LA DERNIÈRE NUIT DE LISE BROHOLM

Synopsis :

Campagne danoise, fin du XIXe siècle. Lise, aînée d’une famille luthérienne, rêve d’émancipation. Mais lorsque sa mère est sur le point d’accoucher, la jeune fille voit sa vie basculer en une nuit…

Ce très joli film de Tea Lindeburg est un drame Danois et c'est le premier long métrage au cinéma de cette réalisatrice. Il est adapté du roman de Marie Bregendahl écrit en 1912.

Présentation par la réalisatrice : 

"J'ai lu pour la première fois le roman de Marie Bregendahl, En dodsnat (1912), quelques semaines après la naissance de mon fils il y a 10 ans, et il m'accompagne depuis. C'est une petite histoire dont le cadre est simple, mais si vaste dans son thème et sa pertinence.  

La dernière nuit de Lise Broholm est une histoire de passage à l'âge adulte, sur la foi, qui se déroule à une époque où se tourner vers Dieu était le seul vecteur d'espoir et où les visions et les rêves prophétiques étaient pris au sérieux. C'est l'histoire d'une jeune fille, Lise qui se lève le matin avec de l'espoir et de belles perspectives d'avenir mais qui en une nuit perd tout est est condamnée à assumer le rôle de mère. En une nuit, Lise perd son enfance, son avenir, ses espoirs, sa foi en Dieu".

Le rôle de Lise est tenu par la jeune et talentueuse Flora Ofelia Hofman Lindahl qu'on a déjà pu remarquer dans la série Cry Wolf. D'une enfance insouciante, parmi ses frères et sœurs, alors qu'elle est l'aînée et qu'elle doit quitter sa famille pour faire des études, Lise va vivre sa dernière nuit d'adolescence, et se retrouver plonger dans le monde adulte.

A noter la présence de nombreux enfants tous plus espiègles les uns que les autres. Ils se chamaillent, jouent. La réalisatrice a laissé une grande part d'improvisation à ces derniers afin de rendre son film encore plus authentique et c'est un pari réussi. 

A noter dans la distribution la présence de Palma Lindeburg Leth aussi jolie qu'excellente dans son interprétation.

Quant aux adultes on trouve au casting Kirsten Olesen, Lisbet Dahl, Stine Fischer Christensen, Thure Lindhardt ainsi que Albert Rudbeck Lindhardt. En fait les adultes sont bien présents mais ce sont les enfants qui donnent le ton à ce long métrage.

Ce film surprend au début avec une scène surréaliste, alors qu'il s'agit d'un rêve - prémonitoire - de Lise. On comprend vite que ce long métrage sera simple par son histoire mais qu'il va nous captiver.

En effet, tourné dans une ferme d'époque, La dernière nuit de Lise Broholm donne vite le ton. Les décors, les costumes, tout est extrêmement bien reconstitué ou décrit, et l'on découvre ce qu'était la campagne Danoise dans les années fin 1800. Ce film relate extrêmement bien l'époque et comment les gens vivaient, ainsi que la rudesse de leur existence.

Les enfants, courent et vivent pieds nus, les adultes vaquent à leurs occupations et la vie est belle jusqu'à ce que la mère de Lise accouche de son 14ème enfant car à cette époque là, les familles étaient plus que nombreuses.

La réalisatrice évoque bien, en seulement 24 h, comment une vie, ou des vies peuvent basculer. Les femmes sont légion et on voit qu'elles sont les maitresses de leur domaine, tout en devant rester soumises. Les hommes sont quasiment absents et chacune d'elles sait exactement ce qu'elle a à faire, car de toute manière elles n'ont pas le choix. Pas question pour elles de s'émanciper, elles doivent tout faire et leur place est au foyer. On découvre d'ailleurs que le père de Lise n'est pas d'accord avec le fait qu'elle parte étudier. 

La vie, la mort sont abordées mais pas que. La foi est largement présente tout au long de ce film et Lise perd parfois celle-ci pour mieux la retrouver. Dieu doit décider de tout et les protagonistes se plient à sa décision.

Suivre durant une journée et une nuit la vie de Lise Broholm, et de ceux qui l'entourent, est pour le moins fascinant alors que l'histoire est simple. 

Ce film dépeint avec le souci du détail, est une excellente surprise cinématographique, et c'est avec un grand intérêt que l'on voit en peu de temps l'évolution d'une enfant (adolescente) devenir adulte mais pas pour son plus grand bien. Normal que ce long métrage ait déjà obtenu des prix tels que le prix de la mise en scène et le prix d'interprétation au Festival de San Sebastian. La très jolie surprise de ce mois de septembre vient d'un film Danois.

FESTIVALS :