Critique film Houria
SORTIE EN SALLE LE 15 MARS 2023
Nadia Kaci, Meriem Medjkane
Zahra Manel Doumandji
Sarah Guendouz
Alger. Houria est une jeune et talentueuse danseuse. Femme de ménage le jour, elle participe à des paris clandestins la nuit. Mais un soir où elle a gagné gros, elle est violemment agressée par Ali et se retrouve à l’hôpital. Ses rêves de carrière de ballerine s’envolent. Elle doit alors accepter et aimer son nouveau corps. Entourée d’une communauté de femmes, Houria va retrouver un sens à sa vie en inscrivant la danse dans la reconstruction et sublimation des corps blessés…
En 2000 elle se forme au cinéma à La Fémis et à la production au Centre Européen de Formation à la Production de Films. Elle réalise plusieurs documentaires : TIKDJA, LA CARAVANE DES SCIENCES, PARTICULES ÉLÉMENTAIRES, LA CUISINE EN HÉRITAGE. Son documentaire CINEMA ALGÉRIEN UN NOUVEAU SOUFFLE s’intéresse aux jeunes réalisateurs de sa génération qui ont vécu la «décennie noire». Son court métrage EDWIGE a été sélectionné dans de nombreux festivals internationaux et a remporté de nombreux prix.
Son premier long métrage PAPICHA réalisé en 2019 obtient le prix Sopadin du meilleur scénario, est ensuite sélectionné à Un Certain Regard et représentera l’Algérie aux Oscar dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère.
PAPICHA remporte le César du meilleur premier film ainsi que le César de l’Espoir féminin attribué à Lyna Khoudri. Mounia Meddour a été membre du comité de lecture du CNC de 2020 à 2021 et fait actuellement partie du comité de l’Avance sur recettes.
Elle s’est vue remettre la médaille de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par Roselyne Bachelot, Ministre de la Culture.
En 2019, elle apparaît dans LES SAUVAGES, série de Rebecca Zlotowski pour Canal +, où elle tient l’un des rôles principaux aux côtés de Roschdy Zem, Marina Fois et Amira Casar. La même année, elle joue également aux côtés de Vincent Cassel et Reda Kateb dans le film HORS NORMES d’Olivier Nakache et Éric Toledano ainsi que dans PAPICHA de Mounia Meddour, pour lequel elle obtient le César du Meilleur espoir féminin.
En 2021, elle est à l’affiche du film de Wes Anderson THE FRENCH DISPATCH aux côtés de Benicio Del Toro, Timothée Chalamet, Bill Murray ou encore Frances McDormand, ainsi que dans GAGARINE de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, tous deux sélectionnés au Festival de Cannes.
Après PAPICHA, elle retrouve Mounia Meddour en 2023 dans HOURIA.
Elle s’ouvre à un cinéma plus populaire avec SKATE OR DIE (Miguel Courtois, 2008) et NEUILLY SA MÈRE (Gabriel Julien-Laferrière, 2009) puis se lance dans la mise en scène, la réalisation et la chanson. En 2020, on la retrouve dans la série BARON NOIR de Ziad Doueiri. La même année, elle est à l’affiche du film de Yamina Benguigui, SOEURS.
En 2014 Lotfi Bouchouchi lui offre un premier rôle puissant dans LE PUITS, nommé à l’Oscar du Meilleur film en langue étrangère en 2017. Dernièrement, c’est la jeune garde du cinéma algérien qui fait appel à sa palette subtile : Karim Moussaoui dans EN ATTENDANT LES HIRONDELLES, en sélection à Cannes en 2017 ; Sophia Djama dans LES BIENHEUREUX la même année, ou encore Mounia Meddour pour PAPICHA, en sélection à Un Certain Regard Cannes 2019.
Exceptionnelle Lyna Khoudri qui confirme de plus en plus sa place de grande actrice dans le cinéma. Dans son rôle d'Houria elle a tout : la grâce, la féminité, la délicatesse tout en ayant la force, et une manière de jouer excellente par son physique et son regard, puisqu'elle ne parle quasiment pas durant le long métrage. J'avais trouvé limite la manière de jouer de Marion Barbeau dans le Film En Corps, ne remettant pas en cause bien évidemment sa manière de danser. Par contre j'avais trouvé moyenne aussi bien dans son jeu, et surtout au niveau de la jeune Oumy Bruni Garrel. Là je ne peux qu'applaudir la prestation, aussi bien au niveau comédienne que de la danse - même si elle est parfois doublée - de Lyna car elle a un talent indéniable et est réellement gracieuse.
Les autres comédiennes ne sont pas en reste et sont toutes fabuleuses, de Rachida Brakni à Amira Brakni, elles sont parfaitement crédibles et attachantes.
La réalisatrice aborde de nombreux sujets relatifs à l'Algérie. La jeunesse est mise en avant scène et les problèmes qu'elle rencontre pour arriver à faire tomber les tabous qui existent encore. Les femmes à l'écran se veulent féminines et féministes et ne vivent plus parmi les traditions.
On voit que de nombreux sujets doivent encore évoluer : la femme qui doit être mieux considérée, le fait de pouvoir quitter son pays à sa guise, la police qui est parfois corrompue ou extrêmement passive, les repentis qui font toujours ce qu'ils veulent, etc...
Ce film est solaire, malgré des scènes graves. La musique, la luminosité, la photographie font que ce film se visionne avec délice. Filmant au plus près les moments de danse, et nous proposant de magnifiques gros plans des interprètes, la réalisatrice prouve après Papicha qu'il faut réellement compter sur elle parmi les grandes réalisatrices.
La liberté n'est pas encore acquise mais en bonne voie. Avec des personnages comme Houria, qui est tellement légère lorsqu'elle danse, elle avance et fait avancer les autres par son énergie, et l'espoir est au bout du chemin.
© HOURIA2022 - *Etienne Rougery
MA NOTE : 3.8
Festival :
“Festival du film francophone d'Angoulême 2022”
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