Critique film Les rascals
LES RASCALS
Synopsis :
Les Rascals, une bande de jeunes de banlieue, profite de la vie insouciante des années 80.
Chez un
disquaire, l’un d’eux reconnait un skin qui l’avait agressé et décide de
se faire justice lui-même. Témoin de la scène, la jeune sœur du skin se
rapproche d’un étudiant extrémiste qui lui promet de
se venger des Rascals. Alors que l’extrême droite gagne du terrain dans
tout le pays, la bande d’amis est prise dans un engrenage.
C’est la fin de l’innocence…
*
Jimmy Laporal-Trésor est le réalisateur de ce long-métrage après avoir livré en 2021 Soldat Noir qui avait été remarqué à la Semaine de Critique et aux César.
Réalisateur, scénariste, directeur littéraire et producteur, Jimmy Laporal-Trésor est scénariste de deux long-métrages : La Cité rose et Mon frère, où il est déjà question du regard que la société porté sur la jeunesse prétendument immigrée, de l’impact nocif de la cité sur les individus. Après un court-métrage réussi, Le baiser, puis Soldat Noir, il signe son premier long-métrage Les Rascals en tant que scénariste et réalisateur.
Avec les rascals il nous livre un long-métrage coup de poing –
dans le Paris des années 1980 . En suivant
la bande de copains soudée LES RASCALS, il
nous propose une véritable chronique de la jeunesse dans un contexte politique
tendu face à la montée en puissance de l’extrême droite et du
néo-nazime.
*
De nombreux acteurs au générique de ce film dont certains étaient déjà dans Soldat noir.
Dans la bande des Rascals :
- Jonathan Feltre qui est Rudy un gars tranquille, sensible et renfermé en lui. Innocent, il vit dans l’ombre d’un grand frère, chef du gang des Antillais, fils préféré de sa mère et de son petit cousin Mitch.
- Missoum Slimani interprète Rico fils d’un immigré de première génération qui croit en la France et à son modèle d’intégration. Pourtant, Rico a le projet de quitter la France et de mettre fin à la bande des Rascals mais il n’a pas le courage de le dire à tout le monde...
- Marvin Dubart joue Mandale, Les Rascals c’est le sang, c’est la famille. C’est tout. Sa raison d’être est de protéger les siens. C’est une force de la nature. Vu dans La brigade, Mortel, Beauty Boys.
- Jonathan Eap est Sovann est issu d’une famille rescapée des Khmers rouges. Il est né dans un camp de réfugiés en Thaïlande avant d’arriver en France à l’âge de 2 ans. Il est le joli-cœur du groupe. Véritable diplomate, il veille à ce qu’il n’y ait pas d’embrouilles dans la bande. Il est toujours là pour ses amis. Déjà remarqué dans Tu mérites un amour.
-Taddeo Kufus joue Boboche est l’outsider de la bande. Des Rascals, c’est le seul qui a un avenir assuré. Il est profondément attaché aux Rascals mais évite le plus possible les emmerdes. C’est un gars discret. Au fond de lui, il sent qu’il n’est plus vraiment à sa place avec les copains du quartier.
On trouve également Emerick Mamilonne le cousin de Rudy, Angelina Woreth (Jessica Forever, Just Kids, Si demain, Ma nuit) et Victor Meutelet (Barbaque, Emily in Paris), Noémie Zeitoun actuellement à l'affiche de Swing Rendez-vous.
**
D'entrée le film donne le ton. Alors qu'ils sont gamins, Rico cherche la bagarre avec Rudy, les deux se font tabasser par un plus grand. Ils deviendront amis. Les années passent et les compères ont formé un groupe : Les rascals.
Les rascals ce sont d'après la définition des voyous, des canailles. Je ne définirais pas ces jeunes garçons ainsi. Effectivement ils passent leur temps à trainer, boire, draguer les filles, et parfois à se battre mais ils ne sont pas plus méchants que cela mis à part Rico qui est le sanguin de la bande. Avec un langage bien à eux - les sous-titres sont nombreux - nous sommes immergés dans une autre époque.
Le réalisateur nous montre la montée du fascisme et la rencontre de Frédérique suite à l'agression de son frère par l'un des Rascals. Pour son frère bien amoché les choses qui se passent dans la rue doivent se régler dans la rue et il ne veut pas mêler la police à tout cela. Elle en décidera autrement.
Les skinheads de l'époque qui se réunissaient dans des endroits privés et faisaient surtout leur loi la nuit, font partie de ceux qui commenceront le mouvement de l'extrême droite dans les années 80.
Ce film grave, avec pourtant des moments légers, nous montre à quel point il était difficile pour certains immigrés de s'intégrer comme pour le cas de Rudy, pourtant Antillais, qui a beau chercher un emploi et qui est sans doute l'un des moins virulents de la bande, mais qui est toujours mis au rebut.
Le film avec de longues scènes, une ambiance et des couleurs particulières, des décors et des costumes bien pensés, nous plonge dans un Paris, une France et sa montée du racisme.
Ce long métrage montre bien la montée de l'extrême droite, dépeint bien ces différentes bandes de jeunes qui se battaient entre eux. Les clans faisaient bloc et une amitié solide se créait entre eux.
Une belle claque à la fin de ce visionnage pour ce film politique et engagé, où la haine domine et qui va certainement faire parler de lui.
En fait est-ce que les choses ont réellement évolué ? Ces rascals, bien joué par tous les comédiens, ce sont juste des jeunes qui cherchent à s'intégrer et je les prends plus comme de drôles de Lascars que des Rascals.
Un scénario de Jimmy Laporal-Trésor, Sébastien Birchler et Virak Thun
Crédit vidéo : The Jokers - Photos : *© Lea Rener - **© Jean-Philippe Beltel
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