NAYOLA

Synopsis : 

Angola. Trois générations de femmes dans une guerre civile qui dure depuis 25 ans : Lelena (la grand-mère), Nayola (la fille) et Yara (la petite-fille). Le passé et le présent s’entrecroisent. Nayola part à la recherche de son mari, qui a disparu au pire moment de la guerre. Des décennies plus tard, le pays est enfin en paix mais Nayola n’est pas revenue. Yara est maintenant devenue une adolescente rebelle et une chanteuse de rap très subversive. Une nuit, un intrus masqué fait irruption dans leur maison, armé d’une machette. Une rencontre qu’elles n’auraient jamais pu imaginer…

José Miguel-Ribeiro est le réalisateur de ce film d'animation. Ce dernier a déjà proposé un court-métrage Journey to Cape Verde et en 2012 le long métrage La petite fabrique du monde.

Ce film est conçu d'après la pièce de théâtre A caixa pretat (The Black Box) de José Eduardo Agualusa et Mia Couto.

L'histoire de NAYOLA se déroule entre 1995 et 2011, une période qui couvre la dernière phase de la guerre civile angolaise et les premières années de paix dans le pays. Le conflit a duré en tout 26 ans, durant lesquels plusieurs traités et protocoles de paix ont été signés mais jamais respectés. Si la guerre est présente dans l’histoire comme elle l’est dans vie des habitants de ce pays, NAYOLA est davantage le récit de vies de trois générations de femmes d'une même famille : Lelena (la grand-mère), Nayola (la fille), Yara (la petite-fille).

Le scénario du film se déroule en deux périodes distinctes qui s'étendent, se compriment, se suspendent et se croisent dans l'intrigue : entre 1995 et 2011, qui révèle les mésaventures de Nayola dans sa recherche de son mari (Ekumbi), disparu au combat dans les terres lointaines de l'Angola ; et sur un jour et une nuit tragiques, en 2011. Ce soir là, Yara et Lelena sont cambriolées à leur domicile par un homme masqué, au moment même où la police fait une descente sur la musseque (bidonville) de Luanda où elles vivent.

Yara est le personnage qui place le spectateur dans l'époque où elle vit. Yara a 16 ans, sa mère est partie à la guerre quand elle n'avait que 2 ans. Au cours d’un dîner, Yara reprend une conversation récurrente avec sa grand-mère, qui demande systématiquement si ses parents rentreront un jour à la maison. Lelena répond à sa petite-fille : «Je ne pense pas que tes parents soient en vie. La guerre s'est terminée il y a huit ans et douze jours exactement. Ils ont eu beaucoup de temps pour trouver le chemin de la maison». Yara a vécu les huit premières années de son enfance dans l'époque de la guerre civile, et son adolescence, les huit années suivantes, dans une paix fragile et dans un pays qui s'est éloigné drastiquement de l'utopie pour laquelle ses parents se sont battus. La manière dont nous ressentons le temps dans le film est très variable. Parfois il passe comme le poids du plomb, d'autres fois c'est un vertige qui est déjà passé. Et à d’autres moments, nous arrivons à recréer dans nos têtes un temps sans âge, qui nous appartient à nous seuls, et nous nous entrelaçons avec ce temps si particulier. Le film NAYOLA veut véhiculer toutes les strates de ces temps : tout le temps qui se passe entre le réel et l'irréel.

Il est rare de visionner un film d'animation aussi dur. En effet, le fait que l'histoire se déroule en partie durant la guerre, et que le réalisateur n'occulte rien, fait que Nayola est un long métrage très captivant et intéressant car il nous apprend certains pans de l'histoire. 

L'animation est réellement réussie et les personnages paraissent vrais. On pourrait croire - parfois - regarder des scènes de peinture qui s'agitent sous nos yeux.

Des palettes de couleurs plus belles les unes que les autres. Nous sommes ici dans du très beau cinéma visuel.

Ce récit captivant qui nous fait suivre trois générations, est d'autant plus prenant par sa richesse de coloris.

Outre le fait que l'on apprend une partie de l'histoire de l'Angola, on rencontre des personnages haut en couleur et l'oeuvre mélangeant le réel et l'imaginaire, nous offre un superbe film d'animation.

 

  

Festival d’Annecy 2022

Meilleur film d’animation au Festival International du Film de Guadalajara

Crédits photos et vidéo : Urban Distribution