Critique film Reprise en main
REPRISE EN MAIN
Film coup de cœur
Synopsis :
Comme son père avant lui, Cédric travaille dans une entreprise de mécanique de
Derrière la caméra Gilles Perret, un réalisateur toujours très engagé (De mémoires d'ouvriers, La sociale, Debout les femmes), nous avait habitué à des documentaires. Il signe là son premier long métrage de fiction.
Gilles Perret est né en juin 1968 en Haute Savoie où il vit toujours. Fils d’ouvrier, il a fait des études d’ingénieur. Il a travaillé dans les usines de la vallée de l’Arve en Haute Savoie en début de carrière avant de se tourner un peu par hasard, puis par conviction, vers l’audiovisuel et le cinéma. Réalisateur de nombreux films documentaires, la plupart à caractère social et humaniste, il met en avant les gens de peu. L’Histoire sociale est au cœur d’une partie de son œuvre avec des films qui génèrent encore et toujours de nombreux débats en salles.
Son premier film sorti au cinéma en 2006, "Ma mondialisation", se passait déjà dans la vallée de l’Arve, racontant l’histoire des patrons des PME et de la délocalisation de leurs entreprises. Ce film est désormais inscrit dans les manuels scolaires d’économie.
Reprise en main est une œuvre de fiction qu’il a co-écrite avec Marion Richoux, sa compagne dans la vie.
Dans le rôle titre Pierre Deladonchamps, qui interprète Cédric, un salarié comme son père, dans la même usine que ce dernier, et qui va se battre pour sauver ses camarades et la Société qui lui tient à cœur. On ne présente plus cet acteur vu dans Petite leçon d'amour, Eiffel, Notre-Dame, Les chatouilles, nos patriotes, etc...
Impeccable, il s'investit complètement dans son rôle d'ouvrier mais également de sauveur d'entreprise, tout en sachant rester un mari et un père exemplaire.Incroyablement crédible dans sa composition.
A ses côtés, Finnegan Oldfield, qui aborde un autre registre avec ce rôle. En effet, après avoir été le fils de fils François Damiens dans les Cowboys, d'adolescent dans Nocturama, on le trouve ici en jeune loup aux dents longues.
Grégory Montel (Alain), fait partie du casting. Irrésistible dans certains plans, il apporte la touche d'humour et la fantaisie qu'on lui connait. Révélé par Dix pour cent, il est Alain, un banquier mais qui n'a rien à voir avec ceux que l'on imagine car beaucoup trop laxiste avec ses clients.
Également Vincent Deniard (Denis), fort en gueule et impressionnant de par sa stature. Excellent dans la scène du caleçon face à l'écran avec ses copains !!!!
Cette bande de pieds nickelés, comme le cite le réalisateur, va nous montrer qu'ils ne restent pas les deux pieds dans le même sabot.
Sans oublier la participation de Rufus toujours aussi incroyable, et qui malgré peu de moments, apporte toujours sa juste touche.
Dans le rôle le plus important côté femmes, Laetitia Dosch, une tête à claques mais qui aura son importance dans ce long métrage.
Également dans un rôle moindre Marie Denardaud, toujours aussi touchante.
Reprise en main s'ouvre sur une scène impressionnante. Cédric grimpe à mains nues, seul, sans cordes, et sans assurance. Ici plus de barrière sociale, il est libre et ceux qu'il peut croiser sont comme lui. Par la suite on verra que ce tempérament qu'à le protagoniste se retrouve dans sa manière de travailler et de sauver l'entreprise.
Les paysages sont somptueux et l'on s'aperçoit qu'effectivement le réalisateur connaît très bien la région. Il nous offre des moments où la montagne est grandiose. Désormais habituée à cet environnement j'en ai tout de même pris plein les yeux.
Côté scénario, Gilles Perret, retrouve son thème de prédilection : le monde de l'Industrie.
Il est vrai qu'à l'heure actuelle la France, comme d'autres pays, a perdu son savoir-faire. Avec la mondialisation, tout est parti à l'étranger et nombre de travailleurs ayant de véritables connaissances se sont retrouvés, et se retrouvent encore au chômage.
L'industrie est en danger, le monde de la finance est intransigeant et certaines personnes en costume-cravate se montrent impitoyables envers les petites entreprises, et encore plus envers les ouvriers pour qui ils n'ont aucune considération, car le profit est tout ce qui les intéresse.
Le réalisateur au travers de ce film, tout en gardant une touche de fantaisie, d'humour, car on rigole dans ce long métrage, nous démontre tout cela avec de l'audace et un franc-parler de la part de ses personnages, qu'on apprécie. On découvre des gens venant d'un village, en face de soit disant grands pontes qui en fait veulent impressionner leurs interlocuteurs avec leurs grandes tournures de phrases toujours en anglais bien sûr pour faire bien ou mieux....
Ce film social est jubilatoire surtout par ce qui va se passer. Découvrir le monde de la finance, un système auquel on adhère ou non est intéressant également surtout que Gilles Perret le fait avec légèreté et optimisme.
Reprise en main, dont je ne savais rien avant de le découvrir, pour lequel je n'avais lu que le titre, est venu me happer et m'a fait comprendre un monde que je connaissais mais de manière plus approfondie.
Un long métrage engagé mais avec beaucoup de fantaisie ce qui fait que les 107 mn de visionnage ne paraissent pas longues. Reprise en main ne dénonce pas mais informe sur les manières de pratiquer et prouve que parfois tout est possible si l'on s'en donne la peine. A voir absolument, l'excellente (bonne) surprise de la semaine.
Crédits photos et vidéo : © ELZEVIRFILMS - Jour2Fête Distribution
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Vous êtes passés me lire, laissez moi un petit mot - Merci