Critique film A vol d'oiseaux
SYNOPSIS :
À Vol d’oiseaux rassemble trois courts métrages d’animation délicats, sensibles. Un pur moment de bonheur, aérien, à la fin duquel on se sent pousser des ailes !
Un programme comme une parenthèse de douceur, où les adultes retrouvent leur âme d’enfant, les plus jeunes grandissent dans l’espoir d’une vie bienveillante, où chacun est incité à sortir de sa coquille pour voler de ses propres ailes.
Tout comme pour Contes de Printemps, ce film d'animation contient trois histoires plus ou moins longues.
En ouverture de programme :
- LE TOUT PETIT VOYAGE
De Emily Worms - Durée : 7 min - Musique : Virginie Tasset - Production Folimage, Nadasdy Film
L'histoire :
Jean est témoin d’une chose extraordinaire : Titi, sa perruche, peut ouvrir la porte de sa cage ! Pourtant l’oiseau ne part pas. En essayant de comprendre pourquoi, Jean se retrouve embarqué dans un monde magique. Titi va pouvoir montrer ses failles et peurs, et Jean l’aidera à les surmonter. En traversant d’étonnants paysages, ils enrichiront leur amitié et apprendront que dire au revoir, ce n’est pas dire adieu.
Un film produit dans le cadre de la Résidence jeune public du studio Folimage. Ce dispositif annuel donne une chance à des jeunes auteur.e.s de venir réaliser un film d’animation de courte durée, mêlant comédie et humour et destiné au public des 5-7 ans, fabriqué en toutes techniques d’animation excepté la 3D.
En ouverture de programme :
- L’AIR DE RIEN
De Gabriel Hénot Lefèvre - Durée : 13 min - Musique Olivier Militon - Production Folimage, Folimage Animation, Gebeka Films
L'histoire :
Dans un sanatorium en bord de mer, un vieil homme voit sa vie bousculée par l’arrivée d’une mouette qu’il va doucement apprivoiser. Le jour où celle-ci est blessée, l’homme va prendre soin d’elle et retrouver, pour un instant, son âme d’enfant.
EMBRUNS ET CRIS DE MOUETTES
Note de production par Corinne Destombes, Directrice du développement Folimage
Nous avons découvert L’AIR DE RIEN au Festival de Scénariste de Valence en avril 2018 et déjà, il dégageait un souffle de poésie, de grands espaces mâtinés d’embruns et de cris de mouettes... Gabriel Hénot Lefèvre avait en lui l’envie forte de situer son film dans l’univers très codé, celui des centres médicaux où se retrouvent les personnes en fin de vie. Nous y retrouvons deux protagonistes qui ne devraient à priori pas se croiser. D’un côté, ce vieil homme qui éprouve le besoin de s’échapper d’un corps contraint et d’aller prendre l’air pour enfin respirer. Et de l’autre, cette mouette qui ne peut plus prendre son envol avec une aile cassée.
Le ton du film est grave et doux à la fois, à l’image du sentiment qui va grandir entre ce vieux solitaire et cette mouette, victime collatérale de la bêtise des hommes… Le récit aborde les thèmes de la solitude, puis de l’amitié, de renaissance et également de liberté ; promenades sur le front de mer, groupes d’oiseaux dans le ciel dont l’horizon se confond avec ses grandes étendues de sable… Deux personnages qui vont devoir apprendre à s’apprivoiser, dans le respect et la tendresse. Gabriel a effectué de nombreux repérages en bord de mer du Nord, d’où il a rapporté ces superbes décors de plage et d’ambiances de mer. La technique d’animation choisie est l’animation 2D traditionnelle sur TV Paint qui permet d’être fluide et maitrisée, rehaussée par un univers aquarellé à l’image de la mer et des embruns. Il a pu s’appuyer sur les équipes artistiques et techniques de Folimage puis avec le compositeur Olivier Militon pour la musique.
- DRÔLES D'OISEAUX
Écrit par Charlie Belin & Mariannick Bellot - Réalisé par Charlie Belin - Durée : 35 mn
Production Doncvoilà productions & Camera Lucida productions avec la participation de France Télévisions
L'histoire :
Ellie, dix ans et demi, entre en sixième à Saumur. Timide et passionnée par la nature, elle passe son temps plongée dans des livres, en particulier d’ornithologie. Elle intrigue Anna, la documentaliste du collège, une femme mystérieuse avec qui elle tisse une relation pleine de malice. Le jour où Ellie doit absolument lui rendre un livre, la porte du CDI est fermée. Elle décide alors de le ramener directement chez Anna qui vit sur une île sur la Loire, à quelques kilomètres du collège. Une île pleine d’oiseaux…
LES PERSONNAGES :
- Ellie vient d’entrer au collège. Elle ne fait partie d’aucun groupe. Ce n’est pas qu’elle est mise de côté, rejetée ou harcelée : simplement, c’est comme si elle était transparente. Elle ne comprend pas vraiment les règles implicites de cette micro communauté, et s’en protège en se réfugiant dans son monde... Elle est passionnée par les animaux, la nature, les oiseaux. Elle lit des livres que personne n’aurait l’idée de lire. Elle ne brille pas en sport ou par ses notes. Elle n’a aucun talent particulier, à part celui-ci : elle contemple.
- Manue, la mère est très féminine, maternelle, avec quelque chose d’assez oriental dans la rondeur. Leur relation est très tendre et assez fusionnelle : ensemble, elles ont l’habitude depuis toujours de faire face aux multiples problèmes de l’existence en ne pouvant compter que l’une sur l’autre. Pas de grands-parents à portée de main pour aider, pas d’homme pour réparer le radiateur, pas trop d’argent pour une baby-sitter, Manue s’en sort en trouvant des solutions de fortune : elle se débrouille, pour tout, depuis toujours.
- Anna, la documentaliste a une cinquantaine d’années, quelque chose de très malicieux dans le regard, une voix grave, posée, des gestes tranquilles, toujours un béret sur la tête, comme une petite signature insolente. Dans le CDI de cette ville de province, elle s’ennuie un peu. Elle aime bien les ados, pour leur côté n’importe quoi, foutraque et imprévisible, leurs humeurs changeantes et exacerbées. Ils l’amusent souvent, elle sait leur parler. Elle est tombée amoureuse de l’île de Souzay pour sa sauvagerie et a choisi d’y vivre.
- Les amies du collège :
Cassandre est jolie, elle le sait. En dehors de ça, il ne se passe pas grand-chose dans sa vie. Elle a de l’amitié pour Ellie, autant que lui permet sa maigre capacité à s’intéresser à autre chose qu’à elle-même. Lina est une gamine trapue, directe, à la langue bien pendue. Elle fraye avec les garçons plutôt qu’avec les filles, mais elle aime beaucoup Ellie, dont elle apprécie le calme, l’absence de médisance sur les autres, et le côté étrange.
- Le pêcheur, Monsieur Caron, connaît Ellie car il la croise régulièrement à l’alimentation générale dans
leur quartier. C’est un homme d’habitudes. Il adore pêcher sur la Loire : son moment de solitude, de recueillement, qu’il pratique depuis toujours.
Et sans oublier :
Balbuzard pêcheur, héron cendré, cormorans, canards colvert, mésanges charbonnières, rougegorge familier, tourterelles turques, pigeons ramiers, étourneaux sansonnets, corbeaux freux, pies, chouette hulotte, geai des chênes, cigognes, chouette chevêche, grimpereau des arbres, chardonnerets élégants, mésanges à longue queue, pic noir, pic vert, pic épeiche, pouillot véloce, sittelle torchepot, coucou gris, bouvreuils pivoines, faisan, hibou moyen-duc, grive musicienne, pinsons des arbres, troglodyte mignon, aigrettes garzettes, grande aigrette, martin-pêcheur, bruant des roseaux, merle noir, grues, écureuil roux, chats, lapins de garenne, goujons, mulets, brochets, vaches, chien, grenouilles, escargots…
VOLER DE SES PROPRES AILES !
À Vol d’oiseaux rassemble trois courts métrages d’animation délicats, sensibles. Un pur moment de bonheur, aérien, à la fin duquel on se sent pousser des ailes ! Titi la perruche de Jean, enfant solitaire, l’emmène dans un monde extraordinaire. Une mouette éveille un vieil homme délaissé dans un sanatorium. Un balbuzard pêcheur, des chardonnerets élégants, pouillots véloces ou grives musiciennes ouvrent les yeux et le cœur d’Ellie, une adolescente réservée. Quel que soit l’âge de la vie, c’est par une rencontre avec le monde des oiseaux que les personnages échappent à leur solitude, découvrent un vent de liberté enthousiasmant.
Les oiseaux sont porteurs de symboles forts. Ils virevoltent où bon leur semble, portés par les vents, toujours plus loin, plus haut dans le ciel. Leur vol représente l’aisance, l’audace, l’évasion comme l’exprime le mythe grec d’Icare. Ces sensations sont soutenues, dans les trois films, par un dessin au trait personnel, où le geste, apparent à l’image, apporte beaucoup d’humanité. Les décors donnent à chaque fois une place forte à la nature souvent foisonnante et animée. Pour Drôles d’oiseaux, Charlie Belin dessine les bords de Loire où évolue Ellie l’adolescente, à la manière d’un carnet de voyage, documentaire, aux croquis légers et fourmillants de détails. Dans L’Air de rien, Gabriel Hénot Lefèvre trace à l’aquarelle, pour son vieil homme, les grandes plages du Nord aux ciels fouettés par les vents. Quant à Emily Worms, c’est au-dessus d’une forêt luxuriante et très colorée qu’elle fait évoluer le jeune Jean dans Le Tout petit voyage.
L’animation se prête parfaitement à ces trois histoires. Elle permet de réinterpréter le réel en exprimant à chaque fois les points de vue subjectifs, intimes des personnages. Le rythme contemplatif, laisse le temps de l’émerveillement, de l’éveil des sens dans des paysages grandioses. Un programme comme une parenthèse de douceur, où les adultes retrouvent leur âme d’enfant, les plus jeunes grandissent dans l’espoir d’une vie bienveillante, où chacun est incité à sortir de sa coquille pour voler de ses propres ailes.
Crédits photos et vidéo : © Camera Lucida productions et Doncvoilà productions - 2021 - Gebeka Films
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