Critique film Memory House
MEMORY HOUSE
Synopsis :
Cristovam, originaire de l’arrière-pays brésilien, travaille dans une usine à la lait d’une région prospère du Brésil, ancienne colonie autrichienne. Il s’y sent seul, malgré les différences culturelles et ethniques. Un jour, il découvre une maison abandonnée remplie d’objets lui rappelant ses origines. Il prend progressivement possession de la maison. Curieusement, des objets y apparaissent, sans explication, comme s’il s’agissait d’un lieu “vivant”.
Il a été sélectionné en 2015 à la Semaine de la Critique à Cannes avec le court-métrage Command Action, et en 2016 à la Sélection officielle du Festival de Cannes avec le court-métrage The Girl Who Danced With the Devil, primé de la Mention spéciale du Jury. Son dernier court-métrage, Meninas Formicida, a été nominé à la Sélection Orizzonti du Festival de Venise en 2017.
Après sa participation au «Next Step LA » à la Semaine de la Critique, en partenariat avec «Torino Film LAB», il a développé Memory House à la résidence Cinéfondation à Paris au printemps dernier. Memory
House est donc son premier long-métrage.
Sa performance a toujours été physique : c’est un acteur avec une expression corporelle particulière, spontanée, dont les performances démontrent la nécessité d’intervenir dans la réalité d’un monde effervescent. Il a joué dans Pagador de Promessas (1962), le seul film brésilien à avoir gagné la Palme d’Or. En 2017, il a été le sujet du documentaire Pitanga, réalisé par sa fille, Camila Pitanga, et Beto Brant. En 2018, l’histoire de sa vie a été racontée dans l’intrigue de Antonio Pitanga : A black man on the move, création de l’école de samba Unidos da Porto da Pedra, qui a participé au carnaval de Rio. En 2019, avec Camila, il a été honoré à la 23ème exposition Tirandes Cinema et il a joué avec son fils Rocco dans le spectacle Embarque Imediato, écrit par Aldri Anunciação, dans plusieurs villes (Salvador, RJ et São Paulo).
Note d'intention du réalisateur :
L’irruption surnaturelle de l’invisible au cœur du visible a toujours été présente dans mes films. Différents espaces-temps et dimensions se rencontrent au sein d’une même scène. Cristovam cherche ses origines, et trouve des traces de ses ancêtres. La figure du vieil homme noir est mythique dans la culture populaire brésilienne, elle représente une présence spirituelle pour les plus modestes. Les effets visuels dans le film, en particulier sur le visage de Cristovam, avec sa peau et sa personne marqués par l’âge, sont un reflet de la force qui émane de ses ancêtres lointains, une incarnation du passé avec une dimension spirituelle.
En étant confronté à une société conservatrice, il est témoin de l’intolérance et des préjudices du passé continuant à influencer les politiciens, les hommes d’affaires et les mouvements séparatistes au présent. Il y a une division claire dans la société brésilienne entre un Sud plus riche, qui s’identifie à ses origines européennes, et un Nord plus pauvre, peuplé par les descendants des esclaves africains et des tribus autochtones.
Le film dépeint la figure de l’homme révolutionnaire du Nord, qui incarne l’esprit du «Bioadeiro» (cowboy brésilien). Cristovam est en quête de vengeance pour expier ses péchés, car il se sent responsable de l’intolérance de la société dans laquelle il vit. À travers la maison abandonnée, il renoue avec son passé lointain, avec les animaux et avec sa divinité, et se transforme à la fois en taureau et en cowboy. Affranchi, investi de pouvoir, il est prêt à effectuer son geste ultime. - João Paulo Miranda Maria
Ce film est quelque peu déroutant et peu heurter la sensibilité des spectateurs. Dans ce village Autrichien qui est à la fois étrange et effrayant, vont se dérouler des faits qui peuvent mettre mal à l'aise.
Mêlant monde fantasmagorique, visions, et esprits qui hantent certaines maisons de ce pays, Memory House nous mène dans un voyage où l'homme et les animaux ne font plus qu'un. Nous nous retrouvons plongés dans les années 70, car justement ces années ont été une période de dictature au Brésil.
Cet homme bien sous tous rapports, va changer radicalement, jusqu'à ne plus reconnaître celui qu'il était avant.
Ce long métrage aborde la question du racisme, de l'intolérance, de la vengeance, de crise. Pour le scénario de ce film tout est parti d'un rêve du réalisateur. De là des thèmes sont venus se greffer sous la plume de João Paulo Miranda Maria.
Malgré une mise en scène soignée, mais peu de dialogues, sur un rythme très lent, Memory House est pour le moins étrange et nous mène vers un inconnu parfois très troublant.
Crédits photos et vidéo : Tamasa Cinéma
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