Cinéma, Tilo Koto - Critique
Tilo Koto est un documentaire assez court, une heure seulement, réalisé par Sophie Bachelier et Valérie Malek.
Synopsis :Pour le Casamançais YANCOUBA BADJI, le voyage vers l’Europe s’arrête brutalement dans le Sud tunisien après avoir tenté quatre fois la traversée de la Méditerranée depuis les côtes libyennes. Un an et demi «d’aventure» sur les routes clandestines où il faillit maintes fois perdre la vie. TILO KOTO, c’est l’histoire d’un homme brûlé dans sa chair et son âme par un enfer qu’il sublimera par la peinture.
Genèse du film :
En juin 2017, les réalisatrices Sophie Bachelier et Valérie Malek sont alertées par le docteur Mongi Slim, responsable régional du Croissant-Rouge tunisien : «À Médenine [à quelques kilomètres de la frontière libyenne], le centre Al Hamdi est débordé, les jeunes affluent, ils fuient la Libye. Il faut venir recueillir ces témoignages terribles.»
Ce documentaire nous propose de suivre le parcours de cet homme, comme nombre de migrants
Son rêve comme bien d'autres c'est l'Europe, pour lui l'Eldorado.
Bien que poignante l'histoire de Yancouba Badji, on assiste tellement a des films, des informations, des images sur les migrants, que l'on se dit quoi faire ? Les réalisatrices via leur œuvre nous font passer un message.
Ce qui différencie Yancouba Badji des autres c'est sa peinture. Un parcours atypique qui ne peut qu'émouvoir.
Via le biais de ses toiles il nous délivre sa vie, son histoire.
Extrait du dossier de presse :
Comment raconter ce que les mots peinent à décrire de l’enfer des prisons et des camps libyens ? Des scènes que les «camarades» appellent le «petit quotidien» : tortures, travaux forcés, traite, viols, mises à mort, «lancements» des Zodiac... «De la peinture à l’huile et des pinceaux». Telle est la réponse immédiate de YANCOUBA BADJI quand nous lui demandons ce que nous pouvons lui ramener de France. Il veut laisser des traces, transmettre son histoire. Il ne s’arrête plus de peindre et montre ses tableaux à ses camarades en Tunisie. Peu à peu, il abandonne l’idée de retraverser la mer pour rejoindre l’Europe et élabore un projet qui redonne un sens à sa vie : retourner au Sénégal et peindre pour informer la jeunesse africaine des dangers de la route clandestine.
Avec le soutien de notre producteur Rachid Bouchareb, nous le retrouvons dans sa famille, en Casamance. YANCOUBA BADJI continue de peindre. De village en village, il montre ses tableaux afin de sensibiliser les habitants aux dangers de la route clandestine.
Avec la somme d’argent donnée par l’organisation internationale pour les migrations (OIM) pour le retour volontaire au pays, YANCOUBA BADJI engage à Goudomp la construction d’un centre culturel qu’il nomme TILO KOTO - DIAMORAL (Sous le soleil - La paix, respectivement en mandingue et diola). Ce lieu accueillera artistes, formations, événements, ateliers...
L’artiste obtient également le soutien de la fondation La Ferthé sous l’égide de la fondation de France et une aide du cabinet d’architecture Vmcf atelier. Aujourd’hui, il est accompagné dans sa démarche artistique par la commissaire d’exposition et critique d’art Marie Deparis-Yafil. Ils se sont rencontrés à Saint-Louis-du-Sénégal. En octobre 2019, il obtient un visa Talent. Depuis YANCOUBA BADJI expose son travail dans des centres d’art contemporain et continue à réunir des fonds pour son projet en Casamance. Il accompagne les projections de TILO KOTO et les débats autour du film.
Un film qui retrace le parcours sensible et atypique de Yancouba Badji, et qui a été récompensé par le Prix du Public au Festival Interférences 2020 de Lyon.
Crédits photos et vidéo : © Sophie Bachelier, DR - La vingt-cinquième-heure
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