Critique film Être prof
ÊTRE PROF
Synopsis :
Par le producteur de Sur le chemin de l’école et la réalisatrice de Mon maître d’école
Elles vivent aux quatre coins de la planète et se battent au quotidien pour transmettre leur savoir.
D’un campement nomade enseveli sous les neiges de Sibérie à la brousse étouffante du Burkina, en passant par les terres inondées du Bangladesh, trois enseignantes sont portées par une même vocation : un enfant éduqué peut changer le monde. Elles sont prêtes pour cela à affronter mille défis pour faire de l’enseignement une véritable aventure et bouleverser les destins de leurs élèves.
Avec Être prof, Émilie Thérond nous offre un formidable documentaire qui ne peut qu'émouvoir. Trois femmes qui se dévouent totalement à leur métier.
Ces 3 formidables enseignantes, se battent chaque jour pour permettre à ces enfants du bout du monde, d'accéder à l'éducation et ainsi changer leur avenir.
La réalisatrice nous avait déjà fait découvrir Mon maître d'école qui avait remporté un franc succès.
A noter que voix en commentaire est celle de Karin Viard qui dit elle-même :
"Ces trois institutrices, Sandrine, Taslima et Svetlana, m’ont touchée. Elles sont extraordinaires, à la fois impliquées, militantes, totalement inventives. J’ai trouvé leur travail merveilleux, et merveilleux aussi la façon dont le raconte Émilie Thérond. On n’est jamais dans le pathos, toujours à la bonne distance ; juste les faits, rien que les faits".
Mettons en valeur les 3 femmes de ce long métrage avec leur présentation. Bien entendu trois parmi tant d'autres dans le monde.
Elles vivent aux quatre coins de la planète et se battent au quotidien pour transmettre leur savoir. D’un campement nomade enseveli sous les neiges de Sibérie à la brousse étouffante du Burkina, en passant par les terres inondées du Bangladesh, trois enseignantes sont portées par une même vocation : un enfant éduqué peut changer le monde. Elles sont prêtes pour cela à affronter mille défis pour faire de l’enseignement une véritable aventure et bouleverser les destins de leurs élèves.
L’enseignement comme une aventure Svetlana Vassileva, Sandrine Zongo et Taslima Akter sont des professeures «du bout du monde», portées par une même vocation : se battre au quotidien pour transmettre leur savoir à des enfants qui ont soif d’apprendre. Elles enseignent dans des lieux où les professeurs manquent à l’appel, où l’éducation ne repose que sur elles. D’un campement nomade enseveli sous les neiges de Sibérie à la brousse étouffante du Burkina, en passant par les terres inondées du Bangladesh, elles vont faire de l’enseignement une véritable aventure en s’engageant au-delà de leur mission première : alphabétiser sans craie ni tableau, repousser un mariage précoce, construire la paix, préserver la culture nomade. À leurs côtés, nous allons vivre une histoire universelle, celle de transmettre envers et contre tout.
Leurs portraits :
- Sandrine Zongo (Burkina Faso)
Depuis une dizaine d’années, l’éducation est une urgence pour le gouvernement du Burkina Faso, l’un des pays les moins alphabétisés au monde. Après avoir été formés pendant deux ans, de nombreux professeurs, majoritairement des femmes, sont envoyés sur le terrain, parfois très loin de chez eux. Sandrine est l’une d’entre elles. Elle a repris ses études avec une ambition : assurer l’avenir de son pays. Originaire de Ouagadougou, elle ignore à peu près tout de la vie en brousse. Elle est mutée, pour sa première année d’enseignement, dans le village de Tiogagara. Ses futurs élèves, une cinquantaine d’enfants de tous les âges parlent cinq dialectes différents. Leurs parents souvent ne savent ni lire ni écrire, et travaillent dans les champs de sorgho. Le lien qu’elle tisse avec sa classe va la porter dans l’accomplissement de sa mission : apporter son savoir à ces élèves coupés du monde et former la future génération du Burkina Faso.
Cette femme est impressionnante de ténacité. Alors qu'elle laisse pour plusieurs mois sa famille, coupée de tout, avec un téléphone portable qui capte de temps en temps, elle va se retrouver livrer seule à elle même. Dans une maison vide pour l'accueillir, dans un village loin de tout, plus d'une personne aurait lâché prise, surtout pour un premier poste. Elle non. Elle va se battre pour qu'aucun des enfants ne reste analphabète, au contraire de leurs parents. Elle en oublie son propre bien-être, et au contact de ses élèves elle se sent utile et montre une volonté incroyable. Une remarquable personne.
- Svetlana Vassileva (Sibérie)
Dans l’immensité de la Sibérie orientale, Svetlana parcourt la taïga pour enseigner aux enfants évenks. Leurs parents sont des éleveurs de rennes : ils se déplacent avec leurs troupeaux au gré des saisons. L’hiver, les températures descendent à moins 50°C et les campements se retrouvent isolés, la première ville se situant à plusieurs jours de voyage. Svetlana aurait préféré grandir dans la taïga, mais comme tous les nomades, elle a été envoyée en internat à l’âge de 6 ans. Pour éviter à d’autres enfants de subir ce déracinement, Svetlana travaille avec les Évenks depuis 15 ans pour faire vivre l’école nomade. En plus du programme scolaire, Svetlana tente d’inculquer à ses élèves le goût de leur culture évenk. Elle transmet aux enfants une chose essentielle : la fierté de qui ils sont et d’où ils viennent.
Svetlana brave les kilomètres, le froid pour venir enseigner aux petits nomades quelques rudiments de l'école. Elle reste en général 7 semaines auprès d'eux. Elle rencontre un peu de mal car ils sont quelque peu indisciplinés et ne pensent qu'à jouer ou aller voir leurs rênes. Elle a un rôle primordial en Sibérie et se donne à fond. Un travail notoire, même si par rapport aux deux autres enseignantes, on remarque moins le chemin qui est accomplit par cette enseignante. Pourtant Svetalana est autant à féliciter que les autres.
- Taslima Akter (Bangladesh)
Au nord du Bangladesh, des moussons de plus en plus violentes inondent les terres. Durant cette période, le pays, se retrouve aux deux tiers sous les eaux. Les populations les plus pauvres sont particulièrement touchées : les agriculteurs ne peuvent plus cultiver, leurs enfants, plus aller en classe. Cette déscolarisation fragilise particulièrement les jeunes filles qui se retrouvent plus facilement exposées aux mariages précoces.Taslima Akter n’a que 22 ans et enseigne depuis déjà 4 ans. Dans la région du Sunamganj, l’ONG BRAC lui a confié la mission de faire la classe aux enfants de son village sur une école-bateau. Taslima se bat pour que l’école devienne une priorité dans la vie de ses élèves. Elle-même non mariée, elle a dû persuader ses parents de lui financer ses études. Elle prend des risques au sein de son propre village pour que les jeunes filles puissent avoir, elles aussi, une chance de choisir leurs vies. Sa mission d’enseignante, elle l’accomplit autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de son bateau. A noter que L’Association Sur Le
Chemin de l’École, créée par le producteur du film, Barthélémy Fougea,
finance la scolarité de trois enfants qui étudient à l’école-bateau,
Parvez, Sahifa et Yasmin ainsi que le salaire de
Taslima Akter. La bourse accordée aux enfants comprend les uniformes,
les frais d’admission, les outils scolaires et les livres. Sans aucun doute Taslima est celle qui m'a le plus touchée. Jeune, très jeune, elle n'a pas froid aux yeux. Elle a déjà tenu tête à ses parents qui voulaient la marier et a pu les convaincre de poursuivre ses études. Désormais qu'elle est prof elle enseigne mais va au front face à des parents qui veulent aussi marier leurs filles. Féministe, engagée, elle n'a peur de rien, ou presque, et va jusqu'au bout de ses idées. Déjà une grande dame. Pour ces trois femmes, aucun doute, un enfant éduqé peut changer le monde. Comment
ne pas être captivés par ce documentaire, et rester insensible face à
ces trois femmes qui oeuvrent afin que des enfants puissent s'épanouir
plus tard, trouver un travail et deviennent indépendants. Ils seront
peut être fermiers, gardiens de rênes, professeur, ou autres, mais
qu'importe ils auront eu une éducation et sauront lire et écrire. Leur
choix sera respecté mais au moins ils auront des bases que tout enfant
devrait avoir. En ce qui concerne les écoliers justement, ils sont tous émouvants, certains plus que d'autres bien entendu, mais ils ne se rebellent pas et comprennent qu'apprendre sera nécessaire à la suite de leur vie. La détermination de ces femmes, et leur abnégation, est extraordinaire à regarder. Ce documentaire devrait être projeté dans les différents lieux d'enseignement. J'incite tous les parents, les enseignants, les élèves et les spectacteurs à aller voir Être prof qui est un film humaniste basé sur le savoir et la transmision. Bouleversant et instructif. ETRE PROF Réalisé par Emilie Thérond Raconté par Karin Viard Avec : Sandrine Zongo, Svetlana Vassileva, Taslima Akter Distribué par Gebeka Films Genre : Documentaire Origine : France Durée : 1 h 22 A partir de 10 ans En salle le 5 octobre 2022
Données générales sur l’éducation dans le monde Selon l’UNESCO : En 2019, 127,7 millions de filles dans le monde ne sont pas scolarisées. Cela inclut 31,5 millions de filles en âge de fréquenter le primaire, 29,6 millions en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire et 66,6 millions en âge de fréquenter le second cycle du secondaire. 53% des enfants des pays à revenu faible ou intermédiaire ne savent pas lire correctement à l’âge de 10 ans. - 67 % des enseignants de l’éducation primaire dans le monde sont des femmes. L’éducation au Burkina Faso : En 2018, le taux d’alphabétisation était de 41.2% chez les 15 ans et plus. L’éducation en Sibérie : En Sibérie, au-delà du cercle polaire, vivent les Évenks, un peuple nomade éleveurs de rennes, qui perpétue depuis toujours des coutumes ancestrales. Les conditions de scolarisation dans cette région au froid extrême sont variées et s’adaptent aux différents environnements naturels ou ethniques. Par des températures extrêmes et sur un territoire s’étalant jusqu’à 2,5 millions de km2, il est compliqué pour les Évenks de suivre une scolarisation complète. Une difficulté accentuée par le nomadisme de ce peuple qui se déplace au gré des migrations du bétail. Mais l’école est un véritable enjeu dans cette région où les perspectives professionnelles sont rares, à moins d’avoir un diplôme. Des écoles nomades ont été créées pour suivre les nomades et leurs troupeaux pendant les migrations et faciliter ainsi la scolarisation des enfants d’éleveurs. Elles sont soutenues par l’Association Franco-EvenkSekalan, créée par les Évenks et par l’UNESCO. Elles fournissent des manuels scolaires dans la langue maternelle de ces peuples et adaptent leur enseignement aux cultures des différentes ethnies. L’éducation au Bangladesh : Selon l’UNESCO : En 2019, le taux net de scolarisation dans l’enseignement secondaire était de 73,5% pour les filles et seulement 62% pour les garçons. L’association SUR LE CHEMIN DE L’ÉCOLE : Créée en 2014 par Barthélémy Fougea, producteur du film Sur le chemin de l’école et de Être prof cette association a pour but de contribuer à la scolarisation à travers le monde. Son action se décline en 3 axes : #EtreProf : Lancée en 2017, EtreProf.fr est une plateforme digitale dont l’objectif est de favoriser le développement professionnel des enseignants et de les accompagner dans l’exercice de leur métier à travers des partages de contenus de qualité et des mises en relations entre pairs. |
Crédits photos et vidéo : Visuels : © Winds/Emilie Thérond - © Winds/Michel Adamik - Gebeka Films
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