Cinéma, Louloute - Critique
Ce drame rural qu'est LOULOUTE, est un très joli film de Hubert Viel se situant dans les années 1980. En 2015, ce dernier nous proposait "Les filles au Moyen-Age".
Synopsis :
Années 80, Normandie. Entre les vaches, le Club Do' et les gros pulls en laine, Louloute rêve, tombe amoureuse et se dispute avec ses proches. Alors que la ferme familiale s'endette, sa vie va changer à jamais.
Alice Henri est Louloute et pour un premier rôle elle est simplement géniale. La pureté émane de celle-ci. Elle a encore l’innocence de l'enfance tout en prenant conscience des problèmes que rencontrent sa famille.
D'ailleurs s'en dégage une certaine mélancolie que l'on voit beaucoup dans les yeux de Louloute. Elle garde tout de même une certaine vivacité et parfois des rires de son âge.
Elle est entourée de Laure Calamy, sa mère, notre dernière césarisée qui une fois de plus, dans un autre registre, prouve son excellent talent.
Quant à Bruno Clairefond, le père, il se distingue aisément dans son rôle d'agriculteur.
Louloute est un film assez nostalgique qui part, parfois un peu dans tous les sens, mais qui est profond et qui nous montre réellement le mal-être et le désarroi des fermiers qui déjà avaient du mal à s'en sortir.
On peut apprécier un vrai travail au niveau de la palette de couleurs du film ainsi que le grain de la pellicule. Tourné en 16mm, le film semble ancien. On retrouve réellement l'ambiance des années 80 aussi bien au niveau de l'ambiance, des décors, des costumes.
Cependant des couleurs vives de la campagne comme le vert ou les coloris des vêtements de Louloute apportent une touche vive qui adoucit ce long métrage sombre par son histoire.
On ne peut pas ne pas mentionner la musique qui a une importante dans ce long métrage et qui va crescendo.
Une voix off nous accompagne ainsi que les rêves de Louloute qui sont prémonitoires ou pas ?
Cette famille est touchante de par ce qu'elle vit, la façon qu'elle aborde les choses, les ennuis, et l'on suit avec un plaisir certain la vie de Louloute qui s'élève à sa façon de petite fille contre le système. Une scène avec des œufs, ouvrira les yeux de Louloute.
Les animaux ont eu place prépondérante dans ce filmn ne serait-ce que par les vaches qui font vivre la famille, les poussins et le chien Soldat membre à part de la famille. Ils font partie intégrante du foyer et sans eux cette tribu ne serait rien.
On ressent le vécu du réalisateur qui transpire dans ce long métrage.
Ce retour dans son enfance que fait Louloute alors qu'elle est devenue
adulte, nous propose une histoire on ne peut plus spontanée notamment
par la fraîcheur de l’interprète principale qui malgré les ennuis saura
tira parti du meilleur et laisser le mauvais derrière elle. La foi saura la guider et l'aider.
Louloute nous emmène dans son intimité et on la suit avec un plaisir certain dans ce "film-souvenir" comme le dit le réalisateur.
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