DE L'AUTRE COTE DU CIEL

Synopsis : 

Lubicchi vit au milieu de grandes cheminées dont l’épaisse fumée recouvre depuis toujours le ciel de sa ville. Il aimerait prouver à tous que son père disait vrai et que, par-delà les nuages, il existe des étoiles. Un soir d’Halloween, le petit ramoneur rencontre Poupelle, une drôle de créature avec qui il décide de partir à la découverte du ciel...

Aux commandes de ce film d'animation le Japonais Yusuke Hirota pour qui c'est la première réalisation.

Pour le doublage du personnage principal on trouve Philippe Katerine. Ce dernier dit : «Quand on m’a proposé de doubler le personnage de Poupelle, l’histoire, le contexte, le graphisme m’ont beaucoup plu. Il est fait de bric et de broc, de récupération dans un monde particulièrement hostile, pollué et très contrôlé. D’un point de vue plus personnel, me prêter au jeu du doublage me plaisait. C’est un exercice que je connais mal. J’aime faire des choses que je fais très rarement ou que je ne sais pas faire. On apprend ainsi qui on est. J’ai adoré cela.» 

Ce film est d'après D’après l’œuvre de Akihiro Nishino et la pré-production a commencé à l’été 2017.

Akihiro Nishino, l’un des acteurs et humoristes les plus connus au Japon, s’est découvert durant ces dernières années une nouvelle passion : l’écriture et l’illustration de livres pour enfants! Une passion qui porte ses fruits puisque son œuvre majeure, Poupelle of Chimney Town1 éditée en 2016 au Japon puis 2018 en France, s’est vendue à plus de 700 000 exemplaires dans le monde. Le livre a notamment attiré l’attention du public de par son mode de financement et de production atypique. Akihiro Nishino a eu recours au financement participatif pour collecter les fonds dont il avait besoin, puis fait appel à pas moins de 33 artistes pour l’aider dans l’illustration, la mise en couleur et le design du livre. Le résultat est bluffant, d’une densité et d’une qualité graphique rare. Mais malgré son succès, Akihiro Nishino a toujours considéré que ce livre n’était qu’un prélude à la version animée qu’il espérait réaliser un jour... Le défi est lancé. Il organise de nombreuses apparitions personnelles et expositions afin de promouvoir son idée. Le point culminant de ses initiatives est l’exposition de 80 «tableaux illuminé » tirés de ses livres au premier étage de la Tour Eiffel, en 2019. Avec tant de persévérance et de créativité, il ne faisait aucun doute que le rêve de Akihiro Nishino allait devenir réalité... Sa vision est désormais plus vivante que jamais, grâce à la réalisation de De l’autre côté du ciel, chef-d’œuvre d’animation rempli de surprises et de découvertes, qui s’apprête à prendre d’assaut le monde après avoir explosé les chiffres du Box-Office au Japon, en pleine période coronienne.

1 - Poupelle et la ville sans ciel 

Notes du Directeur Artistique et Auteur, AKIHIRO NISHINO :

Les habitants de la Ville Cheminée vivent dans la fumée noire et ne connaissent ni le ciel bleu, ni les étoiles brillantes. Comme il n’y a plus rien à admirer, ils ne lèvent plus les yeux. Seuls un jeune ramoneur et une étrange créature se questionnent : «Qu’y a-t-il de l’autre côté de la fumée noire ?». En réponse, les habitants se moquent de leur question, les intimident et leur incombent de se taire. L’histoire de De l’autre côté du ciel est un microcosme de la société moderne dans laquelle on se moque des gens qui ont une vision, au point qu’ils finissent harcelés s’ils agissent pour la concrétiser. C’est aussi mon histoire. Le jour où j’ai quitté mon travail à la télévision, au top de ma carrière, pour finalement dessiner des livres d’images... Chaque fois que je choisissais de relever un défi nécessaire à mon développement personnel, on se moquait de moi comme si je perdais mon temps, on m’agressait verbalement dans tout le Japon. J’ai passé de nombreuses nuits à trembler de frustration. Puis, en pleine réalisation du film, le virus du siècle a frappé le monde et changé radicalement le sens de l’Histoire. 2020. L’année où tant de gens ont versé des larmes, l’année où tant de rêves et d’espoirs ont disparu. Le monde était couvert d’une fumée noire, tout comme le ciel de la Ville Cheminée. Peu de gens réussirent à lever les yeux. De l’autre côté du ciel est une histoire d’espoir, l’espoir que nous pouvions traverser la fumée noire pour retrouver ce simple et grand ciel étoilé. C’est un film qu’il fait sens de sortir en cette période de renouveau.

À propos de la Réalisation : 

Le monde de De l’autre côté du ciel tel que réalisé par Yusuke Hirota sous la supervision artistique de Akihiro Nishino est sciemment étriqué, autant dans sa configuration spatiale que mentale. La Ville Cheminée est un enfer industriel recouvert de brouillard, où la fumée et la suie éructent des cheminées montantes qui jonchent le paysage. Les décors spectaculaires, éclairés par les seules lumières de la ville, rappellent ceux de Blade Runner (1982) de Ridley Scott. À la différence près que dans De l’autre côté du ciel, la dystopie d’un monde autoritaire où les citoyens sont entravés n’a pas vocation à le rester... Lubicchi et Poupelle, en s’accrochant coûte que coûte à leur rêve –prouver que les étoiles existent par-delà le smog –, montreront que le monde peut être transcendé par le prisme de la croyance et de l’enchantement. La dystopie, ici, n’est qu’un postulat de départ à une utopie prochainement formulée.

C’est sa rencontre avec Poupelle qui va donner au petit ramoneur la force d’échapper à sa condition – archétype du duo héroïque qui combine ses forces et ses faiblesses pour réussir. Cela ne se fera pas non plus simplement, dans la mesure où Lubicchi devra d’abord faire fi de ses jugements vis-à-vis de Poupelle, l’accepter tel qu’il est, pour que parvienne à émerger un projet complice et commun. C’est avec leurs complexités que les personnages ont été construits, avec leurs parts d’ombre, de lumière, à l’instar des étoiles.

Afin de rendre son propos toujours plus vaste et multiple, ce conte universel brouille les pistes avec des métaphores sublimes et chatoyantes, où le pouvoir n’est pas seulement source de vices, mais aussi de vertus ! À commencer par le pouvoir que confèrent la croyance, l’authenticité de soi et la liberté d’esprit. Le réalisateur Yusuke Hirota, sous la direction artistique de Akihiro Nishino et son équipe talentueuse d’artistes et concepteurs graphiques, excelle quand il s’agit d’adoucir le propos (sombre, avec le deuil, le désastre écologique et le totalitarisme en toile de fond) en le déployant au gré de paysages colossaux, détaillés et lumineux, où la noirceur se diapre d’ocres, de verts aux multiples nuances et de notes dorées, avec une puissance expressive et une identité visuelle très différentes des films d’animation japonais traditionnels. Ce chef d’œuvre visuel l’est aussi sur un plan phonique, la musique et les effets sonores ayant été magistralement travaillés. Le thème d'ouverture, «Halloween Party», interprété par Hyde (leader du groupe de rock alternatif japonais L’Arc-en-ciel), emporte instantanément le public dans le monde singulier de l’histoire, par sa fougue et son aplomb réjouissant.

Propos écologique :

Le cinéma d’animation japonais est probablement celui qui parvient avec le plus de souplesse et d’élégance à joindre le merveilleux à la défense d’une cause -notamment parce que les Japonais sont extrêmement sensibles à la Nature et lui attribuent même une âme ! Sans être moralisateur, De l’autre côté du ciel distille un message de préservation de l’environnement et alerte sur les dangers de la pollution pour notre écosystème ainsi que pour notre santé mentale et physique. De fait, comme dans Princesse Mononoké (1997) de Hayao Miyazaki, les conflits humains s’estompent dès lors que chacun parvient à s’unir sous l’égide d’une cause essentielle : la défense de la Nature... La tyrannie des dirigeants de la Ville Cheminée prend ainsi fin face à la beauté du ciel étoilé qu’ils n’avaient pas connu, rendant toutes quêtes de pouvoir futiles en comparaison. La crise écologique que connaît la planète Terre (et par mimesis, le monde de De l’autre côté du ciel) n’est que le reflet du chaos dans lequel se trouve la conscience collective. Comme l’a démontré le WWF avec «l’empreinte écologique», si chacun des six milliards d’habitants actuels vivait comme un Français moyen, il faudrait deux planètes supplémentaires pour assouvir les besoins de tous. Comme un Américain, six à sept planètes ! Nous sommes donc bel et bien aujourd’hui dans une impasse majeure car nous constatons que notre modèle de développement touche à ses limites. La question se pose alors: comment sensibiliser les enfants à ce qui se passe dans le monde actuel, sans accablement ni déni ? Peut-être en leur montrant qu’il n’y a pas d’âge pour agir ! Lubicchi n’a qu’une dizaine d’années. Quant à Greta Thundberg, c’est à 15 ans à peine qu’elle s’est affirmée comme militante.

Les Règles de la Ville Cheminée :

1. Ne regarde pas en haut. 2. Ne crois pas en tes rêves. 3. Ignore la vérité.

Il y a déjà un an, voire  plus que j'ai pu visionner ce long-métrage, qui a l'époque portait le nom de Poupelle. De l'autre côté du ciel est un magnifique conte qui va mener les enfants, mais aussi les grands, vers un voyage ou le mauvais et le beau se rencontrent.

Poupelle est adorable, les autres personnages tout autant aboutis et la grande réussite est la qualité graphique que nous offre le réalisateur et son équipe. Les couleurs, l'animation tout est parfait dans ce film d'animation. Un émerveillement pour les yeux.

Une histoire qui porte sur plusieurs sujets dont l'amitié, l'amour, la différence, mais aussi la pollution bien entendu car c'est l'élément principal de ce film.  

Poétique tout en restant dans le réel, mais si le titre porte le nom de l'autre côté du ciel, de quoi rester les pieds sur terre et préserver cette dernière. 

Un conseil, en sortant de la salle de projection, levez-les yeux, regardez le ciel et les étoiles qui scintillent tant qu'elles sont encore là.... 

 Crédits photos, vidéo et certains textes : © Akihiro Nishino / “Poupelle of Chimney Town” Production Committee - Art House