J’ai mené des recherches qui m’ont plongé dans la vie des adolescents en Roumanie à cette époque, celle de la jeunesse de mes parents. Je trouve que la période post-1968 est la plus intéressante de l’ère communiste, car c’était une époque de grandes contradictions sociales et culturelles. Les jeunes écoutaient tous Metronom, qui était pour eux une fenêtre ouverte sur le monde occidental. Aujourd’hui, alors qu’un simple clic nous permet d’avoir accès à tout et n’importe quoi, nous oublions souvent comment était la vie sous un régime autoritaire, quand il était si difficile de trouver un vinyle à écouter ou un bon livre à lire. Les gens écoutaient secrètement Radio Free Europe, qui était interdite. Ils vivaient des vies recluses, ils se retrouvaient clandestinement dans des appartements, pour danser et écouter de la musique ensemble.
- La mise en scène
Le scénario a évolué quand nous avons trouvé les acteurs principaux, les dialogues ont été adaptés pour que chacun puisse exprimer son individualité et sa personnalité. Puis nous avons fait d’autres changements quand nous avons trouvé les lieux de tournage, construit les décors et déterminé un plan précis de tournage. Notre but était de transmettre l’authenticité et la véracité des personnages et des situations. Le conflit, le communisme, le langage, les dialogues, la musique, la danse et la chorégraphie, tous ces éléments rentraient en ligne de compte.
Nous avons cherché à donner au spectateur la sensation d’être plongé dans les années 1970 par les décors, les costumes, les coiffures. Nous avons utilisé d’anciens objectifs et filmé sur pellicule argentique en 35mm. Nous avons tourné caméra à l’épaule, pour suivre les personnages dans de longs plans complexes qui révèlent progressivement les individualités de chacun et qui confèrent une atmosphère et un rythme particuliers à l’histoire. Nous voulions que les personnages se révèlent petit à petit à l’écran, pour que le spectateur puisse les comprendre et s’identifier à eux. Les mouvements de caméra nous guident dans leur monde, tels qu’ils le perçoivent.
- La musique et le montage
Pour que les scènes de fête soient aussi réalistes que possible, nous avons choisi de tourner les moments de danse avec de la musique directe sur le plateau, ce qui a aidé les acteurs à se mettre dans l’ambiance et à avoir un jeu plus authentique. La musique n’a pas été ajoutée ultérieurement en postproduction. Je pense que cette approche est essentielle pour le réalisme du film et la justesse des acteurs, même si cela représentait un vrai défi pour le montage, car nous avions moins d’options. Néanmoins, ce choix nous a aidés à trouver la durée, l’ambiance et l’énergie appropriées. Dans la mesure du possible, nous avons essayé d’utiliser des chansons en entier, et à faire correspondre la durée des scènes et des chansons. Par exemple, on entend «Light My Fire» des Doors en intégralité, durant une série de scènes importantes, pendant plus de 9 minutes. Nous avons aussi utilisé un mélange de chansons roumaines et internationales, des chansons locales assez méconnues et des grands succès des années 1970.
Avec la monteuse, nous avons ensuite essayé de trouver un bon équilibre pour l’histoire, le rythme général et, surtout, de construire le film sur une série de micro-ellipses, afin d’écarter tous les instants qui ne font pas avancer l’histoire. La longueur de chaque plan a été réduite en conséquence, pour composer la narration et mettre en avant l’histoire et les personnages. Ces courtes ellipses nous ont aidés à nous concentrer sur l’histoire du personnage principal, à suivre Ana de près et à nous rapprocher intimement d’elle.
Retour dans les années 70 avec ce film qui mêle politique, amour et jeunes épris de liberté. La radio metronom va être leur échappatoire quitte à se faire prendre par la police.
La musique a une grande importance dans ce long métrage. La jeunesse rêve d'une émancipation et d'une liberté certaine pour la Roumanie alors que Nicolae Ceausescu n'est pas loin d'être élu.
Quelque peu rigide par le climat qui règne dans le pays, le film arrive à avoir certains moments de "respiration" grâce à cette fraîcheur de cette bande et de la musique qui parfois arrive à les transcender ainsi que nous mêmes.
Festivals et prix :
Festival de Cannes 2022, Un Certain regard, Prix de la mise en scène
Festival du film d’histoire de Pessac 2022, Grand Prix du meilleur film
Gijón International Film Festival 2022, Prix du meilleur film
Crédits photos et vidéo : Pyramide Films
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