Cinéma, critique film Pleasure
Rien que le titre Pleasure ainsi que l'affiche peuvent paraître choquants et l'on se demande à quoi s'attendre et pourtant ce film de la réalisatrice Ninja Thyberg est captivant. Le distributeur, The Jokers - Parasite, DonnyBrook, Vivarium, Adoration, etc... - nous surprend toujours par des choix pointus et c'est encore le cas ici.
Synopsis :
Une jeune suédoise de 20 ans arrive à Los Angeles dans le but de faire carrière dans l’industrie du porno. Sa détermination et son ambition la propulsent au sommet d’un monde où le plaisir cède vite la place au risque et à la toxicité.
La vraie révélation est sans contexte Sofia Kappel, belle, exceptionnelle on s'attache vite au destin de Bella qui veut devenir célèbre dans le milieu du porno.
Sans jamais être vulgaire, il fallait qu'elle soit crédible dans un rôle tout de même extrêmement fort et audacieux. Une actrice qui ne vient pas du X et qui doit faire du X c'est loin d'être évident. Elle est remarquable avec un charisme indéniable.
A la fois encore toute jeune fille ne se séparant jamais de son portable, ou femme fatale, elle joue sur deux tableaux. Pour son premier film elle a osé et on peut dire qu'elle n'a pas froid aux yeux pour avoir accepter de jouer ce rôle de Bella Cherry.
A ses côtés, Kendra Spade, assez exceptionnelle également dans un autre genre.
Pleasure ne tombe jamais dans la vulgarité et pourtant quand on lit le synopsis, que l'on visionne la bande-annonce on peut croire que ça va être très hard. J'ai vu plus hard et ce film ne m'a nullement choqué.
La réalisatrice a l'intelligence de nous plonger dans le monde de la pornographie, sans que jamais des scènes ne viennent nous scandaliser.
Lorsque Bella débarque à Los Angeles, elle est gauche, mais sait ce qu'elle veut. Elle fait ses débuts dans les films pornographiques avec certaines réserves. Voulant devenir la Spiegler Girl (la star du porno), elle va accepter d'aller de plus en plus loin et c'est plus dans le regard que l'on va voir ce qu'elle ressent, plutôt que de voir des moments "crus", bien que certains instants soient chauds !!!
Son ascension va être spectaculaire mais sa vie sera t'elle à la haute de ce qu'elle espérait ? Plongée dans les affres de ce monde, elle va devoir faire des choix.
Il y a bien entendu quelques séquences assez dures et violentes comme celle où elle est maltraitée par deux garçons, ou celle où elle est attachée par des cordes, mais on voit rarement toute l'action.
La réalisatrice arrive à nous livrer un long métrage qui ne cache rien, tout en ne nous dévoilant pas grand chose du corps des différents acteurs et actrices, du moins le minimum. Rien de choquant, comme j'ai pu en voir dans certains films et c'est là qu'elle arrive à faire fort avec un tel sujet.
Pas de voyeurisme, juste une évidence qui se passe dans le monde du porno. On peut voir les accessoires, comment se déroulent les tournages, les préparatifs, comment faire pour mettre à l'aise les acteurs de ce monde. Bien évidemment de ce côté là la réalisatrice n'occulte rien et pour celles et ceux, qui ne connaissent rien en tournage de films X, nous sommes plongés dans la réalité mais qui pour ma part ne m'a jamais mise mal à l'aise. C'est un autre monde, à connaître que l'on aime ou non.
Jusqu'où Bella Cherry ira pour réussir, a t'elle réussi son objectif - en le cachant à sa famille - en partant pour Los Angeles ? Est-elle heureuse, ces questionnements font partie aussi de Pleasure. Comme le dit Bella elle aime le sexe et c'est pourquoi elle veut faire ce métier.
On se rend tout de même compte qu'une fois dans cette ce genre, les filles ont dû mal à partir bien qu'on leur dise le contraire. Elles vont parfois plus loin qu'elles ne le voudraient sous peine de ne plus travailler. Les réalisateurs usent de leur pouvoir et harcèlent psychologiquement ces jeunes filles et les font culpabiliser.
Ce film montre que le monde du porno est assez machiste quoi qu'on en dise, même si les femmes sont consentantes.
Cette industrie existe il ne faut pas la cacher, les acteurs de X sont de vrais comédiens et quiconque à l'extérieur ne peut imaginer leur métier car s'en est un. Le monde d'internet et des réseaux sociaux jouent un grand rôle également dans la carrière de ces jeunes filles.
Ces coulisses du monde du X n'est pas à visionner par tout le monde car parfois tout de même très osé. Moralistes, personnes trop sectaires et prudes, passez votre chemin vous risqueriez de ressortir outrés.
Cet univers est à connaître. Pleasure dévoile parfaitement ce que l'on ne veut pas voir mais que beaucoup visionne sous le manteau. Porter des préjugés serait déplacé, si cette industrie existe c'est qu'il y a des spectateurs, bravo à Ninja Thyberg d'avoir osé filmer ce genre, par contre ce qui est certain c'est qu'il n'y a rien de bien glamour.
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