Marie-Claude Pietragalla fête ses 40 ans sur scène dans La femme qui danse
Après un premier succès au Théâtre de la Madeleine, “La femme qui danse” sera à (re)découvrir à partir du 14 octobre 2022.
Marie-Claude Pietragalla, née à Paris, est une figure emblématique de la danse française. Elle fait ses études à l’École de Danse de l’Opéra de Paris, et elle est engagée dans le corps de ballet de l’opéra de Paris où elle gravit tous les échelons jusqu’à sa nomination en 1990 de “Danseuse Étoile” sous la direction de Patrick Dupond à l’issue de sa prise de rôle de Kitri dans le Don Quichotte de Rudolf Noureev. Elle danse tous les grands rôles du répertoire classique et travaille avec les plus grands chorégraphes contemporains : Rudolf Noureev, Mats-Ek, Maurice Béjart, Jerome Robbins, William Forsythe, Roland Petit, John Neumeier, Martha Graham, Carolyn Carlson, Jiri Kylian...
En 1998, elle est nommée Directeur Général du Ballet National de Marseille et de son École Nationale Supérieure de Danse. C’est un moment spécifique dans sa carrière, elle rencontre le danseur et chorégraphe Julien Derouault et ensemble développent leur propre langage chorégraphique. Leur collaboration donne naissance à des créations marquantes comme Sakountala, Fleurs d’automne, Ni dieu ni maître ainsi que leur version très innovante de Don Quichotte créée à l’Opéra de Marseille.
En 2000, Marie-Claude Pietragalla décide de créer une société de production lui permettant d’être la première danseuse à se produire à L’Olympia dans le solo mythique Don’t Look Back, chorégraphié par Carolyn Carlson et qui tournera pendant 10 ans dans le monde entier. En 2004, Marie-Claude Pietragalla fonde avec le chorégraphe Julien Derouault leur compagnie, le Théâtre du Corps Pietragalla - Derouault. Ils développent ensemble une technique et une esthétique sur la théâtralité du mouvement. Ils questionnent la relation au corps, au temps, à l’intime et à l’autre en explorant d’une manière inédite le théâtre et la danse, la résonance du geste au texte et du texte au mouvement. Leur travail commun met l’humain au centre de leur inspiration, leur écriture chorégraphique explore et exprime ce qui constitue et définit notre humanité profonde. Elle co-écrit avec Julien Derouault des créations qui s’imposent par leur originalité comme Être ou paraître, les Chaises, Conditions Humaines, la Tentation d’Eve, Marco Polo qui ouvrira le festival culturel des Jeux olympiques à Pékin, Lorenzaccio, la femme qui danse ou la Solitude des champs de coton.
Marie-Claude Pietragalla est nommée Officier de la Légion d’honneur en 2019, Commandeur des Arts et des Lettres en 2018 et Officier des Arts et des Lettres en 2011.Elle est nommée en 2008 Chevalier de la Légion d’honneur, en 1997 Chevalier de l’Ordre National du Mérite et en 1994 Chevalier des Arts et des Lettres. En 1998, elle fait son entrée au Musée Grévin et dans le Petit Larousse. Elle reçoit en 1998, le Prix Paul Belmondo, et le Prix Benois de la Danse (Moscou). Marie-Claude Pietragalla est, en 2014,membre du Jury international de la 40e édition du Festival du cinéma américain de Deauville sous la présidence de Costa Gavras. Elle est l’auteur de La Légende de la danse (1999, Flammarion), d’ Écrire la Danse, en collaboration avec Michel Archimbaud (2001, Éditions Séguier - Archimbaud). De La Femme qui danse avec Dominique Simonnet(2008, Éditions du Seuil), de Mademoiselle Rêve et le Pays Lumineux (2014 aux Éditions Limonade), du Le Théâtre du Corps, en collaboration avec Soisic Belin (2015 aux Éditions Plon), et d’ Étoile (2018 aux Éditions Michel Lafon).
A propos du Théâtre du Corps :
Le Théâtre du Corps est le nom du travail artistique des chorégraphes Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault et de leur compagnie de danse fondée en 2004, aujourd’hui basée à Alfortville (94) près de Paris. En 2004, Marie-Claude Pietragalla, figure emblématique de la danse française, l’une des plus célèbres danseuses étoile de l’Opéra de paris (1990-1998) et ancienne directrice du Ballet National de Marseille (1998-2004) s’associe à Julien Derouault, danseur soliste du Ballet National de Marseille (1997-2004) pour créer, diffuser et produire leur travail personnel. Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault sont les concepteurs, les metteurs en scène, les chorégraphes, et parfois les interprètes des spectacles qu’ils produisent.Ces deux artistes ont inventé un langage commun et complexe où l’improvisation et l’écriture chorégraphique s’entremêlent en permanence. L’idée est d’aboutir à une danse où l’interprète puisse exprimer toute son humanité, une danse où l’imaginaire de l’artiste prend le pas sur des considérations plus académiques ou formelles. Devenir un «homme qui danse» ou une «femme qui danse» est l’aboutissement du Théâtre du Corps, de ce travail minutieux qui demande aux danseurs ou aux comédiens de se placer au-delà des conventions apprises.
Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault développent un univers sur scène où la danse participe à leur imaginaire, à l’expression de leurs désirs artistiques. Mais la danse n’est jamais seule : la musique bien sûr, le théâtre évidemment, la littérature, l’art numérique ou plastique, la mémoire collective, la vie quotidienne aussi... Tout fait sens et inspiration pour les deux chorégraphes qui mettent en scène le mouvement comme source poétique. Chaque spectacle est conçu comme une odyssée intérieure, un voyage où la narration en filigrane est un appel à l’imaginaire, à un autre niveau de conscience que seule
la poésie de la chorégraphie et l’art de la scène peuvent atteindre.
LA MUSE ET LE PYGMALION
Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault poursuivent leur carrière d’interprète en devenant leur propre metteur en scène : La tentation d’Eve ou Être ou paraitre sont des spectacles solos où chacun devient pour l’autre sa muse ou son Pygmalion. Cette partition à quatre mains que ces deux créateurs composent depuis plus de 15 ans participe à l’originalité de leur démarche, concourt à exprimer cette dualité homme-femme qui est en chacun de nous.
QUESTIONNER L’HUMAIN
Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault questionnent l’humain, son rapport à l’imaginaire et à l’inconscient à travers le corps. Ils interrogent et transfigurent sur scène ses multiples représentations qu’elles soient historiques ou contemporaines, rêvées ou religieuses, collectives ou individuelles. L’humain est au centre de leur inspiration et de leur recherche. Que ce soit à travers l’histoire, la mémoire collective ou le rapport à l’intime, leur écriture chorégraphique tente de sonder et d ’exprimer ce qui constitue et définit notre humanité.
J’ai imaginé la Femme qui Danse, comme une expérience visuelle et sensorielle, plongeant le spectateur dans le voyage et la pensée intime de l’artiste. La respiration est omniprésente et avec elle, se noue une proximité, une écoute particulière. Le spectateur respire au rythme de l‘artiste, comme une ponctuation supplémentaire.
Les textes originaux de ce spectacle, en résonance au corps en mouvement, dévoilent sur le ton de la confidence, un rapport à l’intime, aux sensations physiques et aux émotions vécues sur scène. Dans le processus de création, j’ai souhaité conjuguer témoignage oral et mémoire du corps. Que fait-on d’un héritage culturel, d’une connaissance du monde de la danse en perpétuel mutation ? Comment insuffler et sensibiliser la jeune génération à la danse comme Art de l’instant, du sensible et de l’éphémère ? La transmission orale est essentielle dans l’art chorégraphique, il faut habiller sa danse avec des mots, donner du sens et de la qualité au mouvement, qu’il soit furtif, vibrant, saccadé, violent, fluide, répétitif ou spectaculaire i vécu 40 ans sur scène à remettre mon ouvrage comme un artisan jour après jour, à plier
mon corps avec discipline, à incarner des personnages romanesques, à créer des combinaisons de mouvements inédits jaillissant de mon imaginaire, à conserver farouchement sincérité et honnêteté dans
mon travail.
Toutes les émotions indicibles, les bonheurs ressentis l’espace d’un geste suspendu, la pudeur de recevoir les applaudissements du public, les théâtres investis et les scènes passées et à venir, ont déterminé cette femme qui danse. Oui, je suis un animal mimant et dansant, un être incarné et désincarné qui évolue au gré d’un rythme intérieur, d’un souffle musical, d’une conscience éclairée. La danse est pour moi une pensée au quotidien, une douce dépendance, une nécessité de chaque instant. - Marie-Claude Pietragalla
Théâtre du Corps Pietragalla - Derouault
la Femme qui Danse
Mise en scène
JULIEN DEROUAULT
Chorégraphie et textes inédits
MARIE-CLAUDE PIETRAGALLA
Lumière
ALEXIS DAVID
Conception et réalisation vidéo
JULIEN DEROUAULT
Création musicale
WILFRIED WENDLING, La Muse en Circuit
LOUIS HUGUENIN
Musiques
TCHAIKOVSKY - ADOLPHE ADAM
GEORGES BIZET - MAX RICHTER
OLAFUR ARNALDS - HILDUR GUÐNADÓTTIR
BIRDY NAM NAM - JULES MASSENET
OLAFUR ARNALDS
19, rue de Surène - 75008 Paris
Durée 1h15
Du 15 octobre au 4 décembre 2022
Les vendredis, samedis à 19h et dimanches à 14h30
Pietragalla, la Femme qui Danse from THEATRE DU CORPS on Vimeo.
Crédits photos et vidéo : Théâtre du Corps - Marie-Claude Pietragralla - Julien Derouault
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