Cinéma, After Love - Critique
AFTER LOVE est un long métrage Britannique réalisé par Aleem Khan. Comme il l'explique :
"Cette histoire est tout d’abord née de mon désir de parler de ma propre expérience qui consiste à vivre entre deux mondes, deux peaux. Je suis Anglais et Pakistanais, ce qui signifie que j’ai grandi entre deux cultures ; par ailleurs, étant musulman et homosexuel, j’ai dû longtemps mener deux vies séparées. Ces dichotomies étaient difficiles à vivre pendant ma jeunesse, et j’avais intimement le sentiment de n’avoir de véritable place nulle part.
À l’âge de 19 ans, j’ai vécu un moment charnière. J’étais à l’université et j’ai eu le sentiment de vivre une rupture avec moi-même. J’ai enfin accepté ma sexualité et j’ai quitté la religion dans laquelle j’avais grandi et dont j’avais suivi les préceptes. Ce questionnement et cette reconfiguration de ma vie ont correspondu avec la crise identitaire que ma mère vivait alors. Cette transition émotionnelle ne m’a pas quitté et je voulais l’explorer plus avant.
AFTER LOVE est une histoire faite de différentes strates, mais au centre se situe une femme qui lutte pour rassembler les morceaux épars de son cœur, ainsi que son sens de l’identité totalement brisé. Elle cherche la vérité, la compréhension et enfin sa famille".
Synopsis :
Situé dans la ville côtière de Douvres au sud de l’Angleterre, After Love suit Mary Hussain, qui, après le décès inattendu de son mari, découvre qu’il cachait un secret à seulement 34km de l’autre côté de la Manche, à Calais.
Elle joue avec Nathalie Richard qui est Geniève, une française dans le film. Rien n'aurait jamais dû les faire se rencontrer, mais c'était sans compter sans le mari de Mary.
Geneviève n'a pas la même culture que Mary, elle habite Douvres a un enfant et est nettement plus expansive et explosive que Mary.
Tout ce qui devait les éloigner va en fait les rapprocher.
Sans vouloir spoiler le film, on peut dire que c'est un drame intimiste entre deux femmes que tout oppose. L'une par amour s'est convertie à la religion Musulmane en épousant Ahmed un Pakistanais et a adopté sa façon de vivre. Elle réside à Douvres et ne se doute pas qu'en franchissant la mer qui la sépare de Calais, une autre femme la rapprochera d'elle plus qu'elle ne le pense.
L'autre est française, Geneviève travaille a un garçon et est l'opposée de Mary. Vêtues de manière non traditionnelle, elle partage pourtant un "mystère" avec Mary mais que l'une ne connait pas encore.
Le réalisateur, dont c'est le premier long métrage, traite le sujet du film intelligemment. Jamais beaucoup d'esclandre malgré ce que découvriront ces deux femmes. Pas à pas elles se découvriront avec un lourd secret qu'Ahmed cachait. Ce dernier pouvait s'adapter aussi bien à la vie française qu'à celle qu'il avait en Grande-Bretagne.
Comment faire le deuil de quelqu'un dont on croit tout connaître et dont on ne sait rien ? Mary osera franchir des étapes afin de découvrir une vérité dont elle ne se doutait pas.
Pas de jugement, des remises en question et une recherche d'identité. Des révélations, jusqu'au bout, seront dévoilées, dont certaines dont on n'est loin de se douter.
Le fait de tourner à Douvres et Calais nous montre les différences de culture qui existent à quelques kilomètres.
L'amour est le sentiment qui transpire le plus au travers de ce film. Un amour différent. L'amour d'une mère pour son enfant, l'amour de deux femmes pour un homme, l'amour va les désunir pour mieux les unir.
Un film tendre, émouvant, avec deux actrices exceptionnelles mais surtout une formidable Joanna Scanlan, qui en douceur, au travers de ses gestes, ses yeux, sa manière de se mouvoir, nous émeut un peu plus à chaque instant de ce très beau film.
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