Cinéma, Residue réalisé par Merawi Gerima - Critique
Residue réalisé par Merawi Gerima est un drame qui sortira sur grand écran le 5 janvier 2022.
Synopsis :
Jay, la trentaine, retourne dans son quartier d’enfance de Washington D.C. et y découvre à quel point celui-ci s’est gentrifié. Les résidents afro-américains se trouvent poussés hors de chez eux par des propriétaires plus riches et majoritairement blancs. Traité comme un étranger par ses anciens amis, Jay ne sait plus tout à fait à quel monde il appartient.
Le rôle de Jay est tenu par Obinna Nwachukwu et celui de Delonte par Dennis Lindsey.
L'ensemble du casting est principalement composé d'acteurs non-professionnels qui s'en sortent parfaitement bien.
Note d'intention :
"Au collège, mes parents nous ont fait déménager dans un autre quartier de Washington. Chaque fois que je retourne dans mon ancien quartier, un ami d’enfance a déménagé, a disparu, a été emprisonné ou tué. Un quartier animé, anéanti par des décennies de drogues, de désinvestissement et d’omniprésence policière. Aujourd’hui, à part quelques familles survivantes, vous ne trouverez pratiquement aucune trace de notre existence. Le quartier a été rasé. La nouvelle et clinquante communauté qui la remplace donne l’impression qu’elle a toujours été là, comme si elle n’était pas construite sur des os. Residue est ma tentative, pour reprendre les mots de Dominique Christina (poétesse et militante afro-américaine, ndt), de redonner chair à ces os." - Merawi Gerima
Ce film est politiquement très engagé, le réalisateur l'étant lui-même. Il a même tenu a être réalisateur, producteur, scénariste et monteur de son film.
Ce long métrage tourné seulement en 24 jours, et cela en 2 fois entre 2017 et 2018, montre l'hostilité qu'il peut y avoir de la part des blancs par rapport aux noirs.
Justement par rapport aux blancs, dans sa manière de filmer, le réalisateur ne les montre jamais complètement. Ils sont de profil mais de manière floue, de dos, ou hors-champs.
De longs plans fixes et le film déjà sombre par son ambiance l'est également par ses scènes. Lorsque Jay repense à son passé, via des séquences en flashbacks, celles-ci ne sont pas nettes et c'est le choix du réalisateur qui nous fait plus devenir les personnages.
La manière de filmer uniquement dans un quartier de Washington D.C., le bruit incessant de travaux, font que l'on ressent une atmosphère lourde et pesante.
Les classes sociales, le racisme, le thème de l'identité, de la gentrification font de Residue un film fort.
Le réalisateur au travers de ce long métrage nous montre la colère qu'ila en lui. Nettement autobiographique, ce film sera peut être un exutoire pour Merawi Gerima afin de nous offrir la prochaine fois un film moins obscur et plus optimiste.
Slamdance 2020 – Prix du public / Prix d’interprétation, Venise 2020 – Venice Days, Entrevues Belfort 2020 – Compétition, Festival des 3 Continents 2020 – Séance spéciale, La Cinémathèque française – cycle American Fringe
Crédits photos et vidéo : Capricci Films
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Vous êtes passés me lire, laissez moi un petit mot - Merci