Ce documentaire "L'Etat du Texas contre Melissa",  de Sabrina Van Tassel, est malheureusement une histoire vraie. Comme le dit la réalisatrice : "Si Melissa avait eu un procès équitable, elle ne serait pas dans le couloir de la mort". 

Sabrina Van Tassel est franco-américaine, journaliste, grand reporter, actrice, réalisatrice de déjà plus d'une quarantaine de reportages d'investigations. Son premier tournage sorti en salle est "la cité muette". L'Etat du texas contre Melissa est son deuxième long métrage qui sera en salle le 15 septembre prochain.

Synopsis :
 

Melissa Lucio est la première femme hispano-américaine condamnée à mort au Texas.
Accusée d’avoir tué sa fille de deux ans, cette mère pauvre et droguée, coche toutes les cases de la coupable idéale.
Pourtant, son histoire qui regorge de zones d'ombres, va se révéler bien plus complexe qu’elle n’y paraît..

La protagoniste du film est donc Melissa Lucio. Hispanique elle a de nombreux enfants de pères différents, et se retrouve dans un tourbillon qui la dépasse. Elle paye cher le fait d'être pauvre, droguée, avec des origines non américaines, et rien n'est fait par le système judiciaire pour trouver les failles qui sont pourtant nombreuses, qui pourraient la disculper.

La réalisatrice a fait le choix de nous livrer un documentaire qui va non seulement non montrer Melissa, mais aussi les autres membres de la famille touchés au plus profond d'eux-mêmes et qui ne savent plus quoi faire pour l'aider.

Sa mère est anéantie et ses enfants également. Ils nous donnent leur version, ce qu'ils ressentent et c'est très émouvant.

Cette histoire, qui a commencé en 2008, est arrivée à Melissa suite au décès de sa petite fille Mariah de deux ans. 

Tout l'accuse, elle se drogue, n'est pas toujours à la maison pour élever et surveiller sa progéniture. Effectivement ce n'est pas une mère parfaite, mais qui l'est vraiment. Ses enfants elle les aime, comme elle peut, avec les moyens qu'elle a, et leur donne une éducation tout de même correcte.

Suite au décès de la fillette, les policiers passent des heures à la questionner et à force elle finit par craquer. Elle avoue car elle n'en peut plus mais dit-elle la vérité ? Qu'est-ce qui pourrait faire qu'elle ne soit pas coupable ? La coupable rêvée justement et l'affaire est close. Melissa reste un vague sujet de faits divers.

C'était sans compter sur la réalisatrice, qui au début, peu intéressée par le cas de Melissa, en y regardant de plus près et surtout en plongeant comme elle le fait dans les yeux de l'accusée a découvert une femme blessée et peut-être pas la meurtrière que l'on décrit.

Des failles il y en a dans le dossier de Melissa, mais les yeux des juges, procureurs, avocats restent clos.

Au travers d'archives, coupures de presse, témoignages, interviews, la réalisatrice, remonte un fil, que la justice aurait également pu remonter et prouve que Melissa n'est pas celle que l'on croit.

Ce documentaire est vraiment poignant, et nous prouve les erreurs judiciaires qui en l’occurrence dans ce cas mène vers la mort. 

Il est incroyable qu'à l'heure actuelle on puisse se venger en trouvant la coupable idéale. Bien entendu Melissa coche touts les cases de l'infanticide, mais trop d'éléments, si l'on creuse un peu, n'ont jamais été présentés lors de son procès. 

Une justice malheureusement à deux vitesses pour un drame difficile à imaginer et pourtant tellement réel.

La bande-son composé par Christophe La Pinta apporte encore plus de force au film. Toute en retenue la musique apporte émotions, et frissons durant la projection.

Avant qu'il ne soit trop tard il faut aller voir ce documentaire, lutter contre la condamnation de Melissa. Des voix comme celle de Susan Sarandon s'élèvent déjà et il serait aberrant, odieux, qu'une femme qui a déjà tellement payée subisse le sort des condamnés à mort. Elle est dans le couloir, c'est une martyr de la société, persécutée depuis des années elle mérite vraiment un autre sort. 

Espérons que ce film, qui a déjà reçu de nombreux prix, lèvera le voile sur la vérité et saura aider Melissa Lucio.